©Le chef de La France Insoumise, Jean-Luc Melenchon. (AFP)
Yannick Jadot, leader des Verts.
Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate socialiste.
PARIS : A cinq mois de l'élection présidentielle, les équilibres semblent gelés à gauche où Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo continuent d'espérer sortir de l'ornière dans les sondages et se démarquer au tournant de l'année.
Aucun des trois principaux candidats de gauche n'atteint les 10% d'intentions de vote dans la plupart des sondages, ni ne s'impose sur les autres, posant de manière toujours plus pressante la question d'une union derrière le mieux placé.
"Sondage après sondage, les équilibres à gauche sont gelés. Aucune tendance forte ne se dessine, sinon un étiage faible", soupire Alain Coulombel, membre de l'aile gauche d'EELV, qui milite pour l'union.
Face au doute qui monte, les états-majors s'empressent, ces dernières semaines, de renvoyer le match à janvier et février, période plus propice, selon eux.
"Entre septembre et janvier, la campagne présidentielle est toujours très difficile, il y a un faux plat", relativise le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.
"Force est de constater que face aux +Zemmouriades+ la gauche n'a pas de place dans le débat public", peste-t-on dans l'entourage de la maire de Paris Anne Hidalgo, clouée autour des 5%. "Lorsqu'on sera dans le coeur de la campagne en janvier, on sortira de ce mono-sujet", veut croire ce proche de la candidate.
"Le match est en janvier", abonde le secrétaire national d'EELV Julien Bayou, dont le candidat est donné entre 6 et 8%, et qui est convaincu que les gauches ont des arguments à faire valoir notamment sur les "services publics, la santé des enfants, la régulation de la chasse".
Du côté de l'équipe de M. Mélenchon, donné entre 7 et 11%, le député LFI Eric Coquerel estime qu'"une partie de l'électorat clairement de gauche n'a pas encore choisi, et est un peu tétanisé par l'image renvoyée par les sondages qui laissent penser que la gauche ne peut pas s'en sortir".
"Ils pensaient tous être déjà à 10-12%: les Verts espéraient un état de grâce après leur primaire (...), et Hidalgo avec son annonce de candidature, tandis que Mélenchon pensait avoir pris le leadership" dès la rentrée, témoigne un de leurs interlocuteurs réguliers.
Pour remédier à ce statu quo qui dure, les appels à l'union gagnent en intensité. Le patron du petit parti PRG Guillaume Lacroix pousse les responsables de gauche à réaliser l'union dès la mi-décembre.
Les initiateurs de la Primaire populaire, qui vise depuis de nombreux mois à organiser un vote pour départager les candidats et obtenir un nom unique à gauche, brandissent la menace d'un vote sans leur consentement auprès des équipes de campagne qu'ils rencontrent.
"Il n'y a pas du tout de résignation mais la pression s'accentue et ça commence à bouger. On a l'impression qu'on se fout de notre gueule, il va falloir taper du poing sur la table", confie l'un d'entre eux, Samuel Grzybowski.
Conscients d'une attente dans l'opinion de gauche, les candidats ont chacun à leur manière récité la partition du rassemblement ces derniers jours. Yannick Jadot a invité "les socialistes comme les progressistes" à le rejoindre. Jean-Luc Mélenchon, lui, a fait mine d'adouber le candidat écologiste, dont le discours sur le rôle de l'Etat "évolue" vers le sien, à ses yeux.
Quant à Anne Hidalgo, après avoir observé sur France Bleu Doubs que "l'unité, tout le monde la réclame, mais chacun la veut derrière soi", elle estime que "le rassemblement doit se faire autour d'une force centrale". "Et je suis cette force centrale. Je l'ai prouvé à Paris maintenant depuis longtemps", ajoute-t-elle.
Malgré la difficulté de justifier un rapprochement auprès de leurs militants, les canaux de discussion restent ouverts entre les camps Jadot et Hidalgo.
Le blocage donne aussi des idées à d'autres. L'ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira, populaire dans certains milieux, est revenue ces derniers jours à Paris pour "peser", parce que "son état de retrait complet n'est pas tenable", assure un de ses proches.
Note d'espoir pour la gauche: Antoine Bristielle, directeur de l'observatoire de l'opinion de la fondation Jean-Jaurès, conclut, dans une récente étude des sondages, que la droite a déjà fait le plein au contraire d'une gauche dont l'électorat est encore "indécis" mais bel et bien "acquis".
(AFP)
Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate socialiste.
PARIS : A cinq mois de l'élection présidentielle, les équilibres semblent gelés à gauche où Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo continuent d'espérer sortir de l'ornière dans les sondages et se démarquer au tournant de l'année.
Aucun des trois principaux candidats de gauche n'atteint les 10% d'intentions de vote dans la plupart des sondages, ni ne s'impose sur les autres, posant de manière toujours plus pressante la question d'une union derrière le mieux placé.
"Sondage après sondage, les équilibres à gauche sont gelés. Aucune tendance forte ne se dessine, sinon un étiage faible", soupire Alain Coulombel, membre de l'aile gauche d'EELV, qui milite pour l'union.
Face au doute qui monte, les états-majors s'empressent, ces dernières semaines, de renvoyer le match à janvier et février, période plus propice, selon eux.
"Entre septembre et janvier, la campagne présidentielle est toujours très difficile, il y a un faux plat", relativise le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.
"Force est de constater que face aux +Zemmouriades+ la gauche n'a pas de place dans le débat public", peste-t-on dans l'entourage de la maire de Paris Anne Hidalgo, clouée autour des 5%. "Lorsqu'on sera dans le coeur de la campagne en janvier, on sortira de ce mono-sujet", veut croire ce proche de la candidate.
"Le match est en janvier", abonde le secrétaire national d'EELV Julien Bayou, dont le candidat est donné entre 6 et 8%, et qui est convaincu que les gauches ont des arguments à faire valoir notamment sur les "services publics, la santé des enfants, la régulation de la chasse".
Du côté de l'équipe de M. Mélenchon, donné entre 7 et 11%, le député LFI Eric Coquerel estime qu'"une partie de l'électorat clairement de gauche n'a pas encore choisi, et est un peu tétanisé par l'image renvoyée par les sondages qui laissent penser que la gauche ne peut pas s'en sortir".
"Ils pensaient tous être déjà à 10-12%: les Verts espéraient un état de grâce après leur primaire (...), et Hidalgo avec son annonce de candidature, tandis que Mélenchon pensait avoir pris le leadership" dès la rentrée, témoigne un de leurs interlocuteurs réguliers.
Pour remédier à ce statu quo qui dure, les appels à l'union gagnent en intensité. Le patron du petit parti PRG Guillaume Lacroix pousse les responsables de gauche à réaliser l'union dès la mi-décembre.
Les initiateurs de la Primaire populaire, qui vise depuis de nombreux mois à organiser un vote pour départager les candidats et obtenir un nom unique à gauche, brandissent la menace d'un vote sans leur consentement auprès des équipes de campagne qu'ils rencontrent.
"Il n'y a pas du tout de résignation mais la pression s'accentue et ça commence à bouger. On a l'impression qu'on se fout de notre gueule, il va falloir taper du poing sur la table", confie l'un d'entre eux, Samuel Grzybowski.
Conscients d'une attente dans l'opinion de gauche, les candidats ont chacun à leur manière récité la partition du rassemblement ces derniers jours. Yannick Jadot a invité "les socialistes comme les progressistes" à le rejoindre. Jean-Luc Mélenchon, lui, a fait mine d'adouber le candidat écologiste, dont le discours sur le rôle de l'Etat "évolue" vers le sien, à ses yeux.
Quant à Anne Hidalgo, après avoir observé sur France Bleu Doubs que "l'unité, tout le monde la réclame, mais chacun la veut derrière soi", elle estime que "le rassemblement doit se faire autour d'une force centrale". "Et je suis cette force centrale. Je l'ai prouvé à Paris maintenant depuis longtemps", ajoute-t-elle.
Malgré la difficulté de justifier un rapprochement auprès de leurs militants, les canaux de discussion restent ouverts entre les camps Jadot et Hidalgo.
Le blocage donne aussi des idées à d'autres. L'ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira, populaire dans certains milieux, est revenue ces derniers jours à Paris pour "peser", parce que "son état de retrait complet n'est pas tenable", assure un de ses proches.
Note d'espoir pour la gauche: Antoine Bristielle, directeur de l'observatoire de l'opinion de la fondation Jean-Jaurès, conclut, dans une récente étude des sondages, que la droite a déjà fait le plein au contraire d'une gauche dont l'électorat est encore "indécis" mais bel et bien "acquis".
(AFP)
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