La journée nationale des martyrs de la presse, célébrée le 6 mai, amène la question de la place des assassinats de journalistes, hommes de pensée et de liberté, dans un pays qui n’a pas réussi à compléter son travail de mémoire. Un pays qui a normalisé l’assassinat et la violence comme moyen de faire la politique parce qu’entretenant une culture de l’impunité.

L’assassinat de Lokman Slim, journaliste et fondateur de l’ONG Umam pour la documentation et la recherche, le 4 février 2021 est le dernier d’une série d’assassinats politiques, ayant culminé en 2005, dans la foulée de la répression de l’intifada de l’indépendance. Celle-ci a visé notamment Gebran Tuéni et Samir Kassir.


La romancière Rasha al-Ameer, sœur de Lokman Slim, pose le douloureux diagnostic d’un pays devenu un « cimetière immense », tandis qu’Ayman Mhanna, directeur exécutif de la Fondation Samir Kassir, propose des moyens de briser le cercle de l’impunité, d’abord dans les médias.

Les deux s’expriment aussi sur ce clivage de plus en plus visible entre deux récits, celui de la violence et celui de la liberté. Mais rien ne serait irréparable.
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