Bassam Tabchy et son épouse, Souad Hajj-Chahine, viennent de publier un livre sur Batroun pour mettre en évidence l'importance de cette belle ville côtière du nord du Liban sur les plans historique, archéologique, sociologique, culturel, et stimuler les investigations et l’approfondissement des recherches en ces multiples domaines car «Batroun le mérite» disent-ils. Le lancement de l’ouvrage aura lieu le mercredi 11 mai 2022 de 17h à 20h à l’Ordre des médecins à Tahwita.
Les coauteurs du livre sont tous les deux médecins diplômés de la Faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. En 1974, ils se rendent à Montréal où ils poursuivent leur formation postdoctorale. Mais leur attachement au Liban les fait revenir au pays en 1982 en pleine guerre. Ils vivent alors un tourbillon d’aller-retour vers l’Arabie saoudite et Montréal, et finissent par s’installer définitivement au Liban en octobre 1990 où ils pratiquent leur métier.
Un hôtel de charme
À l’origine du livre est un coup de foudre pour une vielle demeure des vieux quartiers de Batroun, située à même le quai du port phénicien, que le couple achète en 2005 et décide de transformer en un petit hôtel de charme: L’Auberge de la mer.
Sur la quatrième de couverture de l’ouvrage on lit : «Ce livre n’est pas un document historique de référence, mais plutôt une tentative de situer l'histoire de Batroun, en grande partie ignorée par rapport aux civilisations et aux événements qui ont marqué cette région qui a assisté aux premiers balbutiements de l’humanité. L'histoire de Batroun remonte aussi loin que l'histoire de l'humanité.»
«Cette vielle demeure que nous avons acquise sur le vieux port m’a ramené à Batroun, ma ville d’origine que je n’ai jamais habité et dont j’ignorais tout, nous confie le Dr Bassam Tabchy. Souad, mon épouse, voulait préparer un fascicule à propos de l’histoire de cette demeure et de la vieille ville qui l’entoure. C’est comme cela que l’idée m’est venue de faire de la recherche sur l’histoire de Batroun et de la faire connaître aux gens et aux visiteurs, et le livre est né.»
Qu’est-ce qui vous a marqué le plus dans vos investigations ?
L'absence de recherches archéologiques dans le périmètre et à l’intérieur de la ville de Batroun qui doit contenir du matériel et des données énormes pouvant expliquer son histoire à travers tous les âges. L’État libanais s’est approprié, il y a un peu plus d’une quinzaine d’années, des propriétés à l’intérieur de la ville et surtout dans le centre du vieux Batroun connu sous le nom de centre du château fort – un château des Croisés édifié sur des vestiges phéniciens – en vue d’y effectuer des recherches. Pour l’heure rien n’a été fait. On espère qu’à l’avenir, des recherches très sérieuses y seront menées pour éclaircir tous les points et aspects relatifs à l’histoire et l’évolution de Batroun.
Des Phéniciens à nos jours
Le livre de près d’une centaine de pages édités sur papier couché par Calima Artliban – de l'éditrice Nidal Haddad – est divisé en trois grandes parties et dédié, disent ses auteurs, «à nos petits-enfants et enfants de Batroun».
La première partie porte sur le contexte historique préphénicien et phénicien. Dans la deuxième partie, les auteurs s’interrogent sur la place de Batroun dans cette histoire glorieuse des Phéniciens et des civilisations qui ont suivi. Ils soulignent à juste titre d’ailleurs que «tout à Batroun, le mur phénicien et sa cale sèche, le petit port et ses felouques, les pêcheurs et leur mode de vie, garde l’image de la période phénicienne très vivace». Ils rappellent que le nom gréco-romain de Batroun était Botrys ou Botrus et soulignent aussi que «Batroun a vécu une des périodes des plus riches de son histoire avec les Croisés comme principauté faisant partie du Comté de Tripoli».
Dans la troisième partie, ils évoquent quelques témoignages de voyageurs et d’historiens relatifs à l’histoire ancienne et récente de Batroun, de la Jahiliya au Moyen Âge, aux voyageurs occidentaux du XIXe siècle à nos jours, avec ce même intérêt récurrent que représente cette ville. Le texte bien étoffé par de multiples références bibliographiques se lit aisément et nous fait connaître et aimer Batroun, d’autant plus que l’ouvrage est illustré par de très belles photographies.
Aujourd’hui, Batroun est devenue une ville très branchée. Ses fils reviennent s’y installer. Son vieux port, ses souks, son centre et ses rues pavées avec ses maisons en pierre, ses plages, ses cafés attirent les visiteurs et les touristes. Rien de mieux pour s'y intéresser et s'y accrocher davantage que Racontez-moi Batroun.
Par Nelly Hélou
Cet article a été originalement publié dans l'Agenda culturel.
Les coauteurs du livre sont tous les deux médecins diplômés de la Faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. En 1974, ils se rendent à Montréal où ils poursuivent leur formation postdoctorale. Mais leur attachement au Liban les fait revenir au pays en 1982 en pleine guerre. Ils vivent alors un tourbillon d’aller-retour vers l’Arabie saoudite et Montréal, et finissent par s’installer définitivement au Liban en octobre 1990 où ils pratiquent leur métier.
Un hôtel de charme
À l’origine du livre est un coup de foudre pour une vielle demeure des vieux quartiers de Batroun, située à même le quai du port phénicien, que le couple achète en 2005 et décide de transformer en un petit hôtel de charme: L’Auberge de la mer.
Sur la quatrième de couverture de l’ouvrage on lit : «Ce livre n’est pas un document historique de référence, mais plutôt une tentative de situer l'histoire de Batroun, en grande partie ignorée par rapport aux civilisations et aux événements qui ont marqué cette région qui a assisté aux premiers balbutiements de l’humanité. L'histoire de Batroun remonte aussi loin que l'histoire de l'humanité.»
«Cette vielle demeure que nous avons acquise sur le vieux port m’a ramené à Batroun, ma ville d’origine que je n’ai jamais habité et dont j’ignorais tout, nous confie le Dr Bassam Tabchy. Souad, mon épouse, voulait préparer un fascicule à propos de l’histoire de cette demeure et de la vieille ville qui l’entoure. C’est comme cela que l’idée m’est venue de faire de la recherche sur l’histoire de Batroun et de la faire connaître aux gens et aux visiteurs, et le livre est né.»
Qu’est-ce qui vous a marqué le plus dans vos investigations ?
L'absence de recherches archéologiques dans le périmètre et à l’intérieur de la ville de Batroun qui doit contenir du matériel et des données énormes pouvant expliquer son histoire à travers tous les âges. L’État libanais s’est approprié, il y a un peu plus d’une quinzaine d’années, des propriétés à l’intérieur de la ville et surtout dans le centre du vieux Batroun connu sous le nom de centre du château fort – un château des Croisés édifié sur des vestiges phéniciens – en vue d’y effectuer des recherches. Pour l’heure rien n’a été fait. On espère qu’à l’avenir, des recherches très sérieuses y seront menées pour éclaircir tous les points et aspects relatifs à l’histoire et l’évolution de Batroun.
Des Phéniciens à nos jours
Le livre de près d’une centaine de pages édités sur papier couché par Calima Artliban – de l'éditrice Nidal Haddad – est divisé en trois grandes parties et dédié, disent ses auteurs, «à nos petits-enfants et enfants de Batroun».
La première partie porte sur le contexte historique préphénicien et phénicien. Dans la deuxième partie, les auteurs s’interrogent sur la place de Batroun dans cette histoire glorieuse des Phéniciens et des civilisations qui ont suivi. Ils soulignent à juste titre d’ailleurs que «tout à Batroun, le mur phénicien et sa cale sèche, le petit port et ses felouques, les pêcheurs et leur mode de vie, garde l’image de la période phénicienne très vivace». Ils rappellent que le nom gréco-romain de Batroun était Botrys ou Botrus et soulignent aussi que «Batroun a vécu une des périodes des plus riches de son histoire avec les Croisés comme principauté faisant partie du Comté de Tripoli».
Dans la troisième partie, ils évoquent quelques témoignages de voyageurs et d’historiens relatifs à l’histoire ancienne et récente de Batroun, de la Jahiliya au Moyen Âge, aux voyageurs occidentaux du XIXe siècle à nos jours, avec ce même intérêt récurrent que représente cette ville. Le texte bien étoffé par de multiples références bibliographiques se lit aisément et nous fait connaître et aimer Batroun, d’autant plus que l’ouvrage est illustré par de très belles photographies.
Aujourd’hui, Batroun est devenue une ville très branchée. Ses fils reviennent s’y installer. Son vieux port, ses souks, son centre et ses rues pavées avec ses maisons en pierre, ses plages, ses cafés attirent les visiteurs et les touristes. Rien de mieux pour s'y intéresser et s'y accrocher davantage que Racontez-moi Batroun.
Par Nelly Hélou
Cet article a été originalement publié dans l'Agenda culturel.
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