Voile: les bateaux du Vendée Globe lancent leur saison 100% solo
©Le navigateur français Jérémie Beyou à bord de "Charal" lors du Vendée Globe, le 6 février 2021 au large des Sables-d'Olonne. Loïc Venance/AFP/Archives
A mi-chemin entre deux éditions du tour du monde en solitaire, les bateaux du Vendée Globe reprennent du service dimanche à Brest avec la Guyader Bermudes 1000 Race, première course d'une saison dédiée à la navigation en solitaire et marquée par la Route du Rhum.

Signe des temps, alors que 2021 s'était jouée largement en double, 2022 se fera seul.

Dimanche, à 14h00, à l'extérieur de la rade de Brest, 24 skippers s'élanceront pour la 3e édition de la Guyader Bermudes 1000 Race, un parcours triangulaire via le Fastnet (Irlande) de 1.200 milles nautiques (2.222 km). La course marque le lancement du circuit Imoca, ces monocoques de 18 mètres exclusifs du Vendée Globe.

"On ne va pas aux Bermudes !", a lancé, amusé, lors d'une conférence de presse, le directeur de la course, Jacques Caraës. "C'est une course de remise en jambes, avec des bateaux récemment remis à l’eau. C'est un premier galop d'essai, il y a aussi beaucoup de bizuths".

Les bizuths, ou débutants, sont au nombre de sept sur cette édition, qui enregistre un record de participation avec un plateau relevé de huit nationalités différentes.

"On était six il y a quatre ans pour la première édition. La puissance de la classe est indéniable, le Vendée Globe a été un énorme carton. C’est un cercle vertueux. La course au large d’une manière générale se passe très bien, mais en Imoca, on a passé une marche", s'est réjoui l'organisateur de la course, Gwen Chapalain.

Qualificative pour la Route du Rhum

Sur la ligne de départ, pas de bateau neuf - les premiers sont attendus cet été - mais des voiliers qui se sont distingués pour la plupart lors du Vendée Globe 2020/2021 et qui reviennent après une remise en forme, soit avec leur marin attitré, soit entre de nouvelles mains.

Charlie Dalin (Apivia) s'aligne sur le monocoque avec lequel il a terminé deuxième du dernier Vendée Globe, dans l'attente de son bateau neuf. Idem pour Thomas Ruyant (LinkedOut) et Jérémie Beyou (Charal).


"C’est un super format, on est dans une année 100% solitaire. Ca ne va vraiment pas être simple, il faudra faire beaucoup de manœuvres, c’est assez énergivore. Ca va nous permettre de reprendre nos marques en solitaire", a souligné Beyou, qui a en ligne de mire la Route du Rhum.

La Guyader Bermudes 1000 Race est qualificative pour la Route du Rhum, transatlantique quadriennale en solitaire dont le départ sera donné le 6 novembre à Saint-Malo et pour laquelle il faut obligatoirement engranger un certain nombre de milles nautiques en amont, en solitaire et uniquement sur le bateau qui fera la course.

"Petit poussin"

De son côté, le Suisse Alan Roura (Hublot) disputera sa première course avec son nouveau bateau, l'ex-voilier impressionnant du Britannique Alex Thomson.

Tout comme Damien Seguin (Apicil), qui naviguera en course pour la première fois avec le voilier sur lequel Yannick Bestaven (Maître coq) a remporté le Vendée Globe 2020/2021 (en 80 jours et 3 heures).

"Ce n’est pas révolutionnaire, mais c’est quand même très différent de ce que j’avais avant. Il faut trouver d’autres automatismes. Il faut appréhender de nouvelles sensations et continuer à apprendre sur le bateau de manière générale", a relevé Seguin, septième du dernier Vendée Globe et premier marin handisport à boucler le tour du monde.

Pour Guirec Soudée (Freelance.com), ce sera une première, tout court.

"Je suis le petit poussin de cette course! Pour l’instant, j'ai cinq jours de navigation, et je n'ai pas encore fait de solitaire", a glissé le marin, qui s'est fait connaître en parcourant les mers du globe durant cinq ans en compagnie d'une poule rousse et qui découvre la voile en compétition.

Le vainqueur est attendu jeudi 12 mai.
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