©Suite à l'escalade militaire entre le Hamas et Israël en mai-juin 2021, les dommages matériels ont été estimés à 290-380 millions de dollars USD. (AFP)
Un an après la guerre contre Israël, la bande de Gaza reste dans un état de dévastation avancé, plus d'un millier d'immeubles ayant été touchés par les frappes aériennes israéliennes. La reconstruction se poursuit à un rythme insuffisant, notamment grâce aux dons égyptiens et qataris, tandis qu'Israël mène une politique conciliante avec la mouvance islamiste basée sur l'économie. L'État hébreu offre en effet 20 000 permis de travail à des Gazaouis pour travailler en Israël, ce qui permet de contenir la crise sociale dans le territoire, qui connaît un taux de chômage de 50%. Une situation qui amène le Hamas à adopter une position prudente, notamment vis-à-vis de l'escalade actuellement en cours à Jérusalem et en Cisjordanie occupée.
Un an après sa dernière guerre contre Israël, le mouvement islamiste palestinien Hamas est confronté à un grand dilemme : poursuivre la résistance armée ou calmer le jeu afin de relancer l'économie en friche de la bande de Gaza.
Lundi 10 mai 2021, vers 18H00. À la suite de semaines de heurts entre Palestiniens et policiers israéliens à Jérusalem, ayant fait plus de 700 blessés sur l'esplanade des Mosquées, les sirènes d'alarme retentissent dans la ville Sainte et en Israël. Depuis Gaza, enclave de 2,3 millions d'habitants sous blocus israélien, le Hamas lance des salves de roquettes. Quelque 90% des projectiles sont interceptés par le bouclier antimissile d'Israël, mais certains tombent sur des villes israéliennes. Le soir même, l'aviation israélienne pilonne la bande de Gaza. Pendant 11 jours, les roquettes et les bombardements fusent. À travers Israël, la tension monte avec des heurts dans les villes mixtes, arabes et juives. Et en Cisjordanie occupée, les affrontements se multiplient entre Palestiniens et forces israéliennes.
Pour certains commentateurs, il ne s'agissait pas simplement d'une nouvelle guerre entre le Hamas et Israël, mais d'un "printemps palestinien", réunissant les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie, de Jérusalem, mais aussi les "Palestiniens de 48", descendants des Palestiniens étant restés en Israël après la création de l'État hébreu en 1948.
Un an après, Gaza reste un champ de ruines
Un an à la suite de la guerre, ayant fait 260 morts à Gaza, dont de nombreux combattants et des enfants, et 14 morts en Israël, la reconstruction de l'enclave balbutie encore.
Plus d'un millier d'appartements ou d'immeubles avaient été touchés ou complètement détruits, notamment de grandes tours dans le centre de la ville de Gaza qui n'ont pas été reconstruites et des routes qui demeurent cabossées et tortueuses.
"D'ici au milieu de cette année, nous devrions avoir achevé la reconstruction de 500 maisons", explique à l'AFP Naji Sarhane, sous-secrétaire du ministère des Travaux publics de la bande de Gaza, dont l'administration est sous le contrôle du Hamas. "Notre priorité est de reconstruire les appartements des personnes à faible revenu", explique cet ingénieur de formation, en soulignant l'aide à la reconstruction fournie par l'Égypte et le Qatar, qui avaient joué les médiateurs pour parvenir à une trêve.
Israël mise sur l'économie pour acheter le Hamas
Sans chercher à régler le conflit avec les Palestiniens, le gouvernement israélien dit vouloir en réduire l'intensité en misant sur l'économie, d'autant que le chômage avoisine les 50% à Gaza. Le nombre de permis de travail en Israël pour les Gazaouis a ainsi bondi pour atteindre 12.000 début avril, avec la promesse d'atteindre 20.000, voire davantage, si la situation demeure calme dans l'enclave.
Mais cela pose un dilemme pour le Hamas qui, ces dernières semaines, a "salué" six attaques anti-israéliennes en en revendiquant une, a menacé d'une "grande bataille" en cas de "nouvelle agression" d'Israël sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, et invité le chef des Gardiens de la révolution iranienne, Hossein Salami, dont le pays est l'ennemi N.1 d'Israël, à prendre la parole par visioconférence dans un stade de Gaza.
Des divisions internes qui empêchent une solution pérenne à la crise
"Le Hamas est divisé. La direction à Gaza tente d'éviter une nouvelle escalade, encouragée en ce sens par la décision du gouvernement israélien actuel de donner plus à Gaza tant que Gaza reste tranquille", note Ofer Zalzberg, spécialiste du Moyen-Orient à l'institut de recherche Herbert Kelman. "Mais il y a aussi des dirigeants du Hamas à l'extérieur de Gaza, comme Saleh al-Arouri, qui pensent davantage en terme d'idéologie et estiment que la stratégie ne doit pas se focaliser sur Gaza", dit-il.
Pour l'économiste palestinien Omar Chaabane, la reconstruction et le développement de Gaza ne peuvent dépendre des dons des pays étrangers ou des permis de travail accordés par Israël. "Il faut un véritable processus politique (...) qui va poser la question de la reconnaissance de l'entité qui administre Gaza", à l'heure actuelle le Hamas, mouvement considéré comme terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël. "Sans ça, il n'y aura pas de changement", dit-il à l'AFP.
D'ici là, "tout le monde à Gaza craint une nouvelle guerre, mais personne n'en veut", note Bassem Sobeih, un Gazaoui âgé de 50 ans.
Avec AFP
Un an après sa dernière guerre contre Israël, le mouvement islamiste palestinien Hamas est confronté à un grand dilemme : poursuivre la résistance armée ou calmer le jeu afin de relancer l'économie en friche de la bande de Gaza.
Lundi 10 mai 2021, vers 18H00. À la suite de semaines de heurts entre Palestiniens et policiers israéliens à Jérusalem, ayant fait plus de 700 blessés sur l'esplanade des Mosquées, les sirènes d'alarme retentissent dans la ville Sainte et en Israël. Depuis Gaza, enclave de 2,3 millions d'habitants sous blocus israélien, le Hamas lance des salves de roquettes. Quelque 90% des projectiles sont interceptés par le bouclier antimissile d'Israël, mais certains tombent sur des villes israéliennes. Le soir même, l'aviation israélienne pilonne la bande de Gaza. Pendant 11 jours, les roquettes et les bombardements fusent. À travers Israël, la tension monte avec des heurts dans les villes mixtes, arabes et juives. Et en Cisjordanie occupée, les affrontements se multiplient entre Palestiniens et forces israéliennes.
Pour certains commentateurs, il ne s'agissait pas simplement d'une nouvelle guerre entre le Hamas et Israël, mais d'un "printemps palestinien", réunissant les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie, de Jérusalem, mais aussi les "Palestiniens de 48", descendants des Palestiniens étant restés en Israël après la création de l'État hébreu en 1948.
Un an après, Gaza reste un champ de ruines
Un an à la suite de la guerre, ayant fait 260 morts à Gaza, dont de nombreux combattants et des enfants, et 14 morts en Israël, la reconstruction de l'enclave balbutie encore.
Plus d'un millier d'appartements ou d'immeubles avaient été touchés ou complètement détruits, notamment de grandes tours dans le centre de la ville de Gaza qui n'ont pas été reconstruites et des routes qui demeurent cabossées et tortueuses.
"D'ici au milieu de cette année, nous devrions avoir achevé la reconstruction de 500 maisons", explique à l'AFP Naji Sarhane, sous-secrétaire du ministère des Travaux publics de la bande de Gaza, dont l'administration est sous le contrôle du Hamas. "Notre priorité est de reconstruire les appartements des personnes à faible revenu", explique cet ingénieur de formation, en soulignant l'aide à la reconstruction fournie par l'Égypte et le Qatar, qui avaient joué les médiateurs pour parvenir à une trêve.
Israël mise sur l'économie pour acheter le Hamas
Sans chercher à régler le conflit avec les Palestiniens, le gouvernement israélien dit vouloir en réduire l'intensité en misant sur l'économie, d'autant que le chômage avoisine les 50% à Gaza. Le nombre de permis de travail en Israël pour les Gazaouis a ainsi bondi pour atteindre 12.000 début avril, avec la promesse d'atteindre 20.000, voire davantage, si la situation demeure calme dans l'enclave.
Mais cela pose un dilemme pour le Hamas qui, ces dernières semaines, a "salué" six attaques anti-israéliennes en en revendiquant une, a menacé d'une "grande bataille" en cas de "nouvelle agression" d'Israël sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, et invité le chef des Gardiens de la révolution iranienne, Hossein Salami, dont le pays est l'ennemi N.1 d'Israël, à prendre la parole par visioconférence dans un stade de Gaza.
Des divisions internes qui empêchent une solution pérenne à la crise
"Le Hamas est divisé. La direction à Gaza tente d'éviter une nouvelle escalade, encouragée en ce sens par la décision du gouvernement israélien actuel de donner plus à Gaza tant que Gaza reste tranquille", note Ofer Zalzberg, spécialiste du Moyen-Orient à l'institut de recherche Herbert Kelman. "Mais il y a aussi des dirigeants du Hamas à l'extérieur de Gaza, comme Saleh al-Arouri, qui pensent davantage en terme d'idéologie et estiment que la stratégie ne doit pas se focaliser sur Gaza", dit-il.
Pour l'économiste palestinien Omar Chaabane, la reconstruction et le développement de Gaza ne peuvent dépendre des dons des pays étrangers ou des permis de travail accordés par Israël. "Il faut un véritable processus politique (...) qui va poser la question de la reconnaissance de l'entité qui administre Gaza", à l'heure actuelle le Hamas, mouvement considéré comme terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël. "Sans ça, il n'y aura pas de changement", dit-il à l'AFP.
D'ici là, "tout le monde à Gaza craint une nouvelle guerre, mais personne n'en veut", note Bassem Sobeih, un Gazaoui âgé de 50 ans.
Avec AFP
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