«C'est en croyant aux roses qu'on les fait éclore», aurait dit Anatole France.
Peut-être que ça marche pour les roses, mais pour les filles, figure-toi, ce n’est pas pareil.
Tu dois savoir de quoi je parle: le rejet. Tu as dû le vivre toi aussi et pourtant elle croit être la seule à l'éprouver. Elle ne comprend pas qu’on ne veuille pas lui donner l'amour qu’elle réclame à cor et à cri. À corps et à cris. Elle en donne encore. C'est sa manière de ne pas mourir engloutie par le vide qui fait pression sur son cœur. Mais parfois, il y a les minutes assassines.
Ce défilé de secondes contre lequel l'amour ne peut rien parce que l'autre a décidé qu'il ne la laisserait pas approcher. Parce que l'autre a décidé que pour elle, il n’y avait pas de place. L’autre qui la repousse avec violence, sans explication. Sa main qui se retire, son sourire qui ne vient pas, des messages qui restent sans réponse.
Et la voilà à présent à attendre. Attendre, attendre, attendre. Attendre, et c’est tout. Attendre que le monde tourne, et il n’y a personne pour appuyer sur l’accélérateur. Ce n’est pas bien organisé, le système. Attendre, comme s’il n’y avait rien d’autre à faire. On lui dit mais ça va passer vite, arrête ton tragique, il n’y a vraiment pas de quoi, pourquoi tu ne sors pas, vois des gens, ça te changera les idées, tu verras, tiens on fait une sortie ce soir, allez viens, reste pas toute seule, ou alors un ciné demain, si tu préfères.
Les gens sont encombrants. Toujours un avis sur tout, toujours un avis, surtout. Surtout sur la vie d’autrui, toujours plein d’idées que s’ils étaient toi, ils feraient ça ou ça, tellement de solutions, de modes d’emploi, et si par malheur tu ne suis pas, ça les contrarie, ils s’inquiètent, te coincent leur nez dedans, comme si t’étais née hier et que t’avais tout à refaire. Mêlez-vous de vos affaires, elle n’est pas intéressée. Pas envie de se distraire. Pas envie de s’extraire, pas envie de s’animer, contribuer, échanger, choisir un truc, n’importe quoi, un resto, un bon film, ou même simplement aller boire un verre... Envie de rien. C’est vain. Utopique, même. Elle attend et ça lui prend toute la place, parce que c’est ce qu’elle préfère. Elle attend et ça l’habite, cette dimension nouvelle, pleine d'instants en arrêt sur image. Un tic-tac incessant qui martèle son cerveau.
Les souvenirs, c'est intemporel. Même quand ça veut se faire oublier.
Peut-être que ça marche pour les roses, mais pour les filles, figure-toi, ce n’est pas pareil.
Tu dois savoir de quoi je parle: le rejet. Tu as dû le vivre toi aussi et pourtant elle croit être la seule à l'éprouver. Elle ne comprend pas qu’on ne veuille pas lui donner l'amour qu’elle réclame à cor et à cri. À corps et à cris. Elle en donne encore. C'est sa manière de ne pas mourir engloutie par le vide qui fait pression sur son cœur. Mais parfois, il y a les minutes assassines.
Ce défilé de secondes contre lequel l'amour ne peut rien parce que l'autre a décidé qu'il ne la laisserait pas approcher. Parce que l'autre a décidé que pour elle, il n’y avait pas de place. L’autre qui la repousse avec violence, sans explication. Sa main qui se retire, son sourire qui ne vient pas, des messages qui restent sans réponse.
Et la voilà à présent à attendre. Attendre, attendre, attendre. Attendre, et c’est tout. Attendre que le monde tourne, et il n’y a personne pour appuyer sur l’accélérateur. Ce n’est pas bien organisé, le système. Attendre, comme s’il n’y avait rien d’autre à faire. On lui dit mais ça va passer vite, arrête ton tragique, il n’y a vraiment pas de quoi, pourquoi tu ne sors pas, vois des gens, ça te changera les idées, tu verras, tiens on fait une sortie ce soir, allez viens, reste pas toute seule, ou alors un ciné demain, si tu préfères.
Les gens sont encombrants. Toujours un avis sur tout, toujours un avis, surtout. Surtout sur la vie d’autrui, toujours plein d’idées que s’ils étaient toi, ils feraient ça ou ça, tellement de solutions, de modes d’emploi, et si par malheur tu ne suis pas, ça les contrarie, ils s’inquiètent, te coincent leur nez dedans, comme si t’étais née hier et que t’avais tout à refaire. Mêlez-vous de vos affaires, elle n’est pas intéressée. Pas envie de se distraire. Pas envie de s’extraire, pas envie de s’animer, contribuer, échanger, choisir un truc, n’importe quoi, un resto, un bon film, ou même simplement aller boire un verre... Envie de rien. C’est vain. Utopique, même. Elle attend et ça lui prend toute la place, parce que c’est ce qu’elle préfère. Elle attend et ça l’habite, cette dimension nouvelle, pleine d'instants en arrêt sur image. Un tic-tac incessant qui martèle son cerveau.
Les souvenirs, c'est intemporel. Même quand ça veut se faire oublier.
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