©Les joueurs du club de Vasco de Gama (au centre, la star Nene Hilario) lors d'un entraînement le 11 mai 2022 à Rio de Janeiro. Mauro Pimentel/AFP/Archives
Les nouveaux statuts juridiques des clubs de football brésiliens permettent désormais l'arrivée d'investisseurs étrangers. Un bol d'air financier pour ceux qui sont en difficulté, même si tous n'ont pas sauté le pas pour imiter le modèle économique européen.
Pour l'heure, seuls les clubs de Botafogo et Vasco de Gama, tous deux à Rio de Janeiro, ont des investisseurs non brésiliens dans leur capital, venus des Etats-Unis.
L'ex-star brésilienne Ronaldo, double Ballon d'or (1997, 2002) et double champion du monde (1994 et 2002), a lui investi dans le club de ses débuts, le Cruzeiro de Belo Horizonte.
L'ouverture aux capitaux étrangers a été permise par l'adoption en août 2021 par le Parlement brésilien d'un changement des statuts juridiques des clubs de football.
D'association à but non lucratif, ils peuvent devenir une Société par actions de football (SAF), l'équivalent en France des Sociétés anonymes sportives professionnelles (SASP), très proches de la société anonyme classique qui permet de faire entrer dans le capital des investisseurs, de verser des dividendes, de rémunérer les dirigeants, voire de coter le club en Bourse.
Ces investissements contribueront à l'"amélioration de la gestion" des clubs et leur offriront "une plus grande capacité concurrentielle", estime auprès de l'AFP Cesar Grafietti, partenaire du cabinet de conseil Convocados et conseiller pour ce type d'opération.
L'ex-star brésilienne Ronaldo a investi dans son ancien club de Cruzeiro. Glyn KIRK/AFP/Archives
"Gagner pour être rentable"
Le jeu en vaut la chandelle en raison de la dépréciation du réal par rapport au dollar et à l'euro, et du vivier de talents au Brésil, principal pays exportateur de footballeurs, s'accordent à dire les experts.
D'autres revenus sont possibles, avec la possibilité d'exploiter commercialement l'engouement des supporters dans un pays où 110 des 213 millions d'habitants se disent fans d'une équipe locale, selon le cabinet Ibope Repucom.
Pour Cesar Grafietti, pas de doute, le foot au Brésil est un marché "à très fort potentiel".
Pour Vasco et Cruzeiro, tous deux en deuxième division, et Botafogo, qui est remonté en première cette année, cet argent frais à leur capital est une véritable bouée de sauvetage face à la crise économique qui secoue également le football local.
À eux trois, selon la société de conseil Sports Value, ils étaient endettés en 2020 à hauteur de 442 millions de dollars.
Mais avant que les investisseurs ne se distribuent des dividendes, la loi stipule que les dettes doivent d'abord être honorées sur les bénéfices dégagés par la nouvelle structure commerciale.
L'Américain John Textor, copropriétaire du club anglais Crystal Palace et du club belge Molenbeek, a conclu en mars l'achat de 90% des actions de Botafogo pour 77 millions de dollars investis sur trois ans.
"Le football n'est pas différent de toute autre entreprise. Vous devez gagner pour être rentable", a-t-il déclaré à CNN en mars, avant de faire signer l'entraîneur portugais Luis Castro et une douzaine de joueurs.
Pour un montant qui n'a pas été révélé, Ronaldo, qui possède déjà le Real Valladolid (2e division espagnole), a acquis 90% de Cruzeiro, deux fois champion de la Copa Libertadores, l'équivalent en Europe de la Ligue des Champions.
Le groupe américain 777 Partners, propriétaire du club italien du Genoa, d'une partie du club espagnol de Séville et qui est en cours de rachat de l'équipe parisienne du Red Star, attend la validation par le Conseil d'administration de Vasco de son acquisition de 70% des parts pour 135 millions de dollars.
"Se rapprocher de l'Europe"
Rafael Zanette, spécialiste du marketing sportif, estime que "l'urgence pour des raisons financières" a conduit le trio pionnier à accélérer les opérations, mais leur expérience sera utile à ceux qui entendent aussi ouvrir leur capital, comme Coritiba, l'Atlético Goianiense ou l'Athletico Paranaense, champions de la Sudamericana-2021 (équivalent de la Ligue Europa).
Selon lui, "les clubs désireux de devenir SAF seront plus exigeants lorsqu'il s'agira d'accepter des propositions".
Bahia, en seconde division, négocie actuellement avec City Group, propriétaire de Manchester City et de neuf autres clubs, selon les médias locaux.
Le champion du Brasileirao-2021, l'Atlético Mineiro, n'exclut pas d'opter pour la SAF. Mais d'autres grands clubs comme Flamengo, Corinthians et Palmeiras n'ont pas franchi le pas.
"Ils peuvent opter pour des alternatives qui n'impliquent pas nécessairement de négocier avec un unique propriétaire" afin de conserver un certain contrôle, dit M. Grafietti.
Selon M. Zanette, les clubs brésiliens, vainqueurs de quatre des cinq dernières Libertadores, creuseront encore l'écart avec leurs homologues sud-américains.
"L'Amérique latine doit considérer le marché brésilien comme une référence. C'est la façon de se développer pour se rapprocher un peu plus de l'Europe" où les budgets faramineux attirent les meilleurs joueurs brésiliens.
Pour l'heure, seuls les clubs de Botafogo et Vasco de Gama, tous deux à Rio de Janeiro, ont des investisseurs non brésiliens dans leur capital, venus des Etats-Unis.
L'ex-star brésilienne Ronaldo, double Ballon d'or (1997, 2002) et double champion du monde (1994 et 2002), a lui investi dans le club de ses débuts, le Cruzeiro de Belo Horizonte.
L'ouverture aux capitaux étrangers a été permise par l'adoption en août 2021 par le Parlement brésilien d'un changement des statuts juridiques des clubs de football.
D'association à but non lucratif, ils peuvent devenir une Société par actions de football (SAF), l'équivalent en France des Sociétés anonymes sportives professionnelles (SASP), très proches de la société anonyme classique qui permet de faire entrer dans le capital des investisseurs, de verser des dividendes, de rémunérer les dirigeants, voire de coter le club en Bourse.
Ces investissements contribueront à l'"amélioration de la gestion" des clubs et leur offriront "une plus grande capacité concurrentielle", estime auprès de l'AFP Cesar Grafietti, partenaire du cabinet de conseil Convocados et conseiller pour ce type d'opération.
L'ex-star brésilienne Ronaldo a investi dans son ancien club de Cruzeiro. Glyn KIRK/AFP/Archives
"Gagner pour être rentable"
Le jeu en vaut la chandelle en raison de la dépréciation du réal par rapport au dollar et à l'euro, et du vivier de talents au Brésil, principal pays exportateur de footballeurs, s'accordent à dire les experts.
D'autres revenus sont possibles, avec la possibilité d'exploiter commercialement l'engouement des supporters dans un pays où 110 des 213 millions d'habitants se disent fans d'une équipe locale, selon le cabinet Ibope Repucom.
Pour Cesar Grafietti, pas de doute, le foot au Brésil est un marché "à très fort potentiel".
Pour Vasco et Cruzeiro, tous deux en deuxième division, et Botafogo, qui est remonté en première cette année, cet argent frais à leur capital est une véritable bouée de sauvetage face à la crise économique qui secoue également le football local.
À eux trois, selon la société de conseil Sports Value, ils étaient endettés en 2020 à hauteur de 442 millions de dollars.
Mais avant que les investisseurs ne se distribuent des dividendes, la loi stipule que les dettes doivent d'abord être honorées sur les bénéfices dégagés par la nouvelle structure commerciale.
L'Américain John Textor, copropriétaire du club anglais Crystal Palace et du club belge Molenbeek, a conclu en mars l'achat de 90% des actions de Botafogo pour 77 millions de dollars investis sur trois ans.
"Le football n'est pas différent de toute autre entreprise. Vous devez gagner pour être rentable", a-t-il déclaré à CNN en mars, avant de faire signer l'entraîneur portugais Luis Castro et une douzaine de joueurs.
Pour un montant qui n'a pas été révélé, Ronaldo, qui possède déjà le Real Valladolid (2e division espagnole), a acquis 90% de Cruzeiro, deux fois champion de la Copa Libertadores, l'équivalent en Europe de la Ligue des Champions.
Le groupe américain 777 Partners, propriétaire du club italien du Genoa, d'une partie du club espagnol de Séville et qui est en cours de rachat de l'équipe parisienne du Red Star, attend la validation par le Conseil d'administration de Vasco de son acquisition de 70% des parts pour 135 millions de dollars.
"Se rapprocher de l'Europe"
Rafael Zanette, spécialiste du marketing sportif, estime que "l'urgence pour des raisons financières" a conduit le trio pionnier à accélérer les opérations, mais leur expérience sera utile à ceux qui entendent aussi ouvrir leur capital, comme Coritiba, l'Atlético Goianiense ou l'Athletico Paranaense, champions de la Sudamericana-2021 (équivalent de la Ligue Europa).
Selon lui, "les clubs désireux de devenir SAF seront plus exigeants lorsqu'il s'agira d'accepter des propositions".
Bahia, en seconde division, négocie actuellement avec City Group, propriétaire de Manchester City et de neuf autres clubs, selon les médias locaux.
Le champion du Brasileirao-2021, l'Atlético Mineiro, n'exclut pas d'opter pour la SAF. Mais d'autres grands clubs comme Flamengo, Corinthians et Palmeiras n'ont pas franchi le pas.
"Ils peuvent opter pour des alternatives qui n'impliquent pas nécessairement de négocier avec un unique propriétaire" afin de conserver un certain contrôle, dit M. Grafietti.
Selon M. Zanette, les clubs brésiliens, vainqueurs de quatre des cinq dernières Libertadores, creuseront encore l'écart avec leurs homologues sud-américains.
"L'Amérique latine doit considérer le marché brésilien comme une référence. C'est la façon de se développer pour se rapprocher un peu plus de l'Europe" où les budgets faramineux attirent les meilleurs joueurs brésiliens.
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