Hamza, prince déchu de Jordanie, reste assigné à résidence
©Le prince Hamza de Jordanie à Copenhague, au Danemark, en 2009. (AFP)

Plus d'un an après l'accusation d'un complot contre le royaume, le roi Abdallah II de Jordanie a annoncé jeudi que son demi-frère Hamza - ex-prince- resterait assigné à résidence. Cette crise sans précédent avait ébranlé la monarchie hachémite.



"Sédition"

Les autorités jordaniennes avaient fait état en avril 2021 d'une tentative de déstabiliser le royaume et le prince Hamza avait été accusé de mettre la monarchie en danger, le roi Abdallah II parlant d'une "sédition". Le prince Hamza avait alors affirmé, dans une vidéo transmise à la BBC par son avocat, qu'il n'était "pas autorisé à sortir", niant avoir pris part à un complot et accusant les autorités de son pays de "corruption" et d'"incompétence".Dans le cadre de l'affaire, deux anciens hauts responsables, Bassem Awadallah, ancien chef du bureau royal, et Cherif Hassan ben Zaid, un cousin éloigné du roi, ont été condamnés à 15 ans de prison en juillet 2021 pour avoir voulu renverser le roi Abdallah II au profit de Hamza.

Proches de l'Arabie saoudite, ils ont été reconnus coupables d'"incitation (à agir) contre le régime politique du royaume", d'"actes susceptibles de mettre en danger la sûreté et la sécurité de la société et de sédition". Le prince Hamza n'avait pas été jugé lors de ce procès, son cas ayant été résolu au sein de la famille royale. Il avait cependant été assigné à résidence.



Le roi Abdallah II de Jordanie (second en partant de la gauche), son épouse la reine Rania (à gauche), le prince héritier Hamzah ben al-Hossein (à droite) et la princesse Noor Bint Aasem Bin Nayef lors de la cérémonie de fiançailles de Hamza et Noor au palais royal, en 2003. (AFP)


"Otage des caprices"

Jeudi, "un décret royal a été émis, approuvant les recommandations du Сonseil créé conformément à la Loi de la famille royale, pour restreindre les communications, le lieu de résidence et les mouvements du prince Hamza", a annoncé le Palais royal, précisant que le Conseil avait émis ses recommandations en décembre.

Dans une lettre adressée aux Jordaniens, le roi Abdallah II a assuré que le prince Hamza aurait "tout ce dont il a besoin pour vivre une vie confortable, mais il n'aura pas l'espace dont il a abusé pour offenser la nation, ses institutions et sa famille, afin de ne pas saper la stabilité de la Jordanie".


"Je ne permettrai jamais que notre pays soit l'otage des caprices de quelqu'un qui n'a rien fait pour servir son pays", a ajouté le roi qui a fait de la stabilité du pays sa grande priorité depuis deux décennies. Le souverain décrit dans sa lettre le prince Hamza, 42 ans, fils de feu roi Hussein et de la reine Noor, d'origine américaine, comme "vivant dans un état mental qui le rend incapable de distinguer le vrai du faux".

Prince déchu

Hamza a annoncé le mois dernier qu'il "renonçait à son titre de prince", un mois après un communiqué du palais royal affirmant qu'il avait présenté ses excuses au roi. Dans sa missive, rédigée "après des mois de réflexion", Hamza appelait le souverain à "tourner la page", tout en reconnaissant avoir commis "une erreur" en critiquant le pouvoir.

Mais Abdallah II a indiqué jeudi que Hamza avait "épuisé toutes les possibilités de se remettre sur le droit chemin". "L'illusion dans laquelle il vit n'est pas nouvelle", a ajouté le roi. "Peu de temps après avoir juré de renoncer à sa manière d'agir erronée, il revient sur ses promesses et reprend la voie qu'il a choisie il y a des années, faisant passer ses intérêts avant la nation".

Le roi Abdallah avait nommé Hamza prince héritier en 1999, à la demande de son défunt père. Mais il l'avait démis de ses fonctions en 2004 pour nommer son fils, le prince Hussein, prince héritier en 2009. "Ces dernières années, j'ai fait preuve du plus haut degré de tolérance, de retenue et de patience envers mon frère (...) et j'ai été déçu à maintes reprises", écrit le roi jeudi.

Peu après son annonce, la reine Noor, mère de Hamza, a tweeté : "Des trucs vraiment bizarres et plus étranges que la fiction circulent en ce moment".

Avec AFP

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