40 ans après son suicide, la lumière est enfin faite sur ce qui a poussé Patrick Dewaere à s’ôter la vie à tout juste 35 ans. C’est sa fille, Lola, qui est derrière le documentaire poignant Patrick Dewaere, mon héros présenté à au Festival de Cannes. On apprend que le regretté acteur a été abusé sexuellement dans l’enfance avant de sombrer dans la drogue et ce qui en découle.
L'équipe du film est montée sur scène hier soir pour quelques mots avant une projection dans le cadre de "Cannes classics-documentaires sur le cinéma". Comme le dit en introduction Thierry Frémaux, délégué général du Festival, "c'est le grand documentaire qui manquait sur Patrick, qui vient combler cette absence", 40 ans après son suicide.
Des fragments de l'histoire de l'acteur, qui crevait l'écran en ouvrant la porte à ses démons dans Série noire, avaient déjà été livrés au fil des ans. Dans les pages d'une biographie ou d'interviews. Comme Gérard Depardieu confiant être au courant d'abus d'un pédophile durant l'enfance de son compère des Valseuses.
C'est la fille de l'acteur, Lola (âgée de 2 ans quand son père est mort, 42 ans aujourd'hui), qui raccroche les wagons en voix off. L’actrice apparaît entre images d’archives et séquences audio inédites (parties d’interviews, trop personnelles, jamais diffusées) en train d’assembler les pièces d’un puzzle formant le visage de son père.
« Ça n’a pas été facile de raconter cette histoire, de faire cette voix, je suis un peu émue », a-t-elle seulement glissé au micro devant le public. Patrice Gellé, producteur, prévient le public : « Ce film est une montagne d’émotions, à l’image d’une vie sur le fil, c’est un film qui ne va pas vous laisser indemne ».
Parmi les spectateurs, les plus jeunes recherchent sur leurs smartphones ce Patrick Dewaere inconnu de leur génération. Mais dès les premières images, le silence se fait, l’attention est là.
La voix de Lola Dewaere fait tomber le couperet. Elle indique avoir pris « entre quatre yeux » avant sa mort sa grand-mère, mère de son père. « Et elle a fini par tout m’avouer ». S’adressant symboliquement à son père, Lola annonce : « Durant ton enfance, tu as subi des attouchements sexuels et viols à répétition (..) qui t’ont bousillé à jamais ».
Le prédateur n’est jamais nommé, mais le cercle familial est ciblé. « La trouille au ventre, tu subissais ces incestes avec, peut-être, déjà, au fond de toi, l’envie d’en finir. Ta mère, elle a préféré fermer les yeux ».
Voilà qui scelle un destin (dépréciation personnelle, addiction à l’héroïne) déjà lesté d’une genèse compliquée. Membre d’une fratrie de six enfants, Patrick Dewaere apprendra au détour d’une conversation que celui qui l’élève n’est pas son père biologique, dont il ne connaît pas l’identité.
Sa mère, et le père qui l’a élevé, sont présentés dans le documentaire comme des Thénardier, poussant leurs enfants à courir les castings de théâtre, télévision ou cinéma.
Lola Dewaere explique dans le documentaire que l’argent de leurs cachets a servi, sans que les enfants n’en aient conscience, à acheter une maison qu’ils ont dû retaper. Et de décrire le jeune Patrick s’endormant d’épuisement dans une brouette, truelle à la main.
L’actrice Brigitte Fossey, présente à Cannes, qui fut elle aussi enfant-actrice, se souvient dans le documentaire de l’avoir croisé pour la première fois sur un tournage à l’âge de neuf ans, avec cette étiquette de famille d’enfants-acteurs travaillant sans répit. Elle le recroisera adulte dans Les valseuses ou Un mauvais fils.
Des témoignages précieux et sensibles parsèment le film comme ceux de Bertrand Blier (qui dirigea Dewaere dans Les valseuses, Préparez vos mouchoirs, Beau-père), Francis Huster, lui aussi victime de pédophilie enfant, ou encore Jean-Jacques Annaud (qui le filma dans Coup de tête et fut son ami). Sans oublier Claude Lelouch, avec qui il préparait un film sur Marcel Cerdan et Edith Piaf le jour de son suicide. Une dernière journée où il est question de Coluche et de la carabine qu’il lui avait offerte.
L'équipe du film est montée sur scène hier soir pour quelques mots avant une projection dans le cadre de "Cannes classics-documentaires sur le cinéma". Comme le dit en introduction Thierry Frémaux, délégué général du Festival, "c'est le grand documentaire qui manquait sur Patrick, qui vient combler cette absence", 40 ans après son suicide.
Des fragments de l'histoire de l'acteur, qui crevait l'écran en ouvrant la porte à ses démons dans Série noire, avaient déjà été livrés au fil des ans. Dans les pages d'une biographie ou d'interviews. Comme Gérard Depardieu confiant être au courant d'abus d'un pédophile durant l'enfance de son compère des Valseuses.
C'est la fille de l'acteur, Lola (âgée de 2 ans quand son père est mort, 42 ans aujourd'hui), qui raccroche les wagons en voix off. L’actrice apparaît entre images d’archives et séquences audio inédites (parties d’interviews, trop personnelles, jamais diffusées) en train d’assembler les pièces d’un puzzle formant le visage de son père.
« Ça n’a pas été facile de raconter cette histoire, de faire cette voix, je suis un peu émue », a-t-elle seulement glissé au micro devant le public. Patrice Gellé, producteur, prévient le public : « Ce film est une montagne d’émotions, à l’image d’une vie sur le fil, c’est un film qui ne va pas vous laisser indemne ».
Parmi les spectateurs, les plus jeunes recherchent sur leurs smartphones ce Patrick Dewaere inconnu de leur génération. Mais dès les premières images, le silence se fait, l’attention est là.
La voix de Lola Dewaere fait tomber le couperet. Elle indique avoir pris « entre quatre yeux » avant sa mort sa grand-mère, mère de son père. « Et elle a fini par tout m’avouer ». S’adressant symboliquement à son père, Lola annonce : « Durant ton enfance, tu as subi des attouchements sexuels et viols à répétition (..) qui t’ont bousillé à jamais ».
Le prédateur n’est jamais nommé, mais le cercle familial est ciblé. « La trouille au ventre, tu subissais ces incestes avec, peut-être, déjà, au fond de toi, l’envie d’en finir. Ta mère, elle a préféré fermer les yeux ».
Voilà qui scelle un destin (dépréciation personnelle, addiction à l’héroïne) déjà lesté d’une genèse compliquée. Membre d’une fratrie de six enfants, Patrick Dewaere apprendra au détour d’une conversation que celui qui l’élève n’est pas son père biologique, dont il ne connaît pas l’identité.
Sa mère, et le père qui l’a élevé, sont présentés dans le documentaire comme des Thénardier, poussant leurs enfants à courir les castings de théâtre, télévision ou cinéma.
Lola Dewaere explique dans le documentaire que l’argent de leurs cachets a servi, sans que les enfants n’en aient conscience, à acheter une maison qu’ils ont dû retaper. Et de décrire le jeune Patrick s’endormant d’épuisement dans une brouette, truelle à la main.
L’actrice Brigitte Fossey, présente à Cannes, qui fut elle aussi enfant-actrice, se souvient dans le documentaire de l’avoir croisé pour la première fois sur un tournage à l’âge de neuf ans, avec cette étiquette de famille d’enfants-acteurs travaillant sans répit. Elle le recroisera adulte dans Les valseuses ou Un mauvais fils.
Des témoignages précieux et sensibles parsèment le film comme ceux de Bertrand Blier (qui dirigea Dewaere dans Les valseuses, Préparez vos mouchoirs, Beau-père), Francis Huster, lui aussi victime de pédophilie enfant, ou encore Jean-Jacques Annaud (qui le filma dans Coup de tête et fut son ami). Sans oublier Claude Lelouch, avec qui il préparait un film sur Marcel Cerdan et Edith Piaf le jour de son suicide. Une dernière journée où il est question de Coluche et de la carabine qu’il lui avait offerte.
Lire aussi
Commentaires