©Diacre a fortement renouvelé son groupe depuis le mondial 2019. Photo Damien Meyer AFP
"Il n'y a plus de temps à perdre" pour offrir à l'équipe de France féminine un premier titre, affirme la sélectionneuse Corinne Diacre vendredi dans un entretien à l'AFP où elle décrit ses principes de jeu, l'évolution de son management et ses ambitions à l'Euro en juillet.
Q: La sélection a été largement renouvelée depuis plusieurs mois, à quel moment avez-vous ressenti ce besoin d'insuffler de la fraîcheur?
R: "Après la Coupe du monde 2019, où on avait privilégié la continuité et l'expérience, on a forcément fait un bilan. Sans se trouver d'excuse, on est tombées en quarts de finale contre les Etats-Unis, la meilleure équipe du monde. Mais il fallait faire évoluer des choses. Depuis on a intégré petit à petit beaucoup de jeunes pour trouver un équilibre entre l'expérience et la jeunesse."
Q: Eugénie Le Sommer n'a pas été sélectionnée cette saison. Est-ce que son statut de meilleure buteuse de l'histoire des Bleues l'empêche d'être une simple remplaçante, à l'image d'Olivier Giroud chez les messieurs?
R: "Donner de la place à la jeunesse, cela en enlève à d'autres. Cette saison, cela a été le cas pour Eugénie, pour d'autres aussi. On ne peut pas occulter la carrière de certaines joueuses mais, ce qu'il faut voir pour moi - et c'est la partie difficile de ma mission -, c'est la nécessité de faire des choix, d'avoir des résultats et de trouver un équilibre. Aujourd'hui, les joueuses ont vraiment envie d'aller chercher quelque chose ensemble."
Q: L'appétit des jeunes Selma Bacha, Melvine Malard ou encore Sandy Baltimore peut-il faire la différence à l'Euro?
R: "Les 23 auront quelque chose à apporter, pas plus les jeunes que les anciennes. Après il faut qu'elles trouvent leur place. Les anciennes les ont très bien intégrées, à elles d'être à l'écoute, sérieuses. A cet âge-là on a un peu plus de fougue, physiquement on est très bien. En plus elles ont déjà gagné en sélections de jeunes, elles doivent apporter cette expérience-là au groupe."
Q: Comment trouver le bon compromis entre contrôle du groupe et liberté accordée aux joueuses?
R: "C'est une question de dosage. Je leur dis souvent: il y a des moments pour travailler, d'autres pour rigoler. L'idée c'est de rester sérieuses aux entraînements en durant les réunions. On n'en fait pas des longues, mais on en fait régulièrement. La capacité d'attention est limitée, j'ai été joueuse aussi! A mon époque, où il n'y avait pas Sportscode (un logiciel utilisé pour les analyses vidéo, ndlr), c'était les cassettes VHS et on se tapait les matches en entier, ça durait trois plombes. Il faut qu'on aille à l'essentiel."
Q: Quels principes de jeu avez-vous essayé de mettre en œuvre?
R: "On évolue au fil des matches et des saisons. On essaye de proposer des choses aux joueuses tout en leur laissant une part de créativité. Il y a des principes sur lesquels on ne déroge pas mais, malgré tout, il y a des choses que l'on peut travailler. On essaye de leur donner un maximum de clés pour s'adapter ensuite à l'adversaire. Si vous ne travaillez qu'en attaques rapides et qu'en match vous tombez sur un bloc bas, votre plan de jeu tombe à l'eau. Donc il faut tout travailler - la possession, les contre-attaques, le jeu vertical, par les côtés -, leur donner plusieurs clés et à elles de les utiliser en fonction de l'adversaire."
Q: Après le dernier match d'avril, vous avez déclaré avoir "l'ambition d'aller chercher la Coupe le 31 juillet" à l'Euro. Etait-ce nécessaire de marteler ce message à destination des joueuses?
R: "Non il n'y a pas besoin, l'Euro c'est un objectif commun, que l'on s'est fixé naturellement. Aujourd'hui on a toutes nos joueuses expérimentées à disposition, c'est une de leurs dernières grandes compétitions. Il n'y a plus de temps à perdre. Avec le staff, on a réussi à créer ce mélange entre les anciennes et les jeunes, les sérieuses et les moins sérieuses, les ambianceuses et les autres… Il y a un phénomène de groupe qui va avoir son importance sur la compétition et la préparation."
Q: La sélection a été largement renouvelée depuis plusieurs mois, à quel moment avez-vous ressenti ce besoin d'insuffler de la fraîcheur?
R: "Après la Coupe du monde 2019, où on avait privilégié la continuité et l'expérience, on a forcément fait un bilan. Sans se trouver d'excuse, on est tombées en quarts de finale contre les Etats-Unis, la meilleure équipe du monde. Mais il fallait faire évoluer des choses. Depuis on a intégré petit à petit beaucoup de jeunes pour trouver un équilibre entre l'expérience et la jeunesse."
Q: Eugénie Le Sommer n'a pas été sélectionnée cette saison. Est-ce que son statut de meilleure buteuse de l'histoire des Bleues l'empêche d'être une simple remplaçante, à l'image d'Olivier Giroud chez les messieurs?
R: "Donner de la place à la jeunesse, cela en enlève à d'autres. Cette saison, cela a été le cas pour Eugénie, pour d'autres aussi. On ne peut pas occulter la carrière de certaines joueuses mais, ce qu'il faut voir pour moi - et c'est la partie difficile de ma mission -, c'est la nécessité de faire des choix, d'avoir des résultats et de trouver un équilibre. Aujourd'hui, les joueuses ont vraiment envie d'aller chercher quelque chose ensemble."
Q: L'appétit des jeunes Selma Bacha, Melvine Malard ou encore Sandy Baltimore peut-il faire la différence à l'Euro?
R: "Les 23 auront quelque chose à apporter, pas plus les jeunes que les anciennes. Après il faut qu'elles trouvent leur place. Les anciennes les ont très bien intégrées, à elles d'être à l'écoute, sérieuses. A cet âge-là on a un peu plus de fougue, physiquement on est très bien. En plus elles ont déjà gagné en sélections de jeunes, elles doivent apporter cette expérience-là au groupe."
Q: Comment trouver le bon compromis entre contrôle du groupe et liberté accordée aux joueuses?
R: "C'est une question de dosage. Je leur dis souvent: il y a des moments pour travailler, d'autres pour rigoler. L'idée c'est de rester sérieuses aux entraînements en durant les réunions. On n'en fait pas des longues, mais on en fait régulièrement. La capacité d'attention est limitée, j'ai été joueuse aussi! A mon époque, où il n'y avait pas Sportscode (un logiciel utilisé pour les analyses vidéo, ndlr), c'était les cassettes VHS et on se tapait les matches en entier, ça durait trois plombes. Il faut qu'on aille à l'essentiel."
Q: Quels principes de jeu avez-vous essayé de mettre en œuvre?
R: "On évolue au fil des matches et des saisons. On essaye de proposer des choses aux joueuses tout en leur laissant une part de créativité. Il y a des principes sur lesquels on ne déroge pas mais, malgré tout, il y a des choses que l'on peut travailler. On essaye de leur donner un maximum de clés pour s'adapter ensuite à l'adversaire. Si vous ne travaillez qu'en attaques rapides et qu'en match vous tombez sur un bloc bas, votre plan de jeu tombe à l'eau. Donc il faut tout travailler - la possession, les contre-attaques, le jeu vertical, par les côtés -, leur donner plusieurs clés et à elles de les utiliser en fonction de l'adversaire."
Q: Après le dernier match d'avril, vous avez déclaré avoir "l'ambition d'aller chercher la Coupe le 31 juillet" à l'Euro. Etait-ce nécessaire de marteler ce message à destination des joueuses?
R: "Non il n'y a pas besoin, l'Euro c'est un objectif commun, que l'on s'est fixé naturellement. Aujourd'hui on a toutes nos joueuses expérimentées à disposition, c'est une de leurs dernières grandes compétitions. Il n'y a plus de temps à perdre. Avec le staff, on a réussi à créer ce mélange entre les anciennes et les jeunes, les sérieuses et les moins sérieuses, les ambianceuses et les autres… Il y a un phénomène de groupe qui va avoir son importance sur la compétition et la préparation."
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