Meurtre de l'officier Pasadran: l'Iran réclame vengeance
©Le leader des gardiens de la révolution iraniens, Hossein Salami, a promis que l'assassinat d'un de ses officiers serait "vengé". (AFP)
À la suite de l'assassinat par balles d'un officier des Gardiens de la révolution dimanche dernier, l'Iran a appelé à la vengeance, dénonçant un acte terroriste et présentant l'officier comme un "défenseur du sanctuaire". Sayyad Khodaï a été atteint de cinq balles alors qu'il rentrait chez lui. Le colonel Khodaï est le personnage le plus important tué en Iran depuis novembre 2020, alors que le pays est en pleines tractations diplomatiques pour le retour de l'accord sur le nucléaire, et qu'un vent de contestation souffle dans le pays depuis deux semaines. 

Le colonel Sayyad Khodaï a été tué dimanche par balle par deux motards dans l'est de la capitale, selon des sources officielles. (AFP)

L'Iran a assuré lundi que le meurtre d'un officier des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de l'Iran, serait "vengé", au lendemain de la mort du militaire à Téhéran lors d'une attaque sans précédent depuis novembre 2020.

Le colonel Sayyad Khodaï a été tué dimanche par balle par deux motards dans l'est de la capitale, selon des sources officielles. "Je ne doute pas que le sang de ce grand martyr sera vengé"a déclaré le président Ebrahim Raïssi à la télévision d'État.

Le colonel est la figure la plus importante dont le meurtre en Iran a été annoncé par Téhéran depuis celui du physicien nucléaire Mohsen Fakhrizadeh. Il avait été tué en novembre 2020 près de la capitale dans une attaque contre son convoi imputée par l'Iran à Israël, son ennemi juré.

Les Gardiens ont dénoncé un "acte terroriste" et présenté Sayyad Khodaï comme un "défenseur du sanctuaire". Ce terme désigne toute personne travaillant pour le compte de la République islamique en Syrie et en Irak, deux pays abritant des lieux de culte chiites et où l'Iran affirme être présent par le biais de "conseillers militaires".

"Il ne fait aucun doute que la main de l'arrogance mondiale peut être vue dans ce crime"a ajouté M. Raïssi, expression faisant référence aux Etats-Unis et à leurs alliés, dans la phraséologie officielle de la République islamique.

Selon la télévision, le colonel était "connu" en Syrie, en guerre depuis 2011.  "Ceux qui ont perdu sur le champ [de bataille] face aux défenseurs du sanctuaire manifestent ainsi leur désespoir"a indiqué M. Raïssi, sans plus de précision.

Un officier des gardiens de la révolution battu 

Selon la télévision, la "cérémonie d'adieu" au colonel aura lieu à 17H00 (12H30 GMT) à Téhéran. Les funérailles se tiendront mardi à 08H00 (03H30 GMT) sur la place Imam-Hossein, dans le centre de Téhéran, ont indiqué les Gardiens dans un communiqué.


Sayyad Khodaï a été atteint de cinq balles lors de cette attaque survenue vers 16h00 (11h30 GMT), alors qu'il rentrait chez lui, selon l'agence de presse officielle Irna. Irna a publié des photos montrant un homme couvert de sang, assis sur le siège du conducteur d'une voiture aux vitres brisées.



L'agence de presse Tasnim a pour sa part précisé que Khodaï se trouvait "près de chez lui" quand il a été tué et que "sa femme fut la première personne à découvrir le corps".

"Les circonstances de cet assassinat font l'objet d'une enquête"a indiqué le porte-parole de l'état-major interarmées iranien, le général Abolfazl Shekarchi, cité lundi par les médias locaux.

Une personnalité de haut niveau 

Le colonel Khodaï est le personnage le plus important tué en Iran depuis novembre 2020 et la mort de Mohsen Fakhrizadeh. Cet homme avait été présenté comme un vice-ministre de la Défense et le chef de l'Organisation de la recherche et de l'innovation en matière de défense (Sépand), ayant notamment contribué à la "défense anti-atomique" du pays.

Le meurtre du colonel intervient alors que l'Iran est engagé depuis plus d'un an dans des négociations avec les puissances mondiales pour relancer un accord international conclu en 2015 pour encadrer son programme nucléaire, mais dont Washington s'est retiré unilatéralement en 2018.

Les négociations sont à l'arrêt depuis deux mois, alors même qu'un projet de texte semblait à portée de signature.

L'un des derniers obstacles est la demande de Téhéran que les États-Unis retirent les Gardiens de la révolution de la liste noire américaine des "organisations terroristes étrangères".

Avec AFP
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