Femme, noire, artiste de scène et née à l’étranger, Joséphine Baker avait peu de chances d’entrer au Panthéon. C’est pourtant ce qui se produira mardi lors d’une cérémonie présidée par Emmanuel Macron qui célébrera une vie « placée sous le signe de la quête de liberté et de justice ».
Des centaines de personnes sont attendues à partir de 17h30 devant le grandiose édifice néo-classique au cœur du Quartier latin à Paris, considéré comme « le temple laïc de la République » et dont le fronton proclame « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ».
Joséphine Baker, née en 1906 aux États-Unis, ne sera que la sixième femme - sur 80 personnages illustres - à y entrer après Simone Veil en 2018.
Décidée par Emmanuel Macron, sa panthéonisation intervient 46 ans après sa mort, le 12 avril 1975 à l’âge de 68 ans, trois jours après avoir fêté ses noces d’or sur la scène.
Mardi, la cérémonie solennelle reviendra sur les multiples facettes de son « incroyable vie », toute « entière placée sous le signe de la quête de liberté et de justice », selon l’Élysée.
« Artiste de music-hall de renommée mondiale, engagée dans la Résistance, inlassable militante antiraciste, elle fut de tous les combats qui rassemblent les citoyens de bonne volonté, en France comme de par le monde (...) Elle est l’incarnation de l’esprit français » avait justifié Emmanuel Macron en annonçant le 23 août son entrée au Panthéon.
Un mois plus tôt, le président s’était entretenu avec des personnalités venues plaider en faveur de cette initiative, dont l’idée avait été lancée par le philosophe Régis Debray dès 2013.
Pour le romancier Pascal Bruckner, l’une de ces personnalités, cette panthéonisation « symbolise l’image d’une France qui n’est pas raciste, contrairement à ce que disent un certain nombre de groupuscules médiatiques ».
L’Élysée assure qu’il ne faut pas y voir de message politique de la part d’Emmanuel Macron à l’approche de la présidentielle. « Il y a réellement un consensus très large autour de cette panthéonisation » et « pas une voix ne s’est élevée » pour la contester, relève un conseiller.
Cénotaphe
La cérémonie a été préparée « dans les moindres détails » avec la famille très nombreuse de Joséphine Baker, qui avait adopté 12 enfants, dont 11 sont toujours vivants.
Ils ont ainsi décidé de ne pas déplacer le cercueil de leur mère du cimetière marin de Monaco, où elle repose avec son dernier mari et l’un de ses enfants, non loin de la princesse Grace qui l’avait soutenue dans les dernières années de sa vie.
Même si un cercueil sera porté pour la célébration, c’est donc un cénotaphe (tombeau ne contenant pas le corps) qui sera installé dans le caveau 13 de la crypte, où se trouve déjà l’écrivain Maurice Genevoix, dernier entré au Panthéon.
Symboliquement, le cénotaphe a été rempli de poignées des quatre terres qui « étaient chères à Joséphine Baker » : la ville américaine de Saint-Louis (Missouri) où elle naquit en 1906, Paris où elle connut la gloire, le château des Milandes (Dordogne) où elle installa sa tribu « arc-en-ciel », et Monaco où elle termina sa vie.
« C’est la France qui m’a fait ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle », affirmait Joséphine Baker.
Comme le prévoit le rituel de la panthéonisation, le cercueil, porté par des militaires, remontera la rue Soufflot, la Marseillaise sera jouée par la Garde républicaine et les chœurs de l’armée et des enfants chanteront un air de la diva.
Une projection vidéo sur la façade du Panthéon retracera les grandes étapes de sa vie avant le discours d’Emmanuel Macron, puis l’ouverture des portes au son de la composition spécialement créée par le musicien Pascal Dusapin.
Les élèves de plusieurs écoles, dont celles portant le nom de Joséphine Baker, ont été invités à la cérémonie.
Par ailleurs, des démarches ont été engagées pour que la station de métro Gaîté soit baptisée Joséphine Baker, car elle est proche de Bobino, le dernier théâtre parisien où s’est produite l’interprète de la célèbre chanson « J’ai deux amours ».
AFP/Jérôme RIVET
© Agence France-Presse
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Décidée par Emmanuel Macron, sa panthéonisation intervient 46 ans après sa mort, le 12 avril 1975 à l’âge de 68 ans, trois jours après avoir fêté ses noces d’or sur la scène.
Mardi, la cérémonie solennelle reviendra sur les multiples facettes de son « incroyable vie », toute « entière placée sous le signe de la quête de liberté et de justice », selon l’Élysée.
« Artiste de music-hall de renommée mondiale, engagée dans la Résistance, inlassable militante antiraciste, elle fut de tous les combats qui rassemblent les citoyens de bonne volonté, en France comme de par le monde (...) Elle est l’incarnation de l’esprit français » avait justifié Emmanuel Macron en annonçant le 23 août son entrée au Panthéon.
Un mois plus tôt, le président s’était entretenu avec des personnalités venues plaider en faveur de cette initiative, dont l’idée avait été lancée par le philosophe Régis Debray dès 2013.
Pour le romancier Pascal Bruckner, l’une de ces personnalités, cette panthéonisation « symbolise l’image d’une France qui n’est pas raciste, contrairement à ce que disent un certain nombre de groupuscules médiatiques ».
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Cénotaphe
La cérémonie a été préparée « dans les moindres détails » avec la famille très nombreuse de Joséphine Baker, qui avait adopté 12 enfants, dont 11 sont toujours vivants.
Ils ont ainsi décidé de ne pas déplacer le cercueil de leur mère du cimetière marin de Monaco, où elle repose avec son dernier mari et l’un de ses enfants, non loin de la princesse Grace qui l’avait soutenue dans les dernières années de sa vie.
Même si un cercueil sera porté pour la célébration, c’est donc un cénotaphe (tombeau ne contenant pas le corps) qui sera installé dans le caveau 13 de la crypte, où se trouve déjà l’écrivain Maurice Genevoix, dernier entré au Panthéon.
Symboliquement, le cénotaphe a été rempli de poignées des quatre terres qui « étaient chères à Joséphine Baker » : la ville américaine de Saint-Louis (Missouri) où elle naquit en 1906, Paris où elle connut la gloire, le château des Milandes (Dordogne) où elle installa sa tribu « arc-en-ciel », et Monaco où elle termina sa vie.
« C’est la France qui m’a fait ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle », affirmait Joséphine Baker.
Comme le prévoit le rituel de la panthéonisation, le cercueil, porté par des militaires, remontera la rue Soufflot, la Marseillaise sera jouée par la Garde républicaine et les chœurs de l’armée et des enfants chanteront un air de la diva.
Une projection vidéo sur la façade du Panthéon retracera les grandes étapes de sa vie avant le discours d’Emmanuel Macron, puis l’ouverture des portes au son de la composition spécialement créée par le musicien Pascal Dusapin.
Les élèves de plusieurs écoles, dont celles portant le nom de Joséphine Baker, ont été invités à la cérémonie.
Par ailleurs, des démarches ont été engagées pour que la station de métro Gaîté soit baptisée Joséphine Baker, car elle est proche de Bobino, le dernier théâtre parisien où s’est produite l’interprète de la célèbre chanson « J’ai deux amours ».
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