La Guadeloupe et la Martinique, îles des Antilles françaises particulièrement touchées par la pauvreté, sont secouées depuis la mi-novembre par une violente contestation du vaccin anti-Covid qui a tourné à la crise sociale.
L'étincelle
Le 15 novembre, l'entrée en vigueur de l'obligation faite au personnel soignant et aux pompiers de se vacciner contre le Covid-19 déclenche l'étincelle des violences en Guadeloupe où l'exaspération d'une partie de la population était déjà palpable depuis les annonces sanitaires et sociales d'Emmanuel Macron à la mi-juillet. Dans une île marquée par un taux de chômage de 17% et où 34% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, l'épidémie a accru les tensions et des élus locaux déplorent un manque de dialogue avec le pouvoir.
Le 16 novembre un appel à la grève générale illimitée est lancé par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes pour protester contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale. Des manifestations ont lieu devant le CHU de Pointe-à-Pitre. Des barrages sont dressés et des échauffourées opposent pompiers grévistes et gendarmes.
La mobilisation ne faiblit pas les jours suivants et se double même de violences la nuit, avec pillages de magasins, mises à feu de véhicules ou d'immeubles.
Couvre-feu et renforts policiers
Le 19 l'Etat instaure un couvre-feu entre 18H00 et 05H00 du matin.
Les violences continuent. Le 20, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce l'envoi de renforts dans l'île, dont une cinquantaine de membres du GIGN et du Raid, portant à 2.250 le nombre total de gendarmes et policiers sur place. Il déplore des « tirs à balles réelles » contre eux.
Le 21, l'accueil des élèves est suspendu dans les écoles. Des dizaines d'interpellations ont déjà eu lieu, de nombreux automobilistes prennent d'assaut les stations-services de peur de manquer de carburant.
Le 22, Emmanuel Macron évoque une situation « très explosive » liée à « une situation très locale », « un contexte historique », des tensions parfois récupérées selon lui. Il alterne discours de fermeté et volonté d'apaisement tandis que le Premier ministre Jean Castex annonce « une instance de dialogue » et s'entretient dans la soirée avec des élus locaux, dont certains ont exprimé « la souffrance légitime » des jeunes guadeloupéens.
La mort d'un jeune homme le même soir à proximité d'un barrage donne lieu à l'ouverture d'une enquête.
La Martinique à son tour en grève
Un appel à la grève générale signé par 17 syndicats est lancé en Martinique à partir du 22. Parmi les dix points de revendications figurent la fin de l'obligation vaccinale pour les soignants, mais aussi la hausse des salaires et des minima sociaux, le prix des carburants et du gaz, dans une île où le taux de pauvreté avoisine 30%.
L'intersyndicale réclame aussi la prise en charge totale des tests de maladie liée au chlordécone, un pesticide responsable de nombreux cancers de la prostate dans l'île, interdit par l'Etat en 1990 en métropole mais en 1993 seulement dans les Antilles.
Là aussi, des barrages sont dressés, des commerces incendiés, et des affrontements avec des forces de l'ordre font des blessés parmi elles et donnent lieu à des interpellations.
Le 25, un couvre-feu est instauré de 19H00 à 05H00 et les autorités entament sur les deux îles des discussions avec syndicats et élus pour tenter de sortir de l'impasse.
Dans la nuit du 25 au 26, émaillée de violences, quatre journalistes, dont un photographe de l'AFP, travaillant à bonne distance d'un barrage en feu à Fort-de-France essuient trois tirs de la part d'hommes circulant en moto. Gérald Darmanin et les syndicats de journalistes leur apportent leur soutien. Un policier est blessé par des plombs et au moins dix personnes sont interpellées.
AFP/Juliette Baillot
L'étincelle
Le 15 novembre, l'entrée en vigueur de l'obligation faite au personnel soignant et aux pompiers de se vacciner contre le Covid-19 déclenche l'étincelle des violences en Guadeloupe où l'exaspération d'une partie de la population était déjà palpable depuis les annonces sanitaires et sociales d'Emmanuel Macron à la mi-juillet. Dans une île marquée par un taux de chômage de 17% et où 34% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, l'épidémie a accru les tensions et des élus locaux déplorent un manque de dialogue avec le pouvoir.
Le 16 novembre un appel à la grève générale illimitée est lancé par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes pour protester contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale. Des manifestations ont lieu devant le CHU de Pointe-à-Pitre. Des barrages sont dressés et des échauffourées opposent pompiers grévistes et gendarmes.
La mobilisation ne faiblit pas les jours suivants et se double même de violences la nuit, avec pillages de magasins, mises à feu de véhicules ou d'immeubles.
Couvre-feu et renforts policiers
Le 19 l'Etat instaure un couvre-feu entre 18H00 et 05H00 du matin.
Les violences continuent. Le 20, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce l'envoi de renforts dans l'île, dont une cinquantaine de membres du GIGN et du Raid, portant à 2.250 le nombre total de gendarmes et policiers sur place. Il déplore des « tirs à balles réelles » contre eux.
Le 21, l'accueil des élèves est suspendu dans les écoles. Des dizaines d'interpellations ont déjà eu lieu, de nombreux automobilistes prennent d'assaut les stations-services de peur de manquer de carburant.
Le 22, Emmanuel Macron évoque une situation « très explosive » liée à « une situation très locale », « un contexte historique », des tensions parfois récupérées selon lui. Il alterne discours de fermeté et volonté d'apaisement tandis que le Premier ministre Jean Castex annonce « une instance de dialogue » et s'entretient dans la soirée avec des élus locaux, dont certains ont exprimé « la souffrance légitime » des jeunes guadeloupéens.
La mort d'un jeune homme le même soir à proximité d'un barrage donne lieu à l'ouverture d'une enquête.
La Martinique à son tour en grève
Un appel à la grève générale signé par 17 syndicats est lancé en Martinique à partir du 22. Parmi les dix points de revendications figurent la fin de l'obligation vaccinale pour les soignants, mais aussi la hausse des salaires et des minima sociaux, le prix des carburants et du gaz, dans une île où le taux de pauvreté avoisine 30%.
L'intersyndicale réclame aussi la prise en charge totale des tests de maladie liée au chlordécone, un pesticide responsable de nombreux cancers de la prostate dans l'île, interdit par l'Etat en 1990 en métropole mais en 1993 seulement dans les Antilles.
Là aussi, des barrages sont dressés, des commerces incendiés, et des affrontements avec des forces de l'ordre font des blessés parmi elles et donnent lieu à des interpellations.
Le 25, un couvre-feu est instauré de 19H00 à 05H00 et les autorités entament sur les deux îles des discussions avec syndicats et élus pour tenter de sortir de l'impasse.
Dans la nuit du 25 au 26, émaillée de violences, quatre journalistes, dont un photographe de l'AFP, travaillant à bonne distance d'un barrage en feu à Fort-de-France essuient trois tirs de la part d'hommes circulant en moto. Gérald Darmanin et les syndicats de journalistes leur apportent leur soutien. Un policier est blessé par des plombs et au moins dix personnes sont interpellées.
AFP/Juliette Baillot
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