Le mécène et philanthrope turc Osman Kavala, emprisonné depuis quatre ans sans jugement, restera en détention au moins jusqu'à une prochaine audience prévue mi-janvier, a ordonné vendredi un tribunal d'Istanbul, au risque d'une suspension de la Turquie par le Conseil de l'Europe.
Figure majeure de la société civile, Osman Kavala, accusé par le régime du président Recep Tayyip Erdogan d'avoir cherché à déstabiliser la Turquie, risque la prison à vie.
Il a refusé vendredi, comme il l'avait annoncé, de se présenter devant les juges et d'être représenté.
« Notre droit à un procès équitable nous a été dénié. Par conséquent, nous ne prévoyons pas de présenter de défense aujourd'hui », a déclaré son avocat, Tolga Aytore, devant la cour.
Le Conseil de l'Europe a menacé en septembre Ankara de sanctions qui pourront être prises lors de sa prochaine session qui s'ouvre mardi, si l'opposant n'était pas libéré d'ici là.
La Turquie serait alors le deuxième pays à subir une « procédure d'infraction » : jusqu'à présent, seule la Russie a été suspendue en vertu de cette procédure, de 2017 à 2019.
« C'est malheureux, je ne sais vraiment pas à quoi (le gouvernement) pense », a glissé à l'AFP un diplomate présent au tribunal vendredi, sous couvert d'anonymat.
« C'est leur dernière chance », avait-il estimé auparavant.
« La Turquie est membre du Conseil de l'Europe et doit respecter ses décisions. Sinon ils vont se mettre dans une situation délicate », ajoutait-il à propos des responsables turcs.
« Thèses complotistes »
Dans un entretien à l'AFP depuis sa cellule, mi-octobre, Osman Kavala avait estimé que sa détention permettait au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan de justifier ses « thèses complotistes ».
« Puisque je suis accusé d'avoir pris part à un complot organisé par des puissances étrangères, me libérer affaiblirait cette fiction et ce n'est certainement pas ce que le gouvernement souhaite », relevait-il.
Le sort d'Osman Kavala s'est trouvé récemment au cœur d'une crise diplomatique finalement déminée, quand une dizaine d'ambassadeurs qui avaient réclamé sa libération ont été menacés d'expulsion.
Cette dernière audience vendredi, énième épisode d'une série qui l'a jusqu'à présent toujours maintenu ou renvoyé en détention, fait suite à celle du 8 octobre, quand les juges avaient estimé manquer « d'éléments nouveaux » pour libérer Osman Kavala.
Une foule nombreuse, composée notamment de parlementaires de l'opposition, de diplomates occidentaux et de proches de l'accusé, dont son épouse, étaient présents dans la salle du tribunal, a constaté l'AFP.
Osman Kavala, devenu la bête noire du régime de Recep Tayyip Erdogan, est notamment en ligne de mire pour avoir soutenu en 2013 les manifestations antigouvernementales ayant visé M. Erdogan, alors Premier ministre.
Acquitté une première fois en février 2020, il avait été dès le lendemain placé en garde à vue puis réincarcéré, accusé d'avoir "soutenu" la tentative de putsch contre M. Erdogan en juillet 2016.
En décembre 2019, la Cour européenne des droits de l'homme avait ordonné sa « libération immédiate » - sans résultat.
Une prochaine audience a été fixée au 17 janvier devant le tribunal d'Istanbul.
(Source : AFP/ Fulya OZERKAN/Istanbul)
Figure majeure de la société civile, Osman Kavala, accusé par le régime du président Recep Tayyip Erdogan d'avoir cherché à déstabiliser la Turquie, risque la prison à vie.
Il a refusé vendredi, comme il l'avait annoncé, de se présenter devant les juges et d'être représenté.
« Notre droit à un procès équitable nous a été dénié. Par conséquent, nous ne prévoyons pas de présenter de défense aujourd'hui », a déclaré son avocat, Tolga Aytore, devant la cour.
Le Conseil de l'Europe a menacé en septembre Ankara de sanctions qui pourront être prises lors de sa prochaine session qui s'ouvre mardi, si l'opposant n'était pas libéré d'ici là.
La Turquie serait alors le deuxième pays à subir une « procédure d'infraction » : jusqu'à présent, seule la Russie a été suspendue en vertu de cette procédure, de 2017 à 2019.
« C'est malheureux, je ne sais vraiment pas à quoi (le gouvernement) pense », a glissé à l'AFP un diplomate présent au tribunal vendredi, sous couvert d'anonymat.
« C'est leur dernière chance », avait-il estimé auparavant.
« La Turquie est membre du Conseil de l'Europe et doit respecter ses décisions. Sinon ils vont se mettre dans une situation délicate », ajoutait-il à propos des responsables turcs.
« Thèses complotistes »
Dans un entretien à l'AFP depuis sa cellule, mi-octobre, Osman Kavala avait estimé que sa détention permettait au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan de justifier ses « thèses complotistes ».
« Puisque je suis accusé d'avoir pris part à un complot organisé par des puissances étrangères, me libérer affaiblirait cette fiction et ce n'est certainement pas ce que le gouvernement souhaite », relevait-il.
Le sort d'Osman Kavala s'est trouvé récemment au cœur d'une crise diplomatique finalement déminée, quand une dizaine d'ambassadeurs qui avaient réclamé sa libération ont été menacés d'expulsion.
Cette dernière audience vendredi, énième épisode d'une série qui l'a jusqu'à présent toujours maintenu ou renvoyé en détention, fait suite à celle du 8 octobre, quand les juges avaient estimé manquer « d'éléments nouveaux » pour libérer Osman Kavala.
Une foule nombreuse, composée notamment de parlementaires de l'opposition, de diplomates occidentaux et de proches de l'accusé, dont son épouse, étaient présents dans la salle du tribunal, a constaté l'AFP.
Osman Kavala, devenu la bête noire du régime de Recep Tayyip Erdogan, est notamment en ligne de mire pour avoir soutenu en 2013 les manifestations antigouvernementales ayant visé M. Erdogan, alors Premier ministre.
Acquitté une première fois en février 2020, il avait été dès le lendemain placé en garde à vue puis réincarcéré, accusé d'avoir "soutenu" la tentative de putsch contre M. Erdogan en juillet 2016.
En décembre 2019, la Cour européenne des droits de l'homme avait ordonné sa « libération immédiate » - sans résultat.
Une prochaine audience a été fixée au 17 janvier devant le tribunal d'Istanbul.
(Source : AFP/ Fulya OZERKAN/Istanbul)
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