©Un membre du groupuscule d'extrême droite israélien La Familia. (AFP)
Au lendemain de la "marche des drapeaux" à Jérusalem au cours de laquelle se sont distingués deux groupes d'extrême droite incitant à la haine contre les Arabes, Israël songe à les placer sur sa liste des organisations terroristes, a affirmé lundi le ministre de la Défense.
"Mort aux Arabes"
Membre de l'organisation Lehava arrêté en 2014 suite à une attaque dans une école juive arabe impliquant ce groupuscule.
Futures organisations terroristes ?
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett, à la tête d'une coalition qui pour la première fois de l'histoire du pays est soutenue par une formation arabe, avait aussitôt dénoncé ces slogans et montré du doigt l'organisation "La Familia".
Et le chef de la diplomatie Yaïr Lapid avait qualifié les deux groupes d'extrême droite de "disgrâce" qui ne "méritaient pas de tenir le drapeau israélien". Or lundi, le ministre de la Défense Benny Gantz a affirmé que le pays devait songer à placer ces deux groupes sur sa liste des entités "terroristes".
"Je crois qu'il est temps d'examiner (la possibilité) de définir des groupes tels que La Familia et Lehava comme des organisations terroristes et je sais que la question a été posée aux forces de sécurité", a déclaré M. Gantz. "J'ai confiance en les chefs des agences de sécurité du pays afin de faire l'examen de ce dossier de la meilleure manière qui soit", a ajouté M. Gantz, lors d'une rencontre avec des élus de sa formation, le parti centriste "Bleu Blanc".
Des supporters du club de football du Beitar de Jérusalem, membres de La Familia.
La Familia, anti-Arabes
La Familia est un groupe de supporters du club de football du Beitar de Jérusalem connu pour ses violences et ses propos à l'égard des Arabes.
La Familia a balayé du revers de la main ces critiques, en accusant les élus de vouloir se faire du capital politique sur le dos de l'organisation. "Des organisations politiques et des membres de la Knesset (Parlement, ndlr) tentent de manière récurrente de gagner des votes en abaissant notre groupe sur la base d'incidents qui ne se sont jamais produits", a écrit lundi La Familia sur son compte Facebook.
"Notre organisation ne s'intéresse qu'au football, et à titre de citoyens comme les autres nous avons le droit de marcher à Jérusalem", a ajouté La Familia, dont des membres s'étaient violemment opposés en 2020 à un projet d'investissements de personnalités des Émirats dans le Beitar.
Le leader du groupuscule d'extrême-droite israélien Lehava, Benzi Gopstein, ici lors de sa comparution en audience en 2014 suite à une attaque impliquant son organisation contre une école arabe.
Lehava, anti-métissage
Lehava est quand à elle une organisation anti-métissage inspirée des enseignements de Meir Kanaha. Ce défunt rabbin était le fondateur du parti anti-arabe Kach, classé "terroriste" en Israël après l'assassinat en 1994 de 29 Palestiniens à Hébron, en Cisjordanie occupée, par l'un de ses disciples, Baruch Goldstein.
De son côté, le chef de l'organisation Lehava, Benzi Gopstein, a accusé sur son compte Telegram Benny Gantz d'avoir reçu à sa résidence le président palestinien Mahmoud Abbas, "mais de ne rien faire contre les Arabes qui incitent à la haine (...)".
En Israël, pour qu'un groupe soit désigné "terroriste", une des agences de sécurité du pays (armée, Mossad, Shin Beth) doit en faire la demande au ministère de la Défense et recevoir le feu vert du procureur général. Et les organisations visées peuvent ensuite interjeter appel de cette désignation.
Avec AFP
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