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Presque cinq mois après leurs retrouvailles, les "Splash Brothers" Stephen Curry et Klay Thompson, séparés durant 941 jours en raison des graves blessures du second, replongent jeudi avec Golden State dans le grand bain d'une finale NBA, prêts à l'éclabousser de tout leur talent.

"Les mauvais moments rendent les bons tellement beaucoup plus doux...", soufflait, ému, Thompson jeudi dernier, après la qualification en finale aux dépens de Dallas, en repensant probablement à tout ce qu'il avait enduré.

Flashback: 13 juin 2019. L'arrière se rompt les ligaments croisés du genou gauche lors du match N.6 de la finale contre Toronto et laisse Curry orphelin. Doublement même, car 48 heures plus tôt, Kevin Durant était lui foudroyé par une autre rupture, d'un tendon d'Achille. C'en était trop pour les Warriors et bien assez pour les Raptors, sacrés champions ce soir-là.

Ainsi, de la façon la plus brutale qui soit, prit fin le règne de Golden State, trois fois champion (2015, 2017, 2018) en cinq finales d'affilée et à ce titre, mais aussi pour l'exceptionnelle qualité de son basket, considéré comme une des meilleures équipes de tous les temps en NBA.

Klay record

Du moins le croyait-on. Car trois ans après, la franchise californienne est de retour en pleine lumière pour sa sixième finale en huit saisons et n'est plus qu'à quatre victoires d'un quatrième sacre pour sa génération dorée (trois autres titres ont été remportés, en 1947 et 1956 quand les Warriors étaient à Philadelphie, puis en 1975).

Sa traversée du désert aura duré deux saisons. Le temps que Curry se fracture une main, que l'équipe touche le fond avec le pire bilan de la Ligue en 2019-2020, que Thompson, frappé par un maléfice, se rompe aussi un tendon d'Achille, son genou à peine réparé, que le coach Steve Kerr s'arme de patience, après le départ de Durant à Brooklyn, pour reconstruire avec des jeunes.

Klay, lui, aura mis presque 31 mois à refouler un parquet et en ce 9 janvier, il marque le coup sur sa première action par un dunk enragé contre Cleveland, histoire de prouver que la peur ne l'habite pas et que ses jambes sont prêtes à tenir le choc.


Une quarantaine de matches plus tard, Thompson n'est pas encore tout à fait redevenu ce shooteur capable de prendre feu aussi souvent qu'il le voudrait, lui qui planta 14 banderilles à trois points contre Chicago en 2018, un record que ne possède pas son frère d'arme Curry.

Mais l'arrière au look 70's, avec son bandeau tenant sa tignasse coupe afro, a réussi une performance vintage lors du match N.6 contre les Mavs, avec huit paniers primés (à 50% de réussite, 32 pts). Record en prime, puisqu'il est le premier à avoir réussi cinq fois cette performance en play-offs, mieux que Damian Lillard, Ray Allen et Curry, bloqués à quatre.

"ADN de champions"

Ce dernier, dans une osmose assez étonnante, aura enregistré son taux de réussite le plus bas de sa carrière en saison régulière (38%), tout en devenant officiellement fin décembre le meilleur marqueur de paniers à trois points de l'histoire de la NBA (en dépassant Allen). Mais il s'est réveillé en play-offs, y réussissant la 4e meilleure campagne (25,9 pts de moyenne) de sa carrière.

Leur "ADN de champions", comme aime à le rappeler Kerr, également à l'intention de Draymond Green, revitalisé et guerrier comme jamais, s'est donc manifesté au bon moment.

"C'est un fait, ils forment un incroyable duo de shooteurs. Mais ils ont besoin l'un de l'autre depuis le début. Klay s'occupe de certaines des tâches défensives les plus difficiles, pour permettre à Steph de se concentrer davantage en attaque en fin de matches", rappelle l'entraîneur, qui avait déjà souligné il y a quelques mois à quel point "ils se rendent la vie plus facile, se connaissent parfaitement et se comprennent".

"Je pense qu'en plus nous sommes très expérimentés à ce stade de nos carrières", complète Thompson, fils, comme Curry, d'un ancien joueur NBA, prévenant: "nous sommes prêts pour ce nouveau défi".

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