Live Magazine débarque à Beyrouth
Live Magazine arrive pour nous faire vivre les coulisses du journalisme en direct, le 1er juin, à l’Institut français de Beyrouth.

Live Magazine est un journal vivant, une soirée unique, pendant laquelle des journalistes, des photographes, des dessinateurs, des réalisateurs se succèdent sur une scène pour raconter – en mots, en sons, en images – une histoire chacun. Le programme n’est pas annoncé; il n’y pas de captation, zéro replay, il faut y être pour le vivre… À vos marques, suspens!

L’éducation aux médias

Fondé en 2014, Live Magazine a conçu et imaginé 98 éditions de son journal vivant, dans les plus beaux théâtres d’Europe – Londres, Bruxelles, Paris, Genève, Milan et Amsterdam – en collaboration avec des grands titres de la presse européenne et de prestigieux festivals d’art, de littérature, de culture. Il a été nommé pour le Prix de l’innovation de l’année aux Assises internationale du journalisme.

Interviewée par Ici Beyrouth, sa fondatrice Florence Martin-Tessler explique: «L’idée est de faire monter sur scène des journalistes et des auteurs au sens large: des professionnels du récit qui nous racontent des histoires vraies, afin d’atteindre un public différent, qui ne lit pas forcément la presse, et faire réfléchir sur le rapport au réel.»

Aysegul Sert (Crédits : Quentin Bruno)

En ces temps de défiance envers les médias, l'initiative a une dimension éducative. Elle cherche à dévoiler comment les journalistes appréhendent la réalité à tâtons, à démontrer qu’ils ne sont pas des machines du pouvoir. «Il y a 99% de vrai et 1% d’ineffable dans notre métier. À travers ce spectacle, nous voulons célébrer le journalisme en innovant avec de nouveaux formats, sortir des modèles traditionnels tout en restant rigoureux sur le fact checking», poursuit Florence.

La performance part d’enquêtes réalisées dans d’autres médias, pour se glisser dans les interstices. Il s’agit de raconter les coulisses du journalisme, en faisant apparaître la dimension personnelle, émotionnelle, d’articles, de podcasts ou de chroniques.


Un espace de liberté et de transparence

«Nous sélectionnons des auteurs que nous trouvons fantastiques et les invitons à exprimer sur scène ce qu’ils n’ont pas pu dire par écrit. La liberté est le maître mot. C’est avant tout un espace de liberté et d’expérimentation, même si nous vérifions tout.»

Les récits se font à la première personne, afin que le journaliste ne s’efface pas. «Live Magazine met en scène la face cachée du journalisme. Plutôt que d’objectivité, il est davantage question de transparence. Certains travaux ont un côté artistique, mais ils ont tous en commun de travailler le réel. Notre équipe composée de six personnes va dénicher différents profils et sujets – du local au lontain, de l’intime aux histoires de guerre, en passant par les enquêtes sur la finance», ajoute la fondatrice.

Dessin d’Elsie Herberstein

Après avoir tourné dans une vingtaine de villes en Europe, Live Magazine, atterrit pour la première en Asie, dans une édition libanaise. Financée par l’Institut français, celle-ci réunit des histoires en lien avec la Méditerranée. «Hormis quelques récits en arabe, le reste est en français, avec une traduction simultanée en arabe. Nous avons tenté de nous mettre dans la peau des Beyrouthins», conclut-elle.

À Beyrouth, le 1er juin à 20h30, il sera question de chardonnerets élégants et des trésors de Palmyre, d’un trajet tragique et d’une étoile afghane, d’intellectuels stambouliotes et d’un étrange banquier, et puis, aussi, de tech drôle et de musique, celle de Joy Moughanni et de Zeid Hamdan, «le petit prince de la scène alternative beyrouthine» (dixit CNN).

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