Il y a cinq millions d’années Otodus mégalodon, carnassier géant, régnait dans les océans sans aucune concurrence. Jusqu’au jour où le grand requin blanc prit sa place.
Il y a cinq millions d’années, Otodus mégalodon, requin géant, régnait dans les océans, sans concurrence. Il a pourtant disparu, au profit d’un cousin plus «petit», le grand requin blanc. C’est ce que suggère une étude internationale publiée mardi dans Nature Communications, qui apporte un éclairage inédit sur ce géant dépassant quinze mètres, qui régnait dans les océans.
Dans la chaîne alimentaire, Otodus mégalodon a occupé à un moment le niveau trophique – le rang – le plus élevé, celui de super prédateur. Une conclusion tirée notamment de la taille de ses dents, des triangles acérés dépassant aisément la dizaine de centimètres, soit la largeur d’une paume de main. C’est l’un des seuls restes utilisables pour étudier l’animal, dont le squelette cartilagineux, comme celui de tous les requins, se prête mal à la fossilisation.
Or «la disparition soudaine, dans les fossiles enregistrés» de ce carnivore, parmi les plus grands ayant jamais vécu, «reste une énigme». L’étude signée par Jeremy McCormack, géoscientifique à l’Institut allemand Max Planck, propose un nouvel outil d’analyse du niveau trophique d’Otodus mégalodon et de ses concurrents, à partir du zinc contenu dans l’émail de leurs dents. Ce métal, essentiel à la vie, se trouve dans l’alimentation et se fixe dans la dentition.
Compétition pour les ressources
On l’y retrouve sous la forme de deux isotopes – deux types d’atomes –, dont la proportion plus ou moins grande de l’un d’eux, le Zinc 66, a un lien direct avec la place de l’animal dans la chaîne alimentaire. Plus sa proportion est faible et plus l’animal se situe à un niveau élevé dans la chaîne alimentaire.
Les chercheurs ont mis à l’épreuve cette technique récente avec l’analyse de fossiles issus de nombreux musées et d’espèces actuelles. Chez ces dernières, le grand requin blanc et le requin Mako se trouvent aujourd’hui au plus haut niveau trophique.
Mais il y a 20 millions d’années, au Miocène, cet honneur revenait à Otodus chubutensis, un requin géant friand de poissons et cétacés. Otodus mégalodon va lui succéder au poste de super prédateur, mais à un niveau trophique plus bas, jusqu’à l’ère du Pliocène, il y a environ cinq millions d’années.
Les analyses montrent qu’Otodus mégalodon perd alors du terrain face à Carcharias Carcharodon, le grand requin blanc. Bien que plus petit en taille – il n’atteint pas plus de six mètres –, on sait ce dernier très opportuniste en matière d’alimentation. L’étude dans Nature relève que les deux espèces se trouvent alors au même niveau dans la chaîne alimentaire.
On ne sait pas exactement pourquoi Otodus mégalodon a finalement disparu. Une étude de 2016 voyait une coïncidence entre l’effondrement de sa population et une baisse dans la diversité des cétacés dont il se repaissait, avec la disparition notamment des baleines mysticètes. Les auteurs de cette nouvelle étude soutiennent cette hypothèse d’une «coévolution et co-extinction» des deux espèces de requin et de baleine.
Ils voient aussi un facteur important dans la compétition avec le grand requin blanc. Leur étude évoque «une possible compétition pour les ressources alimentaires entre ces deux lignées de requins». Que le grand requin blanc a fini par gagner.
Avec Pierre Célérier/AFP
Il y a cinq millions d’années, Otodus mégalodon, requin géant, régnait dans les océans, sans concurrence. Il a pourtant disparu, au profit d’un cousin plus «petit», le grand requin blanc. C’est ce que suggère une étude internationale publiée mardi dans Nature Communications, qui apporte un éclairage inédit sur ce géant dépassant quinze mètres, qui régnait dans les océans.
Dans la chaîne alimentaire, Otodus mégalodon a occupé à un moment le niveau trophique – le rang – le plus élevé, celui de super prédateur. Une conclusion tirée notamment de la taille de ses dents, des triangles acérés dépassant aisément la dizaine de centimètres, soit la largeur d’une paume de main. C’est l’un des seuls restes utilisables pour étudier l’animal, dont le squelette cartilagineux, comme celui de tous les requins, se prête mal à la fossilisation.
Or «la disparition soudaine, dans les fossiles enregistrés» de ce carnivore, parmi les plus grands ayant jamais vécu, «reste une énigme». L’étude signée par Jeremy McCormack, géoscientifique à l’Institut allemand Max Planck, propose un nouvel outil d’analyse du niveau trophique d’Otodus mégalodon et de ses concurrents, à partir du zinc contenu dans l’émail de leurs dents. Ce métal, essentiel à la vie, se trouve dans l’alimentation et se fixe dans la dentition.
Compétition pour les ressources
On l’y retrouve sous la forme de deux isotopes – deux types d’atomes –, dont la proportion plus ou moins grande de l’un d’eux, le Zinc 66, a un lien direct avec la place de l’animal dans la chaîne alimentaire. Plus sa proportion est faible et plus l’animal se situe à un niveau élevé dans la chaîne alimentaire.
Les chercheurs ont mis à l’épreuve cette technique récente avec l’analyse de fossiles issus de nombreux musées et d’espèces actuelles. Chez ces dernières, le grand requin blanc et le requin Mako se trouvent aujourd’hui au plus haut niveau trophique.
Mais il y a 20 millions d’années, au Miocène, cet honneur revenait à Otodus chubutensis, un requin géant friand de poissons et cétacés. Otodus mégalodon va lui succéder au poste de super prédateur, mais à un niveau trophique plus bas, jusqu’à l’ère du Pliocène, il y a environ cinq millions d’années.
Les analyses montrent qu’Otodus mégalodon perd alors du terrain face à Carcharias Carcharodon, le grand requin blanc. Bien que plus petit en taille – il n’atteint pas plus de six mètres –, on sait ce dernier très opportuniste en matière d’alimentation. L’étude dans Nature relève que les deux espèces se trouvent alors au même niveau dans la chaîne alimentaire.
On ne sait pas exactement pourquoi Otodus mégalodon a finalement disparu. Une étude de 2016 voyait une coïncidence entre l’effondrement de sa population et une baisse dans la diversité des cétacés dont il se repaissait, avec la disparition notamment des baleines mysticètes. Les auteurs de cette nouvelle étude soutiennent cette hypothèse d’une «coévolution et co-extinction» des deux espèces de requin et de baleine.
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