L’adage français «plus ça change, plus c’est la même chose» est plus que jamais d’actualité s’agissant du Parlement libanais issu des dernières consultations populaires.
À croire que c’est un remake des élections parlementaires de 2018, lorsque la Chambre nouvellement élue avait reconduit Nabih Berry à la présidence. Cette fois, la donne est toutefois différente, après que le Hezbollah a monopolisé la représentation chiite au Parlement, exigeant d’avoir 27 élus sur les 27 députés chiites. Partant, les députés n’avaient d’autre choix que de reconduire Nabih Berry à la tête du Parlement, s’ils voulaient que son activité ne soit pas paralysée. À la différence que le citoyen lambda a découvert soudainement qu’une majorité de députés sont à la solde du Hezbollah. Cette majorité comprend au moins 65 députés qui ont voté pour deux membres du Courant patriotique libre, l’un qui briguait le poste de vice-président du Parlement et l’autre le secrétariat. Ce qui laisse à penser que le Liban est sur le point d’entrer dans une impasse politique à tous les niveaux. Le Hezbollah décidera désormais de la forme du nouveau gouvernement et de la possibilité de former un tel gouvernement dans le contexte actuel, à l’approche de l’élection d’un nouveau président pour succéder au tandem présidentiel, Michel Aoun - Gebran Bassil.
Le plus dangereux reste l’impossibilité d’entreprendre des réformes dans un pays contrôlé par le Hezbollah, qui n’est rien d’autre qu’une brigade des Gardiens de la Révolution iranienne. En d’autres termes, le Parlement libanais est devenu l’expression de l’occupation iranienne du Liban, une occupation qui s’est installée progressivement depuis l’assassinat de Rafic Hariri en février 2005. En réalité, la nature ayant horreur du vide, le Hezbollah et la République islamique d’Iran ont pu combler le vide laissé par le retrait des troupes syriennes du Liban. Ainsi, le pays est passé graduellement d’une occupation à une autre qui ne cache pas son nom. Preuve en est, les derniers développements lors de la première session du Parlement et les équilibres qui en ont émergé.
Loin des tensions qui ont marqué la séance de l’élection de Nabih Berry à la présidence du Parlement, il est inévitable de s’arrêter sur une vérité que les Libanais doivent désormais affronter. De toute évidence, la réalité du pays a été transformée en raison des efforts déployés par le Hezbollah pour changer la nature du Liban et de la société libanaise, comme il l’a fait avec la communauté chiite.
Ce n’est pas un hasard si le parti a choisi Michel Aoun comme président de la République et si son gendre, Gebran Bassil, est la figure la plus importante du palais de Baabda. Le parti a littéralement appliqué la formule «les armes protègent la corruption» qu’il a imposée au pays, faisant fi du sort de la population. Ce qui explique ce qu’il est advenu du Liban en 2022. Le pays est en faillite à tous les niveaux en l’absence de tout projet de relance. De plus, le Hezbollah a réussi à anéantir tout espoir de redresser le Liban.
Pire encore. L’Iran est devenu le faiseur des présidents de la République libanaise. Mais encore faut-il qu’il décide de placer au palais de Baabda un président qui endossera le rôle demandé, comme ce fut le cas avec le tandem Aoun - Bassil.
Les Libanais se sont rendus aux urnes, ne sachant pas que leur pays est désormais sous occupation. Sans compter que la loi électorale inique en vigueur, promulguée en 2017 et mise en œuvre en 2018, ne laisse guère de place à un quelconque changement. Cette loi permet, dans une certaine mesure, aux communautés chrétienne, sunnite et druze de choisir leurs élus, tandis que ce choix est complètement verrouillé dans les zones chiites. Ainsi, rien n’a changé au Liban. Il s’est avéré que les forces du changement, composées de 14 députés, ne font aucune différence. De simples figurants dans une Chambre contrôlée par le Hezbollah. Quiconque trouve à redire sur ce qui précède peut se demander si la nouvelle Chambre pourrait potentiellement contribuer à réussir l’une des réformes requises par la communauté internationale. La réponse est non, et mille fois non. Rien ne changera au Liban, qui n’est guère plus qu’une carte utilisée par l’Iran dans les négociations que la République islamique mène avec le «Grand Satan» américain pour parvenir à un accord qui la reconnaîtrait comme la plus importante puissance régionale.
Ce pari iranien sur la reconnaissance américaine qui accorderait le droit à la République islamique de dominer la région semble impossible. On pourrait en dire autant du pari libanais sur les élections qui auraient entraîné un changement radical sous une loi taillée sur la mesure du Hezbollah...
À croire que c’est un remake des élections parlementaires de 2018, lorsque la Chambre nouvellement élue avait reconduit Nabih Berry à la présidence. Cette fois, la donne est toutefois différente, après que le Hezbollah a monopolisé la représentation chiite au Parlement, exigeant d’avoir 27 élus sur les 27 députés chiites. Partant, les députés n’avaient d’autre choix que de reconduire Nabih Berry à la tête du Parlement, s’ils voulaient que son activité ne soit pas paralysée. À la différence que le citoyen lambda a découvert soudainement qu’une majorité de députés sont à la solde du Hezbollah. Cette majorité comprend au moins 65 députés qui ont voté pour deux membres du Courant patriotique libre, l’un qui briguait le poste de vice-président du Parlement et l’autre le secrétariat. Ce qui laisse à penser que le Liban est sur le point d’entrer dans une impasse politique à tous les niveaux. Le Hezbollah décidera désormais de la forme du nouveau gouvernement et de la possibilité de former un tel gouvernement dans le contexte actuel, à l’approche de l’élection d’un nouveau président pour succéder au tandem présidentiel, Michel Aoun - Gebran Bassil.
Le plus dangereux reste l’impossibilité d’entreprendre des réformes dans un pays contrôlé par le Hezbollah, qui n’est rien d’autre qu’une brigade des Gardiens de la Révolution iranienne. En d’autres termes, le Parlement libanais est devenu l’expression de l’occupation iranienne du Liban, une occupation qui s’est installée progressivement depuis l’assassinat de Rafic Hariri en février 2005. En réalité, la nature ayant horreur du vide, le Hezbollah et la République islamique d’Iran ont pu combler le vide laissé par le retrait des troupes syriennes du Liban. Ainsi, le pays est passé graduellement d’une occupation à une autre qui ne cache pas son nom. Preuve en est, les derniers développements lors de la première session du Parlement et les équilibres qui en ont émergé.
Loin des tensions qui ont marqué la séance de l’élection de Nabih Berry à la présidence du Parlement, il est inévitable de s’arrêter sur une vérité que les Libanais doivent désormais affronter. De toute évidence, la réalité du pays a été transformée en raison des efforts déployés par le Hezbollah pour changer la nature du Liban et de la société libanaise, comme il l’a fait avec la communauté chiite.
Ce n’est pas un hasard si le parti a choisi Michel Aoun comme président de la République et si son gendre, Gebran Bassil, est la figure la plus importante du palais de Baabda. Le parti a littéralement appliqué la formule «les armes protègent la corruption» qu’il a imposée au pays, faisant fi du sort de la population. Ce qui explique ce qu’il est advenu du Liban en 2022. Le pays est en faillite à tous les niveaux en l’absence de tout projet de relance. De plus, le Hezbollah a réussi à anéantir tout espoir de redresser le Liban.
Pire encore. L’Iran est devenu le faiseur des présidents de la République libanaise. Mais encore faut-il qu’il décide de placer au palais de Baabda un président qui endossera le rôle demandé, comme ce fut le cas avec le tandem Aoun - Bassil.
Les Libanais se sont rendus aux urnes, ne sachant pas que leur pays est désormais sous occupation. Sans compter que la loi électorale inique en vigueur, promulguée en 2017 et mise en œuvre en 2018, ne laisse guère de place à un quelconque changement. Cette loi permet, dans une certaine mesure, aux communautés chrétienne, sunnite et druze de choisir leurs élus, tandis que ce choix est complètement verrouillé dans les zones chiites. Ainsi, rien n’a changé au Liban. Il s’est avéré que les forces du changement, composées de 14 députés, ne font aucune différence. De simples figurants dans une Chambre contrôlée par le Hezbollah. Quiconque trouve à redire sur ce qui précède peut se demander si la nouvelle Chambre pourrait potentiellement contribuer à réussir l’une des réformes requises par la communauté internationale. La réponse est non, et mille fois non. Rien ne changera au Liban, qui n’est guère plus qu’une carte utilisée par l’Iran dans les négociations que la République islamique mène avec le «Grand Satan» américain pour parvenir à un accord qui la reconnaîtrait comme la plus importante puissance régionale.
Ce pari iranien sur la reconnaissance américaine qui accorderait le droit à la République islamique de dominer la région semble impossible. On pourrait en dire autant du pari libanais sur les élections qui auraient entraîné un changement radical sous une loi taillée sur la mesure du Hezbollah...
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