Dans l'optique de mieux faire connaître le patrimoine musical, l'association Les Musicales du Liban organise deux concerts exceptionnels en hommage aux compositeurs libanais à la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris.
La quatrième saison du festival Musicales du Liban se tient les 7 et 19 juin 2022 à la cathédrale Notre-Dame du Liban à Paris, avec pour objectif de valoriser et diffuser la musique savante occidentale relevant de l’exotisme orientaliste libanais. Les frais de participation libres iront au bénéfice du Collège de la Sagesse Saint-Jean Brasilia.
Cette première édition de printemps donnera lieu à un dialogue musical entre le compositeur de l’hymne national libanais, Wadia Sabra, à l’occasion des 70 ans de son décès, et le jeune compositeur Wajdi Abou Diab.
Un brassage de style et d’écriture
À l’origine de ce projet, la musicographe Zeina Kayali Saleh et le pianiste Georges Daccache, vivant tous deux à Paris. Depuis plus d’une quinzaine d’années, ces deux passionnés travaillent en collaboration afin d’exhumer le patrimoine musical occidentalisé libanais. Zeina Kayali œuvre au défrichage du répertoire et des compositeurs à travers les ouvrages, les conférences, les articles et les archives auxquels Georges Daccache donne vie en les interprétant au piano. Il est aujourd’hui le principal instrumentiste ayant à son répertoire une gamme aussi riche de musiques libanaises, que ce soit en piano solo ou en musique de chambre.
"Les premiers concerts entièrement consacrés à la musique savante se sont tenus à partir de 2011 au siège de l’Unesco à Paris, sous la houlette de la délégation permanente du Liban. Nous avons ensuite éprouvé le besoin d’avoir notre propre structure et nous avons fondé l’association Musicales du Liban avec Micheline Ferran et Emilio Matar", raconte Zeina Kayali. "Nous avons également la chance d’avoir un écrin magnifique en la cathédrale Notre-Dame du Liban de Paris, où Georges Daccache est organiste et chef de chœur."
Tout cela n’aurait pu se produire sans le soutien du mécène Philippe Helou, à l’origine de cette édition de printemps. "Au départ, nos concerts se tenaient uniquement en novembre et il nous a vivement encouragé à les programmer également en juin", explique la fondatrice. D’autres partenaires tels que RAM, BEMO, Horisis et Infocubed accompagnent régulièrement cette initiative de l’association.
La culture, facteur d’unité
" Aujourd’hui, on connaît surtout le Liban pour ses escrocs et ses malfrats. Nous souhaitons revaloriser son image en le montrant comme un pays de civilisation et de culture", poursuit Kayali.
Depuis leurs débuts, les Musicales du Liban ont pour mission première de faire prendre conscience au public mélomane que la musique savante libanaise existe, que les compositeurs sont nombreux et souvent d’un haut niveau, que ce patrimoine musical encore trop méconnu mérite la lumière.
"Et puis nous, Libanais, sommes tellement divisés sur tout! Nous pourrions au moins nous retrouver autour de notre culture! Je crois profondément que la culture peut constituer un ciment entre nous, un facteur d’unité et d’identité commune. Ne pensez-vous pas qu’aujourd’hui il vaut mieux dire ‘compositeur libanais’ plutôt que ‘politicien libanais’?", conclut-elle.
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