Au lendemain de l’amarrage au large de la zone maritime contestée entre le Liban et Israël en Méditerranée d’un navire de la société Energean Power pour mener des prospections gazières dans le champ de Karish pour le compte d’Israël, les appels à reprendre les négociations indirectes sur la délimitation des frontières maritimes se sont multipliés. De son côté, le Hezbollah a affirmé être prêt à «recourir à la force» au cas où «l’État libanais déclare qu’Israël viole notre eau et notre pétrole».
Le chef de l’État libanais Michel Aoun et le chef du gouvernement sortant Nagib Mikati sont convenus lundi d’inviter l’émissaire américain Amos Hochstein à Beyrouth pour des discussions sur une poursuite des négociations indirectes entre le Liban et Israël sur la délimitation des frontières maritimes, en vue de les finaliser au plus vite et d’éviter ainsi toute escalade qui mettrait en danger la stabilité dans la région.
MM. Aoun et Mikati ont tenu lundi matin une réunion au palais présidentiel de Baabda pour discuter des mesures à prendre afin de contourner les tensions que causeraient les activités de prospection gazière israélienne à Karish. Celles-ci devraient être menées par le navire FPSO (Unité flottante de production, de stockage et de déchargement) de la société Energean Power au large de la zone maritime contestée entre le Liban et Israël en Méditerranée.
Le champ gazier de Karish se situe en fait entre la ligne 23, qui délimite les 860 km² revendiqués par le Liban dans le cadre des négociations indirectes avec Israël entamées en 2020 sur base du décret 6433, et la ligne 29 qui accorde au Liban 1.430 km² supplémentaires, dont une partie du champ de Karish.
Selon un communiqué publié par le bureau du Premier ministre, une série de contacts diplomatiques doivent également être menés avec les grandes puissances et les Nations unies pour leur exposer la position de Beyrouth et confirmer son attachement à défendre ses droits et ressources maritimes. Le Liban considère que toute prospection gazière et pétrolière menée par Israël dans les zones contestées «constitue une provocation et un acte d’agression qui menacent la paix et la sécurité internationales». Il estime aussi que ces violations entravent les négociations sur les frontières maritimes placées sous la supervision des États-Unis, en collaboration avec les Nations unies.
Le Hezbollah hausse le ton
Lundi le Hezbollah a de nouveau haussé le ton. Le secrétaire général adjoint Naïm Kassem a affirmé que le parti chiite était prêt à «recourir à la force» pour empêcher les prospections gazières israéliennes dans les zones maritimes contestées.
«Lorsque l’État libanais déclare qu’Israël viole notre eau et notre pétrole, nous sommes prêts à exercer une pression, à empêcher et à recourir aux moyens adéquats, y compris la force, pour empêcher qu'Israël ne viole notre eau et notre pétrole», a-t-il martelé dans une interview accordée à l'agence Reuters. «Cette affaire requiert une décision ferme de la part de l’État libanais» pour savoir si les prospections sont menées dans une zone contestée ou si l’État a tranché la question relative à la ligne de négociation.
M. Kassem a en outre appelé le gouvernement à «se fixer un délai» parce que cette question ne peut pas rester «en suspens».
Appel à un mouvement de protestation
Par ailleurs, les réactions à l’amarrage du navire FPSO dans le champ gazier de Karish continuaient de fuser tous azimuts lundi. Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé les autorités à reprendre les négociations indirectes sur la frontière maritime et «à confirmer les frontières terrestres sans faire des concessions ou recourir aux surenchères». «Préserver les droits du Liban à ses richesses souterraines est un devoir souverain sur lequel aucun compromis n’est possible», a-t-il affirmé dans une homélie prononcée lors de la messe qu’il a présidée lundi soir à l’occasion du 32e anniversaire de la fondation de Télé Lumière-Noursat. «C’est un droit qui ne peut non plus faire l’objet d’une polémique politique ou confessionnelle», a-t-il ajouté, assurant faire confiance aux autorités constitutionnelles, militaires et techniques pour trancher ce sujet.
Les députés dits du changement ont quant à eux appelé à un mouvement de protestation samedi à Naqoura et demandé aux autorités de signer la modification du décret 6433.
Dans ce cadre, le député Hassan Mrad a présenté lundi à la Chambre une proposition de loi revêtue du caractère de double urgence pour amender l’article 17 de la loi 163/2011 (relative aux zones maritimes libanaises) en incluant une carte et des coordonnées qui délimitent la frontière maritime et la Zone exclusive économique (ZEE) du Liban, et en se basant sur la ligne tracée par le département d’hydrographie de l’armée, plus connue par la ligne 29.
De son côté, le député Michel Mouawad a estimé dans un tweet que l’arrivée du navire à Karish est «le résultat du complot mené par l’axe de la moumanaa contre la souveraineté et les droits du Liban, en commençant par l’entente avec le régime syrien pour garder les fermes de Chebaa jusqu’à la suspension de la signature du décret modifiant le décret 6433, en passant par le refus de délimiter les frontières est et nord du pays».
Le député Achraf Rifi a pour sa part estimé que la poursuite des négociations indirectes pour la délimitation des frontières maritimes mettra le pays «sur la bonne voie». Il a fait remarquer dans un communiqué qu’«Israël tire profit de la faiblesse de l’État libanais et du fait qu’il n’a pas un pouvoir décisif». Il a ainsi appelé la communauté internationale, notamment les États-Unis, à œuvrer «pour arrêter les mesures unilatérales prises par Israël et accélérer les négociations afin que le Liban puisse récupérer tous ses droits».
Pour sa part le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib, a affirmé que l’amarrage du navire grec dans le champ gazier de Karish représente un «défi de taille» pour le Liban d’autant que les frontières maritimes entre Liban et Israël ne sont pas toujours délimitées et qu’on ignore par conséquent si la prospection se fait dans la partie israélienne du champ ou libanaise qui fait l’objet de contestation. Il a insisté sur la nécessité que M. Hochstein se rende au Liban et reprenne les négociations pour parvenir à une entente.
Interrogé à l’issue de sa visite au président de la Chambre Nabih Berry, sur d’éventuelles mesures que le Liban prendrait pour empêcher qu’Israël ne poursuive la prospection du champ de Karish, M. Bou Habib a affirmé que le Liban «ne veut pas de guerre».
Par ailleurs, le Rassemblement de Saydet el-Jabal a fait assumer au chef de l’État la responsbailité de la situation, «puisqu’il est le seul habilité à conclure des accords internationaux, conformément à l’article 53 de la Constitution». À l’issue de sa réunion hebdomadaire, il a appelé les autorités à «envoyer une lettre aux Nations unies pour demander à Israël d’arrêter ses travaux» et de revenir aux négociations.
Le navire FPSO a jeté l’ancre dimanche matin dans le champ gazier de Karish, au sud de la ligne 29 contestée entre le Liban et Israël en Méditerranée. Il est chargé d’une prospection gazière par l’État hébreu ainsi que de l’installation de deux navires, l’un pour lutter contre les incendies et l’autre pour le transport des équipes et des employés.
Le chef de l’État libanais Michel Aoun et le chef du gouvernement sortant Nagib Mikati sont convenus lundi d’inviter l’émissaire américain Amos Hochstein à Beyrouth pour des discussions sur une poursuite des négociations indirectes entre le Liban et Israël sur la délimitation des frontières maritimes, en vue de les finaliser au plus vite et d’éviter ainsi toute escalade qui mettrait en danger la stabilité dans la région.
MM. Aoun et Mikati ont tenu lundi matin une réunion au palais présidentiel de Baabda pour discuter des mesures à prendre afin de contourner les tensions que causeraient les activités de prospection gazière israélienne à Karish. Celles-ci devraient être menées par le navire FPSO (Unité flottante de production, de stockage et de déchargement) de la société Energean Power au large de la zone maritime contestée entre le Liban et Israël en Méditerranée.
Le champ gazier de Karish se situe en fait entre la ligne 23, qui délimite les 860 km² revendiqués par le Liban dans le cadre des négociations indirectes avec Israël entamées en 2020 sur base du décret 6433, et la ligne 29 qui accorde au Liban 1.430 km² supplémentaires, dont une partie du champ de Karish.
Selon un communiqué publié par le bureau du Premier ministre, une série de contacts diplomatiques doivent également être menés avec les grandes puissances et les Nations unies pour leur exposer la position de Beyrouth et confirmer son attachement à défendre ses droits et ressources maritimes. Le Liban considère que toute prospection gazière et pétrolière menée par Israël dans les zones contestées «constitue une provocation et un acte d’agression qui menacent la paix et la sécurité internationales». Il estime aussi que ces violations entravent les négociations sur les frontières maritimes placées sous la supervision des États-Unis, en collaboration avec les Nations unies.
Le Hezbollah hausse le ton
Lundi le Hezbollah a de nouveau haussé le ton. Le secrétaire général adjoint Naïm Kassem a affirmé que le parti chiite était prêt à «recourir à la force» pour empêcher les prospections gazières israéliennes dans les zones maritimes contestées.
«Lorsque l’État libanais déclare qu’Israël viole notre eau et notre pétrole, nous sommes prêts à exercer une pression, à empêcher et à recourir aux moyens adéquats, y compris la force, pour empêcher qu'Israël ne viole notre eau et notre pétrole», a-t-il martelé dans une interview accordée à l'agence Reuters. «Cette affaire requiert une décision ferme de la part de l’État libanais» pour savoir si les prospections sont menées dans une zone contestée ou si l’État a tranché la question relative à la ligne de négociation.
M. Kassem a en outre appelé le gouvernement à «se fixer un délai» parce que cette question ne peut pas rester «en suspens».
Appel à un mouvement de protestation
Par ailleurs, les réactions à l’amarrage du navire FPSO dans le champ gazier de Karish continuaient de fuser tous azimuts lundi. Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé les autorités à reprendre les négociations indirectes sur la frontière maritime et «à confirmer les frontières terrestres sans faire des concessions ou recourir aux surenchères». «Préserver les droits du Liban à ses richesses souterraines est un devoir souverain sur lequel aucun compromis n’est possible», a-t-il affirmé dans une homélie prononcée lors de la messe qu’il a présidée lundi soir à l’occasion du 32e anniversaire de la fondation de Télé Lumière-Noursat. «C’est un droit qui ne peut non plus faire l’objet d’une polémique politique ou confessionnelle», a-t-il ajouté, assurant faire confiance aux autorités constitutionnelles, militaires et techniques pour trancher ce sujet.
Les députés dits du changement ont quant à eux appelé à un mouvement de protestation samedi à Naqoura et demandé aux autorités de signer la modification du décret 6433.
Dans ce cadre, le député Hassan Mrad a présenté lundi à la Chambre une proposition de loi revêtue du caractère de double urgence pour amender l’article 17 de la loi 163/2011 (relative aux zones maritimes libanaises) en incluant une carte et des coordonnées qui délimitent la frontière maritime et la Zone exclusive économique (ZEE) du Liban, et en se basant sur la ligne tracée par le département d’hydrographie de l’armée, plus connue par la ligne 29.
De son côté, le député Michel Mouawad a estimé dans un tweet que l’arrivée du navire à Karish est «le résultat du complot mené par l’axe de la moumanaa contre la souveraineté et les droits du Liban, en commençant par l’entente avec le régime syrien pour garder les fermes de Chebaa jusqu’à la suspension de la signature du décret modifiant le décret 6433, en passant par le refus de délimiter les frontières est et nord du pays».
Le député Achraf Rifi a pour sa part estimé que la poursuite des négociations indirectes pour la délimitation des frontières maritimes mettra le pays «sur la bonne voie». Il a fait remarquer dans un communiqué qu’«Israël tire profit de la faiblesse de l’État libanais et du fait qu’il n’a pas un pouvoir décisif». Il a ainsi appelé la communauté internationale, notamment les États-Unis, à œuvrer «pour arrêter les mesures unilatérales prises par Israël et accélérer les négociations afin que le Liban puisse récupérer tous ses droits».
Pour sa part le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib, a affirmé que l’amarrage du navire grec dans le champ gazier de Karish représente un «défi de taille» pour le Liban d’autant que les frontières maritimes entre Liban et Israël ne sont pas toujours délimitées et qu’on ignore par conséquent si la prospection se fait dans la partie israélienne du champ ou libanaise qui fait l’objet de contestation. Il a insisté sur la nécessité que M. Hochstein se rende au Liban et reprenne les négociations pour parvenir à une entente.
Interrogé à l’issue de sa visite au président de la Chambre Nabih Berry, sur d’éventuelles mesures que le Liban prendrait pour empêcher qu’Israël ne poursuive la prospection du champ de Karish, M. Bou Habib a affirmé que le Liban «ne veut pas de guerre».
Par ailleurs, le Rassemblement de Saydet el-Jabal a fait assumer au chef de l’État la responsbailité de la situation, «puisqu’il est le seul habilité à conclure des accords internationaux, conformément à l’article 53 de la Constitution». À l’issue de sa réunion hebdomadaire, il a appelé les autorités à «envoyer une lettre aux Nations unies pour demander à Israël d’arrêter ses travaux» et de revenir aux négociations.
Le navire FPSO a jeté l’ancre dimanche matin dans le champ gazier de Karish, au sud de la ligne 29 contestée entre le Liban et Israël en Méditerranée. Il est chargé d’une prospection gazière par l’État hébreu ainsi que de l’installation de deux navires, l’un pour lutter contre les incendies et l’autre pour le transport des équipes et des employés.
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