©Un détachement du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, l'armée idéologique du régime iranien, lors d'une parade militaire à Téhéran. (AFP)
Le ton monte dans le dossier nucléaire iranien sur fond de tension géopolitique mondiale exacerbée par l'invasion russe de l'Ukraine. L'alignement de la Chine et de la Russie sur la ligne suivie par les Occidentaux dans les négociations destinées à remettre sur les rails l'Accord de Vienne a vécu. Place à un flou dans les relations entre deux camps opposés qui tentent à chaque occasion de marquer des points.
Les Etats-Unis et les Européens ont fait adopter mercredi à l'AIEA une résolution rappelant formellement à l'ordre Téhéran. La République islamique avait, en effet, dépassé de 18 fois la quantité d'uranium enrichi autorisée par l'agence onusienne.
En guise de riposte, Téhéran avait débranché un peu plus tôt des caméras de surveillance installées par l'Agence internationale de l'énergie atomique.
La résolution a été approuvée par 30 membres du Conseil des gouverneurs réuni à Vienne, seules la Russie et la Chine votant contre, selon deux diplomates interrogés par l'AFP.
Trois pays se sont par ailleurs abstenus (Inde, Libye et Pakistan).
Washington a aussitôt prévenu que cette décision risquait de "compliquer encore davantage" les pourparlers de Vienne, déjà suspendus depuis mars.
La centrale nucléaire d'Abouchehr vue de l'intérieur.
Le texte déposé par les Etats-Unis et l'E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) est le premier blâme contre l'Iran à l'instance onusienne depuis juin 2020.
Dans un communiqué conjoint, les quatre pays ont "salué" les résultats du vote et exhorté l'Iran à "respecter ses obligations juridiques".
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett s'est félicité d'une "décision majeure qui expose le véritable visage de l'Iran", voyant là "un signal d'avertissement".
Le document exhorte l'Iran à "coopérer" avec l'AIEA, qui a déploré dans un récent rapport l'absence de réponses "techniquement crédibles" concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés.
Graffiti antiaméricain à Téhéran
D'une portée symbolique à ce stade, la résolution peut être le prélude à une transmission du contentieux au Conseil de sécurité de l'ONU, habilité à prendre des sanctions.
"L'Iran n'a pas d'activités nucléaires cachées ni de sites non signalés", a déclaré mercredi Mohammad Eslami, chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), accusant les Occidentaux de vouloir "maintenir une pression maximale" avec cette résolution "politique".
Avant même le vote, l'Iran avait déconnecté dans la journée "plusieurs caméras" sur des "sites nucléaires" du pays, selon un communiqué de l'OIEA.
"Aujourd'hui, les autorités compétentes ont reçu pour instruction de couper les moniteurs d'enrichissement en ligne (OLEM) et les caméras des débitmètres de l'agence", a-t-elle précisé.
L'organisation iranienne a cependant ajouté que "plus de 80% des caméras existantes de l'agence fonctionnent conformément à l'accord de sauvegarde et continueront à fonctionner comme avant".
L'Iran a commemoré cette semaine l'annivesaire de la mort de l'ayatollah Khomeini en illuminant la Tour Azadi dans la capitale Téhéran
Son porte-parole Behrouz Kamalvandi, qui s'est rendu sur un site pour constater l'arrêt de caméras, a averti que "d'autres mesures étaient envisagées".
Cet acte est "extrêmement regrettable" et "contre-productif", a réagi un porte-parole de la diplomatie américaine interrogé par l'AFP. "La réponse de l'Iran devrait être de coopérer pleinement" avec l'AIEA, "pas de développer encore plus ses activités nucléaires et réduire la transparence".
Depuis janvier 2016, le gendarme onusien vérifie et contrôle la mise en oeuvre des engagements pris par l'Iran dans le cadre de l'accord conclu l'année précédente à Vienne avec les grandes puissances.
Le pacte, connu sous son acronyme anglais JCPOA, avait accordé à la République islamique un allègement des sanctions instaurées contre elle en échange de restrictions à son programme nucléaire.
Mais Washington s'est retiré de l'accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, jugeant le texte insuffisant, et a rétabli les sanctions économiques contre Téhéran, qui s'est en réaction progressivement affranchi de ses engagements.
Téhéran ne manque pas une occasion pour exhiber ses missiles, antiaériens comme sur cette photo, ou balistique pouvant servir de vecteur pour l'arme atomique.
L'actuel président américain, Joe Biden, étant lui favorable au JCPOA, des négociations ont démarré en avril 2021 à Vienne entre l'E3, la Russie et la Chine pour tenter de le relancer, mais semblent de plus en plus vouées à l'échec. Les Etats-Unis y participent de manière indirecte.
Au cours des débats devant le Conseil des gouverneurs, Londres, Paris et Berlin ont dénoncé "un programme nucléaire avancé comme jamais auparavant", et des activités "sans justification civile crédible".
D'après les dernières estimations de l'AIEA, l'Iran aura bientôt accumulé suffisamment d'uranium enrichi à 60% pour construire une bombe.
Et Téhéran, qui dément toute visée militaire, a informé l'agence de son intention d'étendre encore ses capacités d'enrichissement sur le site de Natanz (centre), selon des informations de l'AIEA présentées mercredi au Conseil.
AFP
Les Etats-Unis et les Européens ont fait adopter mercredi à l'AIEA une résolution rappelant formellement à l'ordre Téhéran. La République islamique avait, en effet, dépassé de 18 fois la quantité d'uranium enrichi autorisée par l'agence onusienne.
En guise de riposte, Téhéran avait débranché un peu plus tôt des caméras de surveillance installées par l'Agence internationale de l'énergie atomique.
La résolution a été approuvée par 30 membres du Conseil des gouverneurs réuni à Vienne, seules la Russie et la Chine votant contre, selon deux diplomates interrogés par l'AFP.
Trois pays se sont par ailleurs abstenus (Inde, Libye et Pakistan).
Washington a aussitôt prévenu que cette décision risquait de "compliquer encore davantage" les pourparlers de Vienne, déjà suspendus depuis mars.
La centrale nucléaire d'Abouchehr vue de l'intérieur.
Le texte déposé par les Etats-Unis et l'E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) est le premier blâme contre l'Iran à l'instance onusienne depuis juin 2020.
Dans un communiqué conjoint, les quatre pays ont "salué" les résultats du vote et exhorté l'Iran à "respecter ses obligations juridiques".
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett s'est félicité d'une "décision majeure qui expose le véritable visage de l'Iran", voyant là "un signal d'avertissement".
Le document exhorte l'Iran à "coopérer" avec l'AIEA, qui a déploré dans un récent rapport l'absence de réponses "techniquement crédibles" concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés.
Graffiti antiaméricain à Téhéran
D'une portée symbolique à ce stade, la résolution peut être le prélude à une transmission du contentieux au Conseil de sécurité de l'ONU, habilité à prendre des sanctions.
"L'Iran n'a pas d'activités nucléaires cachées ni de sites non signalés", a déclaré mercredi Mohammad Eslami, chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), accusant les Occidentaux de vouloir "maintenir une pression maximale" avec cette résolution "politique".
Avant même le vote, l'Iran avait déconnecté dans la journée "plusieurs caméras" sur des "sites nucléaires" du pays, selon un communiqué de l'OIEA.
"Aujourd'hui, les autorités compétentes ont reçu pour instruction de couper les moniteurs d'enrichissement en ligne (OLEM) et les caméras des débitmètres de l'agence", a-t-elle précisé.
L'organisation iranienne a cependant ajouté que "plus de 80% des caméras existantes de l'agence fonctionnent conformément à l'accord de sauvegarde et continueront à fonctionner comme avant".
L'Iran a commemoré cette semaine l'annivesaire de la mort de l'ayatollah Khomeini en illuminant la Tour Azadi dans la capitale Téhéran
Son porte-parole Behrouz Kamalvandi, qui s'est rendu sur un site pour constater l'arrêt de caméras, a averti que "d'autres mesures étaient envisagées".
Cet acte est "extrêmement regrettable" et "contre-productif", a réagi un porte-parole de la diplomatie américaine interrogé par l'AFP. "La réponse de l'Iran devrait être de coopérer pleinement" avec l'AIEA, "pas de développer encore plus ses activités nucléaires et réduire la transparence".
Depuis janvier 2016, le gendarme onusien vérifie et contrôle la mise en oeuvre des engagements pris par l'Iran dans le cadre de l'accord conclu l'année précédente à Vienne avec les grandes puissances.
Le pacte, connu sous son acronyme anglais JCPOA, avait accordé à la République islamique un allègement des sanctions instaurées contre elle en échange de restrictions à son programme nucléaire.
Mais Washington s'est retiré de l'accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, jugeant le texte insuffisant, et a rétabli les sanctions économiques contre Téhéran, qui s'est en réaction progressivement affranchi de ses engagements.
Téhéran ne manque pas une occasion pour exhiber ses missiles, antiaériens comme sur cette photo, ou balistique pouvant servir de vecteur pour l'arme atomique.
L'actuel président américain, Joe Biden, étant lui favorable au JCPOA, des négociations ont démarré en avril 2021 à Vienne entre l'E3, la Russie et la Chine pour tenter de le relancer, mais semblent de plus en plus vouées à l'échec. Les Etats-Unis y participent de manière indirecte.
Au cours des débats devant le Conseil des gouverneurs, Londres, Paris et Berlin ont dénoncé "un programme nucléaire avancé comme jamais auparavant", et des activités "sans justification civile crédible".
D'après les dernières estimations de l'AIEA, l'Iran aura bientôt accumulé suffisamment d'uranium enrichi à 60% pour construire une bombe.
Et Téhéran, qui dément toute visée militaire, a informé l'agence de son intention d'étendre encore ses capacités d'enrichissement sur le site de Natanz (centre), selon des informations de l'AIEA présentées mercredi au Conseil.
AFP
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