La défense par l'armée ukrainienne du Donbass, cible prioritaire de Moscou, est "vitale" pour Kiev, car son issue "donnera une indication" sur la suite de la guerre avec la Russie, a estimé mardi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"Il faut tenir le coup", a-t-il martelé, debout devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev, alors que les Russes progressent petit à petit depuis dans le Donbass au point de pratiquement contrôler intégralement la région de Lougansk.
Les combats à Severodonetsk et Lyssytchansk, deux villes d'environ 100.000 habitants, font rage depuis plusieurs jours et leur prise par les militaires russes permettraient aux troupes de Moscou de cibler Sloviansk, dans la région de Donetsk, à quelque 70 km à l'ouest.
"Patron" est un héros de guerre. Ce Jack Russell Terrier est renifleur de mines terrestres. Il est assailli par les photographes après son retour d'un travail de déminage dans un village de la région de Tchernihiv. (AFP)
"Plus l'ennemi y subit des pertes, moins il aura de force pour continuer son agression", a lancé M. Zelensky. Le président ukrainien a toutefois indiqué que son armée "subissait de lourdes pertes dans la région de Kharkiv, où l'armée russe tente de renforcer sa position" selon lui.
Autre zone de combats intenses entre Ukrainiens et Russes: Kherson dans le Sud. "Nous continuons d'exercer une pression sur les occupants" dans cette région, a dit Volodymyr Zelensky.
"L'objectif clé est la libération de Kherson", ville occupée par les Russes depuis le tout début de l'invasion russe fin février, "et nous avancerons pas à pas pour y parvenir", a-t-il promis.
La Russie a proposé mardi d'instaurer un couloir humanitaire pour évacuer les civils réfugiés dans une usine de Severodonetsk, ville clef du Donbass que se disputent Russes et Ukrainiens dans une bataille particulièrement destructrice, avec bombardements incessants et combats de rues. Le ministère russe de la Défense, assurant qu'il garantirait "l'évacuation en toute sûreté de l'ensemble des civils, sans exception".
Le ministère russe a appelé les Ukrainiens à hisser le drapeau blanc pour signaler qu'ils acceptent cette proposition et à cesser une "résistance absurde", qui semble se concentrer désormais dans la vaste usine chimique Azot, emblématique de cette ville industrielle de l'est de l'Ukraine.
Selon le chef de l'administration de Severodonetsk, Oleksandr Striouk, "540 à 560 personnes" sont réfugiées dans les souterrains de l'usine, rappelant la situation de l'aciérie Azovstal, qui fut des semaines durant la dernière poche de résistance ukrainienne du port de Marioupol, sur la mer d'Azov.
Kiev a indiqué avoir reçu mardi les corps de 64 soldats ukrainiens morts en défendant l'aciérie d'Azovstal dans le cadre d'un échange de dépouilles avec Moscou, mais n'a pas immédiatement réagi à la proposition d'évacuation de la Russie à Severodonetsk.
Selon l'ONG Norwegian Refugee Council, les quelque 500 civils réfugiés dans l'usine Azot sont "presque entièrement coupés de tout ravitaillement".
Les responsables ukrainiens démentent cependant tout encerclement de leurs forces à ce stade. "La ville n’est pas isolée, il y a des voies de communication même si elles sont assez compliquées," a affirmé M. Striouk, en ajoutant que les forces ukrainiennes "tiennent bon".
Les funérailles d'un membre des forces armées ukrainiennes en la cathédrale de Lviv.
Selon une journaliste de l'AFP sur place, les routes entre Kramatorsk et Lyssytchansk, ville jumelle de Severodonetsk sur la rive opposée de la Donets, sont utilisées pour acheminer des armes, notamment des lance-roquettes multiples Grad et des canons d'artillerie, pendant que des véhicules spéciaux transportent des chars devant être réparés.
Les forces russes et séparatistes prorusses tentent de s'emparer de Severodonetsk depuis plusieurs semaines.
La prise de cette capitale administrative de 100.000 habitants, donnerait à Moscou le contrôle de la région de Lougansk et lui ouvrirait la route d'une autre grande ville, Kramatorsk, chef-lieu de la région voisine de Donetsk. Une étape indispensable pour conquérir l'intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.
Lyssytchansk, comme Severodonetsk, est désormais pratiquement déserte, avec des câbles électriques sectionnés, des magasins calcinés. On y voit de la fumée noire s'échapper de l'usine Azot et d'une autre zone plus à l'est alors que perçaient régulièrement des déflagrations d'artillerie.
"Les Russes bombardent le centre-ville sans arrêt", a indiqué à l'AFP un policier local. "C'est 24h/24, +non stop+", ajoute son collègue.
C'est ce qui reste du village de Pryvillya situé sur le front du Donbass
A quelques kilomètres au nord, dans la ville de Novodroujesk, de la fumée s'échappe encore d'un groupe de maisons détruites par des tirs d'artillerie pendant le week-end.
"Il n'y a plus un endroit sûr", dit un soldat gardant la station de pompiers locale, et "il y a [encore] des tas de gens ici".
Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak a réclamé une nouvelle fois mardi aux Occidentaux "davantage d’armes lourdes et une formation rapide [des] militaires" ukrainiens.
Kiev n'a reçu qu'"environ 10%" des armes dont l'Ukraine à "besoin", et sans lesquelles "nous ne pourrons pas gagner cette guerre", a déploré la vice-ministre de la Défense Anna Maliar.
Le système américain lance-missiles multiples HIMARS.
Washington a commencé à livrer à Kiev de l'équipement lourd, dont des obusiers dans un premier temps, puis des équipements de pointe comme des lance-roquettes multiples montés sur camions ("Himars") et des pièces d'artillerie de haute précision et d'une portée légèrement supérieure à celles de l'armée russe.
Une accélération des livraisons devrait être discutée mercredi à Bruxelles, lors d'une réunion du Groupe de contact pour l'Ukraine autour du secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.
Les pays occidentaux devraient envoyer à Kiev davantage d'armes lourdes pour l'aider à combattre l'armée russe qui progresse dans l'est de l'Ukraine, a déclaré mardi soir le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse à La Haye après avoir rencontré les dirigeants de sept pays européens membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord.
Un autre système américain lance-missiles MLRS.
L'Otan a commencé à "intensifier" ses livraisons d'armes à Kiev, a-t-il ajouté, notant que les Ukrainiens "dépendent absolument de (ces livraisons] pour faire face à l'agression brutale de la Russie".
A la veille du sommet, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son homologue danoise Mette Frederiksen ont reçu M. Stoltenberg et plusieurs dirigeants européens, dont le chef du gouvernement polonais Mateusz Morawiecki, dont le pays est voisin de l'Ukraine.
"Nous n'en avons pas fait assez pour défendre l'Ukraine, soutenir le peuple ukrainien, sa liberté et sa souveraineté", a dit M. Morawiecki au cours de la même conférence de presse que M. Stoltenberg. "C'est la raison pour laquelle je vous exhorte [...) à en faire beaucoup plus pour livrer des armes et de l'artillerie à l'Ukraine. Ils en ont besoin pour défendre leur pays", a-t-il dit, jugeant que les pays occidentaux ruineraient leur "crédibilité" en cas de défaite de l'Ukraine face à la Russie. "Ce serait un échec total et un désastre pour l'Union européenne, nos valeurs, et pour l'Otan", a-t-il jugé
Un camion remorqueur de l'armée ukrainienne transportant un canon antiaérien automoteur "ZSU-23-4 Shilka" d'origine soviétique.
Sur le plan diplomatique, le président français Emmanuel Macron est arrivé mardi soir en Roumanie, pour saluer les 500 soldats français qui y sont déployés sur une base de l'Otan. Le président français, qui assume la présidence tournante de l'Union européenne jusqu'au 30 juin, se rendra ensuite en Moldavie, avant une possible venue à Kiev jeudi.
Une telle visite en Ukraine - qui serait une première pour le président français depuis le début de l'invasion russe le 24 février - pourrait se dérouler en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre italien Mario Draghi, selon des médias allemands et italiens.
La présidence française n'a pas confirmé ces informations, soulignant que "rien n'est acté" à ce stade.
Une telle visite interviendrait alors que l'UE doit décider, lors d'un sommet les 23 et 24 juin, si elle accorde à l'Ukraine le statut officiel de candidat à une adhésion au bloc européen. La Commission européenne doit, elle, rendre son avis avant la fin de la semaine.
"Je pense qu'il faut donner ce signal à l'Ukraine, être ouvert à cette candidature", a déclaré le ministre français chargé de l'Europe Clément Beaune, relevant néanmoins que le statut de candidat n'est que le début d'un processus d'adhésion qui "prend du temps", des années voire des décennies.
"Etant donné que l'Ukraine est en train de se battre pour défendre nos valeurs européennes communes, [elle a] gagné le droit d'être membre de l'UE", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un entretien accordé à des journalistes danois. Pour lui, l'Ukraine ne pourra "que renforcer l'UE".
La ville de Severodonetsk sous les bombes
Le président américain Joe Biden a dévoilé mardi un plan des Occidentaux pour construire des silos aux frontières de l'Ukraine, afin de faciliter l'exportation des céréales entravées par un blocus russe des ports de la mer Noire qui a provoqué une crise mondiale.
M. Biden a rendu son homologue russe Vladimir Poutine, dont l'armée a envahi l'Ukraine fin février, responsable des prix élevés de la nourriture aux Etats-Unis et averti que ce plan visant à installer de nouvelles infrastructures "prenait du temps".
Pour aider à soulager le goulot d'étranglement, "nous allons construire des silos, des silos temporaires, aux frontières de l'Ukraine, y compris en Pologne, afin de pouvoir transférer (les céréales) de ces wagons vers ces silos, vers des wagons en Europe, et les acheminer vers l'océan et à travers le monde", a-t-il dit.
Le pape François a fustigé la "férocité" des troupes russes face à un peuple ukrainien "courageux", tout en affirmant que la guerre a "pu être provoquée".
Dans un entretien avec des revues jésuites européennes réalisé le mois dernier et publié mardi par la revue italienne La Civilta Cattolica, le souverain pontife s'est refusé à "réduire" le conflit en cours à "une distinction entre les bons et les méchants". Il a jugé nécessaire de "raisonner sur les racines et les intérêts" de ce conflit "qui sont très complexes".
"Les Russes pensaient que tout serait terminé en une semaine. Mais ils ont fait un mauvais calcul. Ils ont trouvé un peuple courageux, un peuple qui se bat pour survivre et qui a une histoire de lutte", a affirmé le pape argentin de 85 ans.
Le pape a également confié avoir été averti, "quelques mois avant le début de la guerre", par "un chef d'Etat". Ce chef d'Etat, "un sage, qui parle peu", selon François qui ne l'a pas identifié, "était très préoccupé par la façon dont l'Otan évoluait".
"Je lui ai demandé pourquoi, et il m'a répondu : "Ils aboient aux portes de la Russie. Et ils ne comprennent pas que les Russes sont (une puissance) impériale et ne permettent à aucune puissance étrangère de les approcher".
Avec AFP
"Il faut tenir le coup", a-t-il martelé, debout devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev, alors que les Russes progressent petit à petit depuis dans le Donbass au point de pratiquement contrôler intégralement la région de Lougansk.
Les combats à Severodonetsk et Lyssytchansk, deux villes d'environ 100.000 habitants, font rage depuis plusieurs jours et leur prise par les militaires russes permettraient aux troupes de Moscou de cibler Sloviansk, dans la région de Donetsk, à quelque 70 km à l'ouest.
"Patron" est un héros de guerre. Ce Jack Russell Terrier est renifleur de mines terrestres. Il est assailli par les photographes après son retour d'un travail de déminage dans un village de la région de Tchernihiv. (AFP)
"Plus l'ennemi y subit des pertes, moins il aura de force pour continuer son agression", a lancé M. Zelensky. Le président ukrainien a toutefois indiqué que son armée "subissait de lourdes pertes dans la région de Kharkiv, où l'armée russe tente de renforcer sa position" selon lui.
Autre zone de combats intenses entre Ukrainiens et Russes: Kherson dans le Sud. "Nous continuons d'exercer une pression sur les occupants" dans cette région, a dit Volodymyr Zelensky.
"L'objectif clé est la libération de Kherson", ville occupée par les Russes depuis le tout début de l'invasion russe fin février, "et nous avancerons pas à pas pour y parvenir", a-t-il promis.
Couloir humanitaire à Severodonetsk
La Russie a proposé mardi d'instaurer un couloir humanitaire pour évacuer les civils réfugiés dans une usine de Severodonetsk, ville clef du Donbass que se disputent Russes et Ukrainiens dans une bataille particulièrement destructrice, avec bombardements incessants et combats de rues. Le ministère russe de la Défense, assurant qu'il garantirait "l'évacuation en toute sûreté de l'ensemble des civils, sans exception".
Le ministère russe a appelé les Ukrainiens à hisser le drapeau blanc pour signaler qu'ils acceptent cette proposition et à cesser une "résistance absurde", qui semble se concentrer désormais dans la vaste usine chimique Azot, emblématique de cette ville industrielle de l'est de l'Ukraine.
Selon le chef de l'administration de Severodonetsk, Oleksandr Striouk, "540 à 560 personnes" sont réfugiées dans les souterrains de l'usine, rappelant la situation de l'aciérie Azovstal, qui fut des semaines durant la dernière poche de résistance ukrainienne du port de Marioupol, sur la mer d'Azov.
Echange de dépouilles
Kiev a indiqué avoir reçu mardi les corps de 64 soldats ukrainiens morts en défendant l'aciérie d'Azovstal dans le cadre d'un échange de dépouilles avec Moscou, mais n'a pas immédiatement réagi à la proposition d'évacuation de la Russie à Severodonetsk.
Selon l'ONG Norwegian Refugee Council, les quelque 500 civils réfugiés dans l'usine Azot sont "presque entièrement coupés de tout ravitaillement".
Les responsables ukrainiens démentent cependant tout encerclement de leurs forces à ce stade. "La ville n’est pas isolée, il y a des voies de communication même si elles sont assez compliquées," a affirmé M. Striouk, en ajoutant que les forces ukrainiennes "tiennent bon".
Les funérailles d'un membre des forces armées ukrainiennes en la cathédrale de Lviv.
Selon une journaliste de l'AFP sur place, les routes entre Kramatorsk et Lyssytchansk, ville jumelle de Severodonetsk sur la rive opposée de la Donets, sont utilisées pour acheminer des armes, notamment des lance-roquettes multiples Grad et des canons d'artillerie, pendant que des véhicules spéciaux transportent des chars devant être réparés.
Les forces russes et séparatistes prorusses tentent de s'emparer de Severodonetsk depuis plusieurs semaines.
La prise de cette capitale administrative de 100.000 habitants, donnerait à Moscou le contrôle de la région de Lougansk et lui ouvrirait la route d'une autre grande ville, Kramatorsk, chef-lieu de la région voisine de Donetsk. Une étape indispensable pour conquérir l'intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.
Bombardement sans relâche
Lyssytchansk, comme Severodonetsk, est désormais pratiquement déserte, avec des câbles électriques sectionnés, des magasins calcinés. On y voit de la fumée noire s'échapper de l'usine Azot et d'une autre zone plus à l'est alors que perçaient régulièrement des déflagrations d'artillerie.
"Les Russes bombardent le centre-ville sans arrêt", a indiqué à l'AFP un policier local. "C'est 24h/24, +non stop+", ajoute son collègue.
C'est ce qui reste du village de Pryvillya situé sur le front du Donbass
A quelques kilomètres au nord, dans la ville de Novodroujesk, de la fumée s'échappe encore d'un groupe de maisons détruites par des tirs d'artillerie pendant le week-end.
"Il n'y a plus un endroit sûr", dit un soldat gardant la station de pompiers locale, et "il y a [encore] des tas de gens ici".
Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak a réclamé une nouvelle fois mardi aux Occidentaux "davantage d’armes lourdes et une formation rapide [des] militaires" ukrainiens.
Réunion du Groupe de contact
Kiev n'a reçu qu'"environ 10%" des armes dont l'Ukraine à "besoin", et sans lesquelles "nous ne pourrons pas gagner cette guerre", a déploré la vice-ministre de la Défense Anna Maliar.
Le système américain lance-missiles multiples HIMARS.
Washington a commencé à livrer à Kiev de l'équipement lourd, dont des obusiers dans un premier temps, puis des équipements de pointe comme des lance-roquettes multiples montés sur camions ("Himars") et des pièces d'artillerie de haute précision et d'une portée légèrement supérieure à celles de l'armée russe.
Une accélération des livraisons devrait être discutée mercredi à Bruxelles, lors d'une réunion du Groupe de contact pour l'Ukraine autour du secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.
Le chef de l'Otan: "plus d'armes lourdes"
Les pays occidentaux devraient envoyer à Kiev davantage d'armes lourdes pour l'aider à combattre l'armée russe qui progresse dans l'est de l'Ukraine, a déclaré mardi soir le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse à La Haye après avoir rencontré les dirigeants de sept pays européens membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord.
Un autre système américain lance-missiles MLRS.
L'Otan a commencé à "intensifier" ses livraisons d'armes à Kiev, a-t-il ajouté, notant que les Ukrainiens "dépendent absolument de (ces livraisons] pour faire face à l'agression brutale de la Russie".
A la veille du sommet, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son homologue danoise Mette Frederiksen ont reçu M. Stoltenberg et plusieurs dirigeants européens, dont le chef du gouvernement polonais Mateusz Morawiecki, dont le pays est voisin de l'Ukraine.
"Nous n'en avons pas fait assez pour défendre l'Ukraine, soutenir le peuple ukrainien, sa liberté et sa souveraineté", a dit M. Morawiecki au cours de la même conférence de presse que M. Stoltenberg. "C'est la raison pour laquelle je vous exhorte [...) à en faire beaucoup plus pour livrer des armes et de l'artillerie à l'Ukraine. Ils en ont besoin pour défendre leur pays", a-t-il dit, jugeant que les pays occidentaux ruineraient leur "crédibilité" en cas de défaite de l'Ukraine face à la Russie. "Ce serait un échec total et un désastre pour l'Union européenne, nos valeurs, et pour l'Otan", a-t-il jugé
Un camion remorqueur de l'armée ukrainienne transportant un canon antiaérien automoteur "ZSU-23-4 Shilka" d'origine soviétique.
Macron en Roumanie
Sur le plan diplomatique, le président français Emmanuel Macron est arrivé mardi soir en Roumanie, pour saluer les 500 soldats français qui y sont déployés sur une base de l'Otan. Le président français, qui assume la présidence tournante de l'Union européenne jusqu'au 30 juin, se rendra ensuite en Moldavie, avant une possible venue à Kiev jeudi.
Une telle visite en Ukraine - qui serait une première pour le président français depuis le début de l'invasion russe le 24 février - pourrait se dérouler en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre italien Mario Draghi, selon des médias allemands et italiens.
La présidence française n'a pas confirmé ces informations, soulignant que "rien n'est acté" à ce stade.
Candidature européenne
Une telle visite interviendrait alors que l'UE doit décider, lors d'un sommet les 23 et 24 juin, si elle accorde à l'Ukraine le statut officiel de candidat à une adhésion au bloc européen. La Commission européenne doit, elle, rendre son avis avant la fin de la semaine.
"Je pense qu'il faut donner ce signal à l'Ukraine, être ouvert à cette candidature", a déclaré le ministre français chargé de l'Europe Clément Beaune, relevant néanmoins que le statut de candidat n'est que le début d'un processus d'adhésion qui "prend du temps", des années voire des décennies.
"Etant donné que l'Ukraine est en train de se battre pour défendre nos valeurs européennes communes, [elle a] gagné le droit d'être membre de l'UE", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un entretien accordé à des journalistes danois. Pour lui, l'Ukraine ne pourra "que renforcer l'UE".
La ville de Severodonetsk sous les bombes
Biden annonce la construction de silos
Le président américain Joe Biden a dévoilé mardi un plan des Occidentaux pour construire des silos aux frontières de l'Ukraine, afin de faciliter l'exportation des céréales entravées par un blocus russe des ports de la mer Noire qui a provoqué une crise mondiale.
M. Biden a rendu son homologue russe Vladimir Poutine, dont l'armée a envahi l'Ukraine fin février, responsable des prix élevés de la nourriture aux Etats-Unis et averti que ce plan visant à installer de nouvelles infrastructures "prenait du temps".
Pour aider à soulager le goulot d'étranglement, "nous allons construire des silos, des silos temporaires, aux frontières de l'Ukraine, y compris en Pologne, afin de pouvoir transférer (les céréales) de ces wagons vers ces silos, vers des wagons en Europe, et les acheminer vers l'océan et à travers le monde", a-t-il dit.
Le pape fustige la "férocité" de la Russie
Le pape François a fustigé la "férocité" des troupes russes face à un peuple ukrainien "courageux", tout en affirmant que la guerre a "pu être provoquée".
Dans un entretien avec des revues jésuites européennes réalisé le mois dernier et publié mardi par la revue italienne La Civilta Cattolica, le souverain pontife s'est refusé à "réduire" le conflit en cours à "une distinction entre les bons et les méchants". Il a jugé nécessaire de "raisonner sur les racines et les intérêts" de ce conflit "qui sont très complexes".
"Les Russes pensaient que tout serait terminé en une semaine. Mais ils ont fait un mauvais calcul. Ils ont trouvé un peuple courageux, un peuple qui se bat pour survivre et qui a une histoire de lutte", a affirmé le pape argentin de 85 ans.
Le pape a également confié avoir été averti, "quelques mois avant le début de la guerre", par "un chef d'Etat". Ce chef d'Etat, "un sage, qui parle peu", selon François qui ne l'a pas identifié, "était très préoccupé par la façon dont l'Otan évoluait".
"Je lui ai demandé pourquoi, et il m'a répondu : "Ils aboient aux portes de la Russie. Et ils ne comprennent pas que les Russes sont (une puissance) impériale et ne permettent à aucune puissance étrangère de les approcher".
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