La géopolitique d’un pays concerne la mémoire et l’Histoire, et surtout les réalités géographiques incluant localisation, topographie, ressources naturelles, et ressources humaines. Le Liban a une longue histoire de dominations étrangères régionales et occidentales, son territoire réduit est localisé au milieu de puissances moyen-orientales notamment la Turquie, l’Iran, l’Arabie saoudite, les puissances du Golfe Arabe, l’Egypte, et Israël. Par ailleurs, son affinité méditerranéenne remonte aux Phéniciens, et il est facilement accessible par les puissances aéronavales occidentales à travers la Méditerranée. Ses ressources naturelles limitées et sa population dense, diversifiée, éduquée et de culture pluraliste, en font un pays d’émigration.
Ces réalités géopolitiques expliquent pourquoi ce pays est un théâtre de lutte interne pour le pouvoir et les ressources, et une zone d’interactions politiques, diplomatiques, militaires ou para militaires, entre les puissances régionales et occidentales, elles-mêmes en conflits mutuels complexes et incessants. Les puissances occidentales, contrairement à une perception primaire, ont réduit leur rôle dans la région depuis quelques années, vu leurs priorités dans le monde, à l’inverse de ce qui prévalait le long du XXe siècle et au début du XXIe.
Trente ans après la disparition de l’Union Soviétique, qui était le sponsor de l’Irak, la Libye, la Syrie et le Yémen, ces pays se trouvent déstabilisés suite à de multiples guerres, et les Etats-Unis ont déployé leurs propres forces dans trois de ces pays, chose que les administrations américaines successives souhaitent réduire, sinon réaliser un retrait total, mais qui semble impossible tant que ses effets néfastes outrepassent son utilité. A Washington, certains disent que le Moyen-Orient est une distraction qui détourne l’attention d’enjeux plus importants, d’autres affirment qu’il est un gouffre duquel il est difficile de sortir, alors que ceux qui ont une vision plus globale assurent que les USA devraient avoir une présence plus active dans la région pour son équilibre et sa stabilité.
Le Moyen-Orient est intrinsèquement instable depuis l’antiquité et l’histoire se répète. Au XIIIe siècle av. J.-C. l’Egypte pharaonique et l’Empire hittite (Turquie actuelle), avaient longuement rivalisé pour le contrôle des principautés syriennes et des cités phéniciennes ; aujourd’hui, tout a changé, mais rien n’est différent : l’Egypte et les pays du Golfe sont en conflit avec la Turquie qui occupe la Syrie du nord, qui est présente militairement en Irak et au Qatar, et dont l’influence se fait sentir au Liban.
Au Ve siècle av. J.-C., les Hellènes, seule puissance occidentale de l’époque, s’étaient battus contre les Perses pour libérer la Grèce. Dans ces batailles les troupes de l’avant de l’armée et de la marine perses étaient un amalgame de guerriers grecs, phéniciens et mésopotamiens, au service des Darius et Xerxès. Les flottes phéniciennes étaient elles-mêmes le fer de lance de la puissance navale Perse, et les cités phéniciennes étaient la première ligne de défense du front méditerranéen de l’Empire perse. On note même que Thémistocle, l’amiral Athénien ayant vaincu la flotte Perse à Salamine en 490 av. J-C., sauvant la Grèce d’un désastre certain, avait viré de bord 9 ans après cette bataille, par réaction contre les siens, et s’était mis au service du roi perse Artaxerxès Ier...
Lorsque l'Histoire se répète
Aujourd’hui, tout a changé, mais la nature humaine est la même : des Libanais, des Syriens, des Irakiens, des Afghans, des Pakistanais et des Yéménites sont recrutés par l’Iran pour se battre en Syrie, les villes côtières libanaises sont considérées par l’Iran des mollahs comme leur première ligne de défense méditerranéenne, et n’a-t-on pas vu des chefs libanais et arabes virer de bord et se ranger du côté iranien par réaction, comme le fit Thémistocle 24 siècles plus tôt?… L’Histoire donc se répète, tout simplement parce qu’il y a deux constantes : la géographie, et la nature des hommes qui sont prêts à tout faire pour sécuriser leur influence personnelle.
Ces deux constantes sont panachées par l’existence perpétuelle d’autres hommes qui, eux, sont essentiellement libres, et qui deviennent résistants dès que toute forme d’hégémonie externe ou interne se fait sentir. Par ailleurs, l’Histoire a démontré une forte interaction entre les Libanais et les empires. Cette interaction reste positive tant que ces empires apportent stabilité et prospérité, assurant aux Libanais un espace de liberté, leur offrant l’opportunité d’un échange culturel enrichissant, d’un amalgame d’échelles de valeurs, d’une éducation de qualité, d’un essor social, et d’une croissance économique. Elle devient très négative quand ces empires exigent une servitude inconditionnée, usant déculturation, falsification de l’histoire, argent, milices armées et intimidation, comme c’est le cas actuellement.
Dans ces conditions, les hommes essentiellement libres se transforment en résistants ne laissant aucune place pour des compromis ou des équivoques, forts de leur clarté de vision et de leur courage face à l’hégémonie armée. Leur arme ultime est la prise de position libre, exprimée haut et fort à tout un peuple. Ainsi le dicte la géopolitique de notre pays. Et la résistance est non seulement un devoir face à la fatalité, mais un honneur procurant une profonde satisfaction.
Ces réalités géopolitiques expliquent pourquoi ce pays est un théâtre de lutte interne pour le pouvoir et les ressources, et une zone d’interactions politiques, diplomatiques, militaires ou para militaires, entre les puissances régionales et occidentales, elles-mêmes en conflits mutuels complexes et incessants. Les puissances occidentales, contrairement à une perception primaire, ont réduit leur rôle dans la région depuis quelques années, vu leurs priorités dans le monde, à l’inverse de ce qui prévalait le long du XXe siècle et au début du XXIe.
Trente ans après la disparition de l’Union Soviétique, qui était le sponsor de l’Irak, la Libye, la Syrie et le Yémen, ces pays se trouvent déstabilisés suite à de multiples guerres, et les Etats-Unis ont déployé leurs propres forces dans trois de ces pays, chose que les administrations américaines successives souhaitent réduire, sinon réaliser un retrait total, mais qui semble impossible tant que ses effets néfastes outrepassent son utilité. A Washington, certains disent que le Moyen-Orient est une distraction qui détourne l’attention d’enjeux plus importants, d’autres affirment qu’il est un gouffre duquel il est difficile de sortir, alors que ceux qui ont une vision plus globale assurent que les USA devraient avoir une présence plus active dans la région pour son équilibre et sa stabilité.
Le Moyen-Orient est intrinsèquement instable depuis l’antiquité et l’histoire se répète. Au XIIIe siècle av. J.-C. l’Egypte pharaonique et l’Empire hittite (Turquie actuelle), avaient longuement rivalisé pour le contrôle des principautés syriennes et des cités phéniciennes ; aujourd’hui, tout a changé, mais rien n’est différent : l’Egypte et les pays du Golfe sont en conflit avec la Turquie qui occupe la Syrie du nord, qui est présente militairement en Irak et au Qatar, et dont l’influence se fait sentir au Liban.
Au Ve siècle av. J.-C., les Hellènes, seule puissance occidentale de l’époque, s’étaient battus contre les Perses pour libérer la Grèce. Dans ces batailles les troupes de l’avant de l’armée et de la marine perses étaient un amalgame de guerriers grecs, phéniciens et mésopotamiens, au service des Darius et Xerxès. Les flottes phéniciennes étaient elles-mêmes le fer de lance de la puissance navale Perse, et les cités phéniciennes étaient la première ligne de défense du front méditerranéen de l’Empire perse. On note même que Thémistocle, l’amiral Athénien ayant vaincu la flotte Perse à Salamine en 490 av. J-C., sauvant la Grèce d’un désastre certain, avait viré de bord 9 ans après cette bataille, par réaction contre les siens, et s’était mis au service du roi perse Artaxerxès Ier...
Lorsque l'Histoire se répète
Aujourd’hui, tout a changé, mais la nature humaine est la même : des Libanais, des Syriens, des Irakiens, des Afghans, des Pakistanais et des Yéménites sont recrutés par l’Iran pour se battre en Syrie, les villes côtières libanaises sont considérées par l’Iran des mollahs comme leur première ligne de défense méditerranéenne, et n’a-t-on pas vu des chefs libanais et arabes virer de bord et se ranger du côté iranien par réaction, comme le fit Thémistocle 24 siècles plus tôt?… L’Histoire donc se répète, tout simplement parce qu’il y a deux constantes : la géographie, et la nature des hommes qui sont prêts à tout faire pour sécuriser leur influence personnelle.
Ces deux constantes sont panachées par l’existence perpétuelle d’autres hommes qui, eux, sont essentiellement libres, et qui deviennent résistants dès que toute forme d’hégémonie externe ou interne se fait sentir. Par ailleurs, l’Histoire a démontré une forte interaction entre les Libanais et les empires. Cette interaction reste positive tant que ces empires apportent stabilité et prospérité, assurant aux Libanais un espace de liberté, leur offrant l’opportunité d’un échange culturel enrichissant, d’un amalgame d’échelles de valeurs, d’une éducation de qualité, d’un essor social, et d’une croissance économique. Elle devient très négative quand ces empires exigent une servitude inconditionnée, usant déculturation, falsification de l’histoire, argent, milices armées et intimidation, comme c’est le cas actuellement.
Dans ces conditions, les hommes essentiellement libres se transforment en résistants ne laissant aucune place pour des compromis ou des équivoques, forts de leur clarté de vision et de leur courage face à l’hégémonie armée. Leur arme ultime est la prise de position libre, exprimée haut et fort à tout un peuple. Ainsi le dicte la géopolitique de notre pays. Et la résistance est non seulement un devoir face à la fatalité, mais un honneur procurant une profonde satisfaction.
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