©Les dirigeants de la coalition gouvernementale israélienne ont déclaré le 20 juin qu'ils soumettraient un projet de loi la semaine prochaine pour dissoudre le Parlement, une législation qui forcerait de nouvelles élections si elle était approuvée. (AFP)
Après une année d'entente difficile, mais effective, la coalition hétéroclite au gouvernement en Israël, qui fédère gauche, droite, centre et partis arabes dans la seule volonté de chasser Benyamin Netanyahou du pouvoir, est sur le point de chuter. En effet, le gouvernement a annoncé déposer une loi de dissolution du Parlement, ce qui mènerait à de nouvelles élections. Ce gouvernement et n'avait tenu qu'avec le ralliement du parti arabe "Raam". Celui-ci avait retiré son soutien à partir d'avril 2022, suite aux heurts entre manifestants palestiniens et israéliens, et refusé d'approuver une loi renouvelant leurs droits juridiques aux colons de Cisjordanie occupée. Quelle que soit l'issue de la crise politique, l'allié américain a affirmé qu'il comptait poursuivre son "partenariat stratégique" avec Israël. "Notre relation avec Israël ne dépend pas de la personne qui occupe la fonction de Premier ministre", a dit le département d'Etat.
Allié au dirigeant de droite radicale Naftali Bennet, Yair Lapid, leader centriste ,avait formé une coalition hétéroclite formée de partis de droite, de gauche et arabe, dans le but de chasser Benyamin Netanyahou du pouvoir. Il tient actuellement le poste de Ministre des Affaires Etrangères. (AFP)
Le seul gouvernement de l'histoire d'Israël soutenu par un parti arabe et forgé pour évincer l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu devait éviter les sujets clivants, mais a finalement trébuché sur le conflit israélo-palestinien, jusqu'à remettre en cause de futures alliances avec la minorité arabe.
En juin 2021, après plus de deux ans de crise politique et quatre élections, le leader de la formation de droite radicale Naftali Bennett et le chef centriste Yaïr Lapid annoncent la formation d'une coalition hétéroclite. L'objectif est de chasser du pouvoir M. Netanyahu, Premier ministre depuis 12 ans sans interruption et inculpé pour corruption dans une série d'affaires.
Pour y parvenir, MM. Bennett et Lapid fédèrent les "anti-Bibi", du surnom de M. Netanyahu, à gauche, au centre, à droite, et aussi la petite formation arabe Raam qui concentre ses appuis chez les bédouins du sud du pays. Le message est clair: il faut tenter de "réunir" toutes les franges de la société israélienne et "éviter" les sujets qui divisent.
La coalition passe l'été en mode lune de miel, parvient à faire adopter un premier budget d'État en plus de deux ans à l'automne mais commence à se lézarder au printemps 2022 sur fond de heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, la formation Raam "gelant" alors son appui au gouvernement.
Début juin, c'est la crise. Deux députés arabes refusent de voter le renouvellement d'une loi accordant aux 475.000 colons de Cisjordanie occupée les mêmes droits qu'aux Israéliens, ce qui révulse des élus de droite au sein même de la coalition.
En refusant de soutenir le gouvernement pour renouveler cette "loi sur les colons", qu'il défend pourtant lui-même, M. Netanyahu expose les divisions au sein de la coalition qui n'avait plus les appuis internes suffisants pour faire adopter une loi clé pour la population juive israélienne, notent des analystes.
Les partis arabes, une épine dans le pied de Naftali Bennett
Lundi soir, Benjamin Netanyahu, 72 ans, a aussitôt accusé la coalition d'avoir "dépendu de soutiens terroristes" et "abandonné le caractère juif d'Israël. "Il y a une majorité de droite dans la Knesset mais certains ont préféré s'associer à un parti arabe qu'avec moi (...) Moi, je ne formerai pas de coalition avec Mansour Abbas", leader de Raam, renchérit le chef du Likoud (droite).
Pour l'analyste politique Aviv Bushinsky, un ancien chef de la communication de M. Netanyahu, "une partie de la droite en Israël s'est dit que la présence des Arabes israéliens au gouvernement était peut-être une expérience intéressante, mais que le prix final à payer était trop élevé". "Ils (les Arabes israéliens) voulaient plus que ce que nous étions prêts à leur donner. Si la droite remporte les élections, Mansour Abbas restera dans l'opposition et il pourrait même ne pas être élu", plusieurs électeurs arabes lui reprochant d'avoir pactisé avec un gouvernement, d'après M. Bushinsky.
Dans ce contexte, l'un des principaux axes de la prochaine campagne électorale devrait être le suivant: "Juifs contre Arabes", notait mardi le Yediot Aharonot, titre le plus vendu de la presse israélienne.
Une coalition formée contre le Likoud
Benyamin Netanyahou, ancien Premier ministre, a accusé lundi soir la coalition d'avoir "dépendu de soutiens terroristes" et "abandonné le caractère juif d'Israël. (AFP)
"Le Likoud va dire qu'intégrer un parti arabe dans la coalition a été un péché impardonnable, un acte de trahison du pays. Les sondeurs du Likoud ont déjà discerné chez des juifs israéliens une sorte de haine ou un désir de se venger contre l'ensemble de cette minorité", qui représente environ 20% des 9,6 millions d'habitants du pays, poursuit le quotidien.
Pour l'analyste Dahlia Scheindlin, il y a bien une leçon à tirer de cette coalition hétéroclite. "Finalement, aucun gouvernement ne peut se permettre de mettre de côté le conflit israélo-palestinien (comme a tenté de le faire la coalition, NDLR)", souligne-t-elle.
"Je pense que dès le début, Netanyahu - qui est un fin stratège politique - savait qu'il y avait plusieurs choses sur lesquelles la coalition pouvait s'entendre, mais qu'il y avait une grande chose qui les divisait, à savoir l'occupation (des Territoires palestiniens) et le conflit. Et il a tenté de tourner le fer dans cette plaie".
Avec AFP
Allié au dirigeant de droite radicale Naftali Bennet, Yair Lapid, leader centriste ,avait formé une coalition hétéroclite formée de partis de droite, de gauche et arabe, dans le but de chasser Benyamin Netanyahou du pouvoir. Il tient actuellement le poste de Ministre des Affaires Etrangères. (AFP)
Le seul gouvernement de l'histoire d'Israël soutenu par un parti arabe et forgé pour évincer l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu devait éviter les sujets clivants, mais a finalement trébuché sur le conflit israélo-palestinien, jusqu'à remettre en cause de futures alliances avec la minorité arabe.
En juin 2021, après plus de deux ans de crise politique et quatre élections, le leader de la formation de droite radicale Naftali Bennett et le chef centriste Yaïr Lapid annoncent la formation d'une coalition hétéroclite. L'objectif est de chasser du pouvoir M. Netanyahu, Premier ministre depuis 12 ans sans interruption et inculpé pour corruption dans une série d'affaires.
Pour y parvenir, MM. Bennett et Lapid fédèrent les "anti-Bibi", du surnom de M. Netanyahu, à gauche, au centre, à droite, et aussi la petite formation arabe Raam qui concentre ses appuis chez les bédouins du sud du pays. Le message est clair: il faut tenter de "réunir" toutes les franges de la société israélienne et "éviter" les sujets qui divisent.
La coalition passe l'été en mode lune de miel, parvient à faire adopter un premier budget d'État en plus de deux ans à l'automne mais commence à se lézarder au printemps 2022 sur fond de heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, la formation Raam "gelant" alors son appui au gouvernement.
Début juin, c'est la crise. Deux députés arabes refusent de voter le renouvellement d'une loi accordant aux 475.000 colons de Cisjordanie occupée les mêmes droits qu'aux Israéliens, ce qui révulse des élus de droite au sein même de la coalition.
En refusant de soutenir le gouvernement pour renouveler cette "loi sur les colons", qu'il défend pourtant lui-même, M. Netanyahu expose les divisions au sein de la coalition qui n'avait plus les appuis internes suffisants pour faire adopter une loi clé pour la population juive israélienne, notent des analystes.
Les partis arabes, une épine dans le pied de Naftali Bennett
Lundi soir, Benjamin Netanyahu, 72 ans, a aussitôt accusé la coalition d'avoir "dépendu de soutiens terroristes" et "abandonné le caractère juif d'Israël. "Il y a une majorité de droite dans la Knesset mais certains ont préféré s'associer à un parti arabe qu'avec moi (...) Moi, je ne formerai pas de coalition avec Mansour Abbas", leader de Raam, renchérit le chef du Likoud (droite).
Pour l'analyste politique Aviv Bushinsky, un ancien chef de la communication de M. Netanyahu, "une partie de la droite en Israël s'est dit que la présence des Arabes israéliens au gouvernement était peut-être une expérience intéressante, mais que le prix final à payer était trop élevé". "Ils (les Arabes israéliens) voulaient plus que ce que nous étions prêts à leur donner. Si la droite remporte les élections, Mansour Abbas restera dans l'opposition et il pourrait même ne pas être élu", plusieurs électeurs arabes lui reprochant d'avoir pactisé avec un gouvernement, d'après M. Bushinsky.
Dans ce contexte, l'un des principaux axes de la prochaine campagne électorale devrait être le suivant: "Juifs contre Arabes", notait mardi le Yediot Aharonot, titre le plus vendu de la presse israélienne.
Une coalition formée contre le Likoud
Benyamin Netanyahou, ancien Premier ministre, a accusé lundi soir la coalition d'avoir "dépendu de soutiens terroristes" et "abandonné le caractère juif d'Israël. (AFP)
"Le Likoud va dire qu'intégrer un parti arabe dans la coalition a été un péché impardonnable, un acte de trahison du pays. Les sondeurs du Likoud ont déjà discerné chez des juifs israéliens une sorte de haine ou un désir de se venger contre l'ensemble de cette minorité", qui représente environ 20% des 9,6 millions d'habitants du pays, poursuit le quotidien.
Pour l'analyste Dahlia Scheindlin, il y a bien une leçon à tirer de cette coalition hétéroclite. "Finalement, aucun gouvernement ne peut se permettre de mettre de côté le conflit israélo-palestinien (comme a tenté de le faire la coalition, NDLR)", souligne-t-elle.
"Je pense que dès le début, Netanyahu - qui est un fin stratège politique - savait qu'il y avait plusieurs choses sur lesquelles la coalition pouvait s'entendre, mais qu'il y avait une grande chose qui les divisait, à savoir l'occupation (des Territoires palestiniens) et le conflit. Et il a tenté de tourner le fer dans cette plaie".
Avec AFP
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