Siniora : les chances de former un gouvernement sont faibles
L’ancien chef du gouvernement Fouad Siniora a estimé que le Premier ministre désigné Najib Mikati aura des difficultés à former un nouveau gouvernement avant la fin du mandat du président Michel Aoun, en raison notamment de la dispersion des forces au sein du Parlement, et des divergences sur des dossiers importants comme la souveraineté de l’État libanais et les relations avec les pays arabes.

Dans une interview accordée à la chaîne « al-Hadath », M. Siniora a souligné que Najib Mikati devait toutefois maintenir ses efforts de dépasser ces obstacles, même si « les chances de former un gouvernement sont faibles ».

M. Siniora a indiqué que cette désignation est intervenue alors que le Liban traverse une période extrêmement difficile, ajoutant qu’elle constitue « le meilleur choix possible, mais reste en deçà de ce qui est requis pour sauver le pays de la situation dans laquelle il se trouve ».


Il a noté que « la majorité qui a remporté les élections reste dispersée », et les forces qui la composent ne se sont même pas entendues sur des principes essentiels qui pourraient les rassembler. « Cela explique le fait que de nombreux députés n’ont désigné aucun candidat au poste de Premier ministre, sachant que cette abstention de nommer un candidat, même si elle constitue un droit démocratique, va à l’encontre de l’esprit de la Constitution », a-t-il ajouté.

Pour M. Siniora, le prochain président de la République « doit être fort et bénéficier de l’appui de tous les Libanais, et ne doit pas représenter une seule partie, comme c’était le cas en vertu du compromis de 2016, qui a vu l’élection du président Michel Aoun ».

Il a ajouté que le mandat Aoun est loin d’avoir réussi, « et c’est lui, son parti et son alliance avec le Hezbollah et leurs autres alliés qui ont conduit le pays à cet effondrement dans lequel il se trouve ». « Pour sortir de cette crise, le programme du Fonds monétaire international ne suffit plus, des solutions politiques sont nécessaires, notamment la restitution de l’autorité de l’État et de sa libre décision, et le respect de la Constitution et des légalités arabes et internationales », a-t-il dit.
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