Wimbledon: c'est parti!
©Absent à Melbourne, battu en quarts à Paris et incertain à New York, Novak Djokovic est en lice pour un 4e sacre consécutif à Wimbledon, qui ne délivre pas de points ATP cette année. Glyn Kirk/AFP
Privé de points de classement et de certains des meilleurs joueurs, Wimbledon demeure le tournoi le plus prestigieux de l'année et relance lundi la course au record entre Rafael Nadal et Novak Djokovic, arbitrée par Matteo Berrettini.

Chez les dames, en l'absence de la tenante du titre Ashleigh Barty qui a depuis pris sa retraite, la marche impériale d'Iga Swiatek pourrait peut-être être perturbée par le surprenant retour de Serena Williams.

Le contexte

Wimbledon ayant exclu en raison de l'invasion de l'Ukraine les joueurs russes, dont le N.1 mondial Daniil Medvedev, et bélarusses, l'ATP et la WTA ont refusé d'attribuer des points de classement au tournoi.

Si bien que sans jouer, Medvedev est sûr de rester N.1 mondial à l'issue du Majeur sur gazon qui ne lui réussit pas bien en général, tandis que Novak Djokovic, descendu à la 3e place ATP après avoir été empêché de défendre son titre à l'Open d'Australie faute de vaccin anticovid et après avoir perdu en quart de finale à Roland-Garros où il défendait également son titre, va encore reculer même s'il remporte ce tournoi le 10 juillet... pour la quatrième fois d'affilée, ce que seuls Borg, Sampras et Federer (5 consécutifs chacun) ont réussi dans l'ère Open.

Mais Wimbledon est le temple du tennis et, points ou pas points, le titre aura la même valeur sportivo-historique: Nadal tentera de décrocher son 3e Majeur d'affilée (après l'Open d'Australie et Roland-Garros), un 23e titre du Grand Chelem pour étendre son record, tandis que Djokovic tentera de remporter un 7e titre londonien et de décrocher un 21e Majeur.

"Les points de classement sont importants, mais pour moi ils le sont moins que ce qu'ils étaient encore récemment", a assuré Djokovic.

Matteo Berrettini, finaliste l'an dernier et invaincu cette saison sur gazon où il s'est imposé à Stuttgart et au Queen's, semble être le seul à pouvoir empêcher un 60e duel entre Djokovic et Nadal, le 30e en finale. L'Italien retrouverait l'Espagnol en demi-finales dans le bas du tableau alors que le Serbe est en haut.

Où en sont Nadal et Djokovic ?

S'ils sont favoris, Nadal et Djokovic ne présentent cependant pas toutes les assurances: l'Espagnol est au top mentalement après avoir remporté les deux premiers Majeurs de la saison, mais demeure sous la menace de sa douleur au pied gauche, tandis que le Serbe est au top physiquement mais devra se battre psychologiquement, lui qui traverse une saison cauchemardesque.

Faute de vaccin, il n'a que très peu joué cette saison, ne débutant qu'à Dubai puis manquant Indian Wells et Miami, avant de revenir en Europe sur terre battue où il a remporté Rome mais a perdu en demie à Madrid et en quart à Roland-Garros.


"En ce qui concerne le tennis, les six premiers mois de l'année ont été incroyables. Je savoure d'autant plus que c'était inattendu. Et maintenant, il faut poursuivre si mon corps me le permet", a déclaré Nadal qui vise un troisième titre à Wimbledon après 2008 et 2010, mais qui n'y a pas joué depuis sa défaite en demies en 2019.

Durant ce temps, Djokovic y est resté invaincu et affiche sa confiance.

"J'ai déjà remporté Wimbledon sans jouer de tournoi préparatoire. J'ai appris à m'adapter rapidement à la surface, donc je n'ai aucune raison de penser que je n'y arriverai pas une nouvelle fois", a-t-il asséné.

L'une de ses forces est sa souplesse qui lui permet de moins craindre les glissades sur le gazon que le reste du plateau et notamment que Nadal et son corps meurtri.

Et mentalement, il assure que la perspective de ne pas jouer l'US Open à la fin de l'été parce qu'il reste inflexible sur son refus du vaccin anticovid, lui donne une motivation "supplémentaire" à Wimbledon.

Le cas Serena

C'est la surprise de la cheffe: on ne l'attendait plus vraiment sur un court mais Serena Williams, bénéficiaire d'une wild card, fera son retour à la compétition en simple.

"J'espère qu'elle va tomber sur Iga (Swiatek), pour la ralentir un peu", avait lancé la Tunisienne Ons Jabeur (3e mondiale) à l'annonce du retour de la joueuse américaine de 40 ans et en référence à l'inarrêtable N.1 mondiale qui a remporté les six derniers tournois qu'elle a joués (Doha, Indian Wells, Miami, Stuttgart, Rome, Roland-Garros).

La Polonaise de 21 ans arrive donc sur une série en cours de 35 victoires et en favorite d'un tournoi auquel elle participe pour la troisième fois et où son meilleur résultat est le 8e de finale atteint l'an dernier.

Les Bleus

Sans Gaël Monfils, forfait de dernière minute, il y aura 18 Français (10 hommes et 8 femmes) en lice dans le tableau final. Benjamin Bonzi (56e), demi-finaliste à Eastbourne cette semaine, et Caroline Garcia (55e), vainqueur à Bad Hombourg, sont les Tricolores les plus en forme du moment.
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