Alcaraz a-t-il la main verte?
©Carlos Alcaraz contre l'Allemand Jan-Lennard Struff pour son entrée en lice à Wimbledon, lundi. Sebastien Bozon/AFP
Habitué aux longs bras de fer sur terre battue et sur dur, Carlos Alcaraz découvre l'exercice sur gazon avec bonheur, même s'il reconnaît des lacunes dans son jeu qui ne lui permettent pas encore d'être tout à fait à l'aise.

Premier spectateur et première victime, lundi au premier tour de Wimbledon, Jan-Lennard Struff (155e mondial) est admiratif.

"Nous ne savions pas à quoi nous attendre de lui sur gazon parce qu'il n'avait joué qu'une seule fois à Wimbledon (invité l'an dernier, il avait été éliminé au 2e tour, ndlr) et qu'il n'a pas joué de tournoi préparatoire... Et bien, il a bien joué", a commenté l'Allemand, battu à l'issue d'un combat de plus de quatre heures (4-6, 7-5, 4-6, 7-6 (7/3), 6-4).

Le jeune Espagnol est passé en quelques mois triomphaux sur dur puis sur terre battue, du statut de grand espoir à 18 ans, à phénomène à 19 ans.

A ce jour, il reste peut-être cependant un petit trou dans sa raquette qu'il a bien l'intention de combler: le jeu sur gazon.

"J'aime jouer sur gazon, mais je dirais que mon niveau sur cette surface doit encore progresser", a estimé Alcaraz après avoir battu Struff.

"Je vais m'améliorer"

"Je ne suis clairement pas un joueur expérimenté sur gazon, mais je vais m'améliorer. Pour le moment, mon niveau est OK", a-t-il ajouté.

Rafael Nadal, le roi de la terre battue avec ses 14 titres à Roland-Garros mais qui a également remporté deux fois Wimbledon (2008 et 2010) pour atteindre son record de 22 titres du Grand Chelem, assure qu'Alcaraz est capable de "monter très souvent au filet" et qu'il "bouge très bien".

Mais pour le moment, le jeu de service-volée longtemps incontournable sur l'herbe anglaise, n'est pas sa tasse de thé.

"Je l'ai tenté deux fois... et j'ai perdu le point les deux fois. Alors j'ai cessé de le faire. Je ne suis pas suffisamment rapide dans ma montée vers le filet", a-t-il souligné après sa victoire au premier tour.


Il a d'ores et déjà tiré une précieuse leçon de son duel avec Struff: "il est très important d'être le premier à attaquer".

Le passage de la terre battue au gazon est réputé comme le plus difficile tant la façon de se mouvoir change d'une surface à l'autre. Et justement, Alcaraz estime que c'est du côté des déplacements qu'il doit le plus progresser pour parvenir au plus haut niveau sur les tapis verts.

"Pas de pression"

"Jouer quatre heures sur gazon, c'est plus difficile pour moi que sur les autres surfaces. Un long rallye ici, c'est comme trois ou quatre sur les autres surfaces" a-t-il expliqué.

Malgré ces "difficultés", il n'a fallu à "Carlito" qu'un match pour marquer les esprits à Wimbledon cette année, comme le raconte Struff qui a vécu le moment de l'intérieur et qui évoque en particulier un passing shot de l'Espagnol dans le tie-break lors du 4e set, qui a vraisemblablement fait basculer le match.

"Je ne sais pas comment il a fait... C'était juste incroyable. J'avais tout bien fait sur ce point, je lui avais mis la pression, j'étais monté au filet, j'avais couvert le passing long de ligne, le passing croisé... mais pas l'angle qu'il a trouvé", a décrit l'Allemand.

"Il avait réussi un passing long de ligne au deuxième tour contre Albert Ramos à Roland-Garros sur une balle de break dans le 5e set qui m'avait fait bondir de mon canapé. Aujourd'hui, il m'a fait un peu la même chose, mais croisé. C'était vraiment trop fort", a-t-il ajouté.

Un autre élément joue encore en faveur d'Alcaraz: l'absence de "pression" dans la mesure où il ne se "considère pas comme l'un des favoris".

"Si je joue bien, j'ai le niveau pour gagner. Mais il y a beaucoup de joueurs plus expérimentés et meilleurs que moi sur gazon", a-t-il affirmé.

Combien de temps encore jouera-t-il l'esprit si léger ?
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