Créée en 1949 pour résister à l'Union soviétique en Europe, l'Otan continue à faire face aux menaces du même pays, qui a changé de nom, mais intègre désormais une autre menace venant de l'Est. L'Alliance atlantique a ainsi présenté lors du Sommet de Madrid un nouveau document appelé "concept stratégique" qui mentionne pour la première fois les "défis" représentés par la Chine pour sa "sécurité" future. Mais certains de ses membres, dont la France, veulent que l'Alliance reste concentrée sur l'Europe et ne s'aventure pas en Asie-Pacifique.
L'image est forte. Les dirigeants du Japon, de la Corée du Sud, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande se sont assis avec leurs homologues des 30 pays de l'Alliance autour de l'immense table du sommet de l'Otan à Madrid. C'est la première fois qu'autant d'Etats de la zone Asie-Pacifique étaient invités à un sommet de l'Alliance atlantique.
La Néo-Zélandaise Jacinda Ardern, le Sud-Coréen Yoon Suk-yeol, le Japonais Fumio Kishida et l'Australien Anthony Albanese se sont félicité que la nouvelle feuille de route de l'Otan, appelée "concept stratégique" mentionne pour la première fois les "défis" représentés par la Chine pour les "valeurs", les "intérêts" et la "sécurité" des pays de l'Alliance atlantique.
L'Australien Anthony Albanese, le Japonais Fumio Kishida, le chef de l'Otan Jens Stoltenberg, la Néo-Zélandaise Jacinda Ardern et le Sud-Coréen Yoon Suk-yeol au sommet de Madrid.
"La Chine n'est pas un adversaire", a affirmé Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan. "Mais nous devons prendre en compte les conséquences pour notre sécurité quand nous (la) voyons investir lourdement dans de nouveaux équipements militaires".
L'Otan dénonce en outre "le partenariat stratégique approfondi" entre Pékin et Moscou "et leurs tentatives mutuelles de miner l'ordre international basé sur les règles".
Cette position a été prise sous la pression des Etats-Unis, dont la grande priorité stratégique est la Chine, même si la guerre en Ukraine les a contraints à se réengager en Europe.
Pour cela, Joe Biden cherche à convaincre ses alliés que tenir tête à Moscou et faire face à Pékin sont des objectifs complémentaires, et non opposés.
Une opinion partagée par le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese, pour lequel "l'invasion russe" démontre la nécessité pour "les pays démocratiques" de "défendre ensemble leurs valeurs" alors que la Chine s'affirme comme "un partenaire" de plus en plus indispensable pour la Russie.
Sans surprise, Pékin a peu goûté l'initiative de l'Alliance. "Ce prétendu document de +concept stratégique+ de l'Otan fait peu de cas de la réalité et présente les faits à l'envers", a réagi Zhao Lijian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"Il s'obstine, à tort, à présenter la Chine comme un défi systémique et à salir la politique étrangère chinoise", a-t-il déclaré devant la presse, soulignant la "ferme opposition" de Pékin.
L'Otan est régulièrement dénoncée par la Chine comme un groupement militaire hostile, au service des intérêts américains et responsable de l'actuelle guerre en Ukraine.
Avant même la publication de la nouvelle doctrine de l'Alliance atlantique, Pékin lui avait déjà reproché d'accorder une attention accrue à l'Asie.
"L'Otan prétend être une organisation régionale et de nature défensive. Dans les faits, elle ne cesse de s'étendre au-delà de son champ régional et de ses compétences, de déclencher des guerres et de tuer des civils innocents", a fustigé jeudi Zhao Lijian.
"Les mains de l'Otan sont couvertes du sang des peuples du monde", a-t-il affirmé, en référence notamment aux interventions de l'Alliance en Afghanistan, en Libye ou encore au bombardement de l'ambassade de Chine en Serbie en 1999.
Ce dernier événement, qui avait provoqué la mort de trois journalistes chinois, a durablement entaché la réputation de l'Otan dans le pays asiatique.
Sans mettre en cause les risques de déstabilisation en Asie-Pacifique, la présidence française estime que "le rôle de l'Otan est de se concentrer sur la sécurité de l'espace euro-atlantique", qui "est confronté à des défis de sécurité très importants avec la guerre en Ukraine".
Le président Yoon Suk-yeol avec la délégation sud-coréenne au sommet de l'Otan.
L'Elysée affirme que cette analyse fait consensus dans l'Union européenne. Ces préoccupations sont prises en compte par le "concept stratégique", qui se garde d'envisager une implication de l'Otan dans la zone Asie-Pacifique, alors que les précédentes opérations menées par l'Alliance hors d'Europe - en Afghanistan et en Libye - se sont terminées sur des bilans contrastés et critiqués.
En Indo-Pacifique, les Etats-Unis comptent surtout sur les alliances régionales, comme l'Aukus, conclu en 2021 avec l'Australie et le Royaume-Uni, au grand dam de la France, qui avait perdu un gigantesque contrat de livraison de sous-marins français à Canberra.
Lors d'une rare rencontre avec les dirigeants japonais et sud-coréen, qui participaient pour la première fois à un sommet de l'Otan, Joe Biden a réaffirmé mercredi "l'engagement inébranlable" des Etats-Unis pour la défense de ces deux pays qui entretiennent des relations compliquées.
Pour sa part, Paris propose que les échanges avec les Etats-Unis sur la Chine se tiennent surtout au niveau de l'Union européenne, qui tente de mettre en oeuvre "une stratégie dans l'Indopacifique" et a qualifié la Chine de "rival systémique", ce qui avait hérissé Pékin.
Avec AFP
L'image est forte. Les dirigeants du Japon, de la Corée du Sud, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande se sont assis avec leurs homologues des 30 pays de l'Alliance autour de l'immense table du sommet de l'Otan à Madrid. C'est la première fois qu'autant d'Etats de la zone Asie-Pacifique étaient invités à un sommet de l'Alliance atlantique.
"Pas un adversaire"
La Néo-Zélandaise Jacinda Ardern, le Sud-Coréen Yoon Suk-yeol, le Japonais Fumio Kishida et l'Australien Anthony Albanese se sont félicité que la nouvelle feuille de route de l'Otan, appelée "concept stratégique" mentionne pour la première fois les "défis" représentés par la Chine pour les "valeurs", les "intérêts" et la "sécurité" des pays de l'Alliance atlantique.
L'Australien Anthony Albanese, le Japonais Fumio Kishida, le chef de l'Otan Jens Stoltenberg, la Néo-Zélandaise Jacinda Ardern et le Sud-Coréen Yoon Suk-yeol au sommet de Madrid.
"La Chine n'est pas un adversaire", a affirmé Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'Otan. "Mais nous devons prendre en compte les conséquences pour notre sécurité quand nous (la) voyons investir lourdement dans de nouveaux équipements militaires".
L'Otan dénonce en outre "le partenariat stratégique approfondi" entre Pékin et Moscou "et leurs tentatives mutuelles de miner l'ordre international basé sur les règles".
Cette position a été prise sous la pression des Etats-Unis, dont la grande priorité stratégique est la Chine, même si la guerre en Ukraine les a contraints à se réengager en Europe.
"Objectifs complémentaires"
Pour cela, Joe Biden cherche à convaincre ses alliés que tenir tête à Moscou et faire face à Pékin sont des objectifs complémentaires, et non opposés.
Une opinion partagée par le nouveau Premier ministre australien Anthony Albanese, pour lequel "l'invasion russe" démontre la nécessité pour "les pays démocratiques" de "défendre ensemble leurs valeurs" alors que la Chine s'affirme comme "un partenaire" de plus en plus indispensable pour la Russie.
Sans surprise, Pékin a peu goûté l'initiative de l'Alliance. "Ce prétendu document de +concept stratégique+ de l'Otan fait peu de cas de la réalité et présente les faits à l'envers", a réagi Zhao Lijian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"Il s'obstine, à tort, à présenter la Chine comme un défi systémique et à salir la politique étrangère chinoise", a-t-il déclaré devant la presse, soulignant la "ferme opposition" de Pékin.
"Les mains couvertes du sang"
L'Otan est régulièrement dénoncée par la Chine comme un groupement militaire hostile, au service des intérêts américains et responsable de l'actuelle guerre en Ukraine.
Avant même la publication de la nouvelle doctrine de l'Alliance atlantique, Pékin lui avait déjà reproché d'accorder une attention accrue à l'Asie.
"L'Otan prétend être une organisation régionale et de nature défensive. Dans les faits, elle ne cesse de s'étendre au-delà de son champ régional et de ses compétences, de déclencher des guerres et de tuer des civils innocents", a fustigé jeudi Zhao Lijian.
"Les mains de l'Otan sont couvertes du sang des peuples du monde", a-t-il affirmé, en référence notamment aux interventions de l'Alliance en Afghanistan, en Libye ou encore au bombardement de l'ambassade de Chine en Serbie en 1999.
Ce dernier événement, qui avait provoqué la mort de trois journalistes chinois, a durablement entaché la réputation de l'Otan dans le pays asiatique.
Position française
Sans mettre en cause les risques de déstabilisation en Asie-Pacifique, la présidence française estime que "le rôle de l'Otan est de se concentrer sur la sécurité de l'espace euro-atlantique", qui "est confronté à des défis de sécurité très importants avec la guerre en Ukraine".
Le président Yoon Suk-yeol avec la délégation sud-coréenne au sommet de l'Otan.
L'Elysée affirme que cette analyse fait consensus dans l'Union européenne. Ces préoccupations sont prises en compte par le "concept stratégique", qui se garde d'envisager une implication de l'Otan dans la zone Asie-Pacifique, alors que les précédentes opérations menées par l'Alliance hors d'Europe - en Afghanistan et en Libye - se sont terminées sur des bilans contrastés et critiqués.
En Indo-Pacifique, les Etats-Unis comptent surtout sur les alliances régionales, comme l'Aukus, conclu en 2021 avec l'Australie et le Royaume-Uni, au grand dam de la France, qui avait perdu un gigantesque contrat de livraison de sous-marins français à Canberra.
Lors d'une rare rencontre avec les dirigeants japonais et sud-coréen, qui participaient pour la première fois à un sommet de l'Otan, Joe Biden a réaffirmé mercredi "l'engagement inébranlable" des Etats-Unis pour la défense de ces deux pays qui entretiennent des relations compliquées.
Pour sa part, Paris propose que les échanges avec les Etats-Unis sur la Chine se tiennent surtout au niveau de l'Union européenne, qui tente de mettre en oeuvre "une stratégie dans l'Indopacifique" et a qualifié la Chine de "rival systémique", ce qui avait hérissé Pékin.
Avec AFP
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