Pour un mois de décembre sans conflits

Un mois de décembre sans conflits, préconisent Charles Arbid et Nayla Tuéni


C’est au cours d’une conférence de presse conjointe que Charles Arbid, président du Conseil économique et social, et Nayla Tueni, PDG d’An-Nahar , ont lancé la campagne «Donnez une chance au Liban». L’idée, qui a germé suite au ras le bol général, est de faire du mois de décembre un mois «zéro conflit», histoire de reprendre du poil de la bête.

Charles Arbid a débuté la rencontre en décrivant la réalité politique, économique et sociale du pays. Selon lui, «l’horizon est bouché parce que les forces politiques ne parlent pas ensemble mais parlent les unes contre les autres». «Les résultats de cette factualité sont désastreux», lance-t-il. Il a rappelé que généralement la politique n’est pas un conflit mais plutôt un travail dans l’intérêt des citoyens, ce qui n’est pas le cas au Liban.

Pourquoi le CES fait-il partie de cette campagne? «Le rôle du Conseil économique et social est d’être le lien entre les besoins, les ambitions, les problèmes des gens et le pouvoir exécutif, a répondu M. Arbid. Au Liban, ce sont les forces politiques qui sont en jeu. À travers cette campagne, nous leur lançons donc un message.»

Un conflit stérile



«Au Liban, le conflit politique est continu, poursuit-il. Comment peut-on discuter avec le FMI, faire face à la hausse des prix des médicaments, faire tourner la roue économique, ajuster les salaires, retourner à des niveaux de croissance acceptables et dire aux expatriés de venir passer les fêtes ici, alors que le conflit politique bat son plein ? Je peux dresser une longue liste. Ce qui est demandé c’est que ce conflit stérile s’arrête. C’est pour cette raison que nous proposons de donner au Liban une chance. Nous demandons aux forces politiques de nous accorder un mois, le mois de décembre, sans conflits. Cela va calmer les esprits et donner aux gens l’occasion de reprendre leur souffle.»

M. Arbid a expliqué que son discours ne s’adresse pas uniquement aux forces politiques, mais aussi à la base des partis politiques, à tous les Libanais, à toutes les forces actives. «Puisque de toutes les façons les solutions prennent du temps, prenons un mois de répit avec zéro conflit», a-t-il conclu.

Nayla Tuéni


Pour sa part, Nayla Tueni a évoqué la fatigue et la lassitude des Libanais. «Nous voulons finir l’année en beauté dans un pays où tout va mal et où chaque jour les Libanais ne savent pas ce qui va arriver, a-t-elle lancé. Je ne sais pas comment nous supportons la situation et ce n’est pas l’image du Liban que nous aimons. Le Liban c’est la vie et l’amour de la vie, le sourire, c'est le Libanais qui sait vivre et recevoir. C’est pour cette raison que nous avons pensé que nous devons tous – médias, entreprises, syndicats et associations – nous mettre d’accord pour que nous passions ce mois sans conflits, sans problèmes, parce que nous sommes vraiment fatigués et dégoûtés. Donnons une chance au Liban. Nous voulons que les expatriés viennent passer les fêtes de fin d’année malgré tous les problèmes.»

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