À l’issue de leur réunion lundi, le Premier ministre désigné Nagib Mikati et le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib ont fait paraître un communiqué soulignant que "l’envoi de drones en direction du champ gazier de Karish s'est déroulé en dehors du cadre de la responsabilité de l'État et du contexte diplomatique".
Les efforts pour une reprise des négociations indirectes entre le Liban et Israël sur la délimitation de la frontière maritime sud semblent de nouveau au point mort, après que l’armée israélienne a intercepté et abattu samedi trois drones lancés par le Hezbollah, envoyés en guise de message aux Israéliens, en direction du champ gazier de Karish, dans la zone contestée en Méditerranée.
Cette affaire a ravivé les tensions entre les deux pays, résultant en une suspension momentanée du dossier, à en croire une source diplomatique proche des États-Unis.
Le médiateur américain chargé de la question de la délimitation de la frontière maritime Amos Hochstein était attendu cette semaine à Beyrouth pour poursuivre sa mission. Cependant, à la suite des derniers développements au Liban-Sud, d’aucuns estiment que sa visite dans la capitale libanaise s’effectuera au terme de sa tournée dans les pays du Golfe avec le président américain Joe Biden.
Un revers que l’État libanais peinerait à digérer, surtout après le communiqué publié lundi dernier par le porte-parole du département d’État américain Ned Price, indiquant que les résultats des discussions de M. Hochstein avec Beyrouth et Tel-Aviv "ont été fructueux et productifs". C’est d’ailleurs avec beaucoup de positivité que le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib avait déclaré qu’il s’attendait à un accord sur la question de la démarcation des frontières maritimes avec Israël en septembre.
L'affaire des drones israéliens embarrasse un Liban qui multiplie les occasions ratées. Dans le but de préserver les progrès effectués et d’éviter le point de non-retour, le gouvernement s'est empressé de se décharger de toute responsabilité dans l'affaire des drones qu'il a vivement critiquée. Le chef de la diplomatie libanaise s’est réuni avec le Premier ministre désigné Nagib Mikati lundi au Sérail pour tenter de contenir les dégâts. Les deux hommes ont fait paraître un communiqué à l’issue de leur entretien dénonçant l’incident des drones qui s'est déroulé "en dehors du cadre de la responsabilité de l'État et du contexte diplomatique" et en insistant sur le fait que "le Liban compte sur la poursuite des efforts du médiateur américain Amos Hochstein pour parvenir à une solution qui préserve pleinement ses droits sur ses ressources maritimes et qui lui permette de se rétablir au double plan économique et social".
"Le Liban considère que tout acte mené en dehors de la responsabilité de l'État et du cours diplomatique dans le cadre duquel les négociations sont menées, est inacceptable et expose le pays à des dangers dont il peut se passer", souligne le communiqué qui appelle "toutes les parties à faire preuve d'un sens des responsabilités nationales et à se conformer à la position officielle libanaise". Et le texte d'ajouter: "Toutes les parties, sans exception aucune, soutiennent l'État dans le processus de négociations. Parallèlement, le Liban renouvelle son appel à une cessation des violations israéliennes de sa souveraineté".
Alors que le Liban officiel tente d’afficher tant bien que mal son optimisme au niveau de ce dossier, le nouveau Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, avait déclaré en fin de semaine que le Hezbollah "est un obstacle à un accord entre le Liban et Israël sur la délimitation de leur frontière maritime".
Des roquettes et non des drones
Des propos fortement contestés par le parti pro-iranien qui s’indigne, dit-on dans son entourage, de l’absence d’une réponse officielle israélienne à la proposition libanaise (élargir la Ligne 23 pour englober le champ gazier de Cana). "Si la réponse de l’État hébreu continue à se faire attendre, alors il serait très probable que le Hezbollah ait recours la prochaine fois à des roquettes au lieu de simples drones", martèle une source proche du parti chiite.
À titre de rappel, le Hezbollah avait mis en garde à plusieurs reprises les Israéliens "contre toute atteinte aux droits du Liban sur ses ressources pétrolières et gazières". La formation chiite avait assuré qu’elle fera face à toute tentative de l’État hébreu d’extraction de gaz du champ de Karish (qui se trouve dans une partie des eaux contestées avec Israël), en précisant cependant que cette décision reviendrait au gouvernement libanais et aux autorités concernées. Or, elle a montré une nouvelle fois samedi qu'elle ne fait aucun cas de l'État libanais.
Quoi qu’il en soit, la position officielle libanaise sur l’adoption de la ligne 23 fait encore l’objet de nombreuses critiques au niveau local. Plusieurs officiels insistent sur le fait que la vraie frontière maritime avec Israël est située au niveau de la ligne 29. "Le Liban officiel devait revendiquer la ligne 29, indépendamment de toute considération politique, car elle demeure la vraie frontière d’un point de vue technique", explique une source suivant le dossier de près. "Une frontière ne change jamais, car elle est intrinsèquement liée à la souveraineté d’un État", souligne-t-elle. "Le Liban aurait dû demander l’assistance technique des Nations unies pour délimiter la frontière maritime de manière impartiale et respecter le résultat de l’expertise, au lieu d’avoir recours à une médiation américaine", a conclu cette source.
Les efforts pour une reprise des négociations indirectes entre le Liban et Israël sur la délimitation de la frontière maritime sud semblent de nouveau au point mort, après que l’armée israélienne a intercepté et abattu samedi trois drones lancés par le Hezbollah, envoyés en guise de message aux Israéliens, en direction du champ gazier de Karish, dans la zone contestée en Méditerranée.
Cette affaire a ravivé les tensions entre les deux pays, résultant en une suspension momentanée du dossier, à en croire une source diplomatique proche des États-Unis.
Le médiateur américain chargé de la question de la délimitation de la frontière maritime Amos Hochstein était attendu cette semaine à Beyrouth pour poursuivre sa mission. Cependant, à la suite des derniers développements au Liban-Sud, d’aucuns estiment que sa visite dans la capitale libanaise s’effectuera au terme de sa tournée dans les pays du Golfe avec le président américain Joe Biden.
Un revers que l’État libanais peinerait à digérer, surtout après le communiqué publié lundi dernier par le porte-parole du département d’État américain Ned Price, indiquant que les résultats des discussions de M. Hochstein avec Beyrouth et Tel-Aviv "ont été fructueux et productifs". C’est d’ailleurs avec beaucoup de positivité que le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib avait déclaré qu’il s’attendait à un accord sur la question de la démarcation des frontières maritimes avec Israël en septembre.
L'affaire des drones israéliens embarrasse un Liban qui multiplie les occasions ratées. Dans le but de préserver les progrès effectués et d’éviter le point de non-retour, le gouvernement s'est empressé de se décharger de toute responsabilité dans l'affaire des drones qu'il a vivement critiquée. Le chef de la diplomatie libanaise s’est réuni avec le Premier ministre désigné Nagib Mikati lundi au Sérail pour tenter de contenir les dégâts. Les deux hommes ont fait paraître un communiqué à l’issue de leur entretien dénonçant l’incident des drones qui s'est déroulé "en dehors du cadre de la responsabilité de l'État et du contexte diplomatique" et en insistant sur le fait que "le Liban compte sur la poursuite des efforts du médiateur américain Amos Hochstein pour parvenir à une solution qui préserve pleinement ses droits sur ses ressources maritimes et qui lui permette de se rétablir au double plan économique et social".
"Le Liban considère que tout acte mené en dehors de la responsabilité de l'État et du cours diplomatique dans le cadre duquel les négociations sont menées, est inacceptable et expose le pays à des dangers dont il peut se passer", souligne le communiqué qui appelle "toutes les parties à faire preuve d'un sens des responsabilités nationales et à se conformer à la position officielle libanaise". Et le texte d'ajouter: "Toutes les parties, sans exception aucune, soutiennent l'État dans le processus de négociations. Parallèlement, le Liban renouvelle son appel à une cessation des violations israéliennes de sa souveraineté".
Alors que le Liban officiel tente d’afficher tant bien que mal son optimisme au niveau de ce dossier, le nouveau Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, avait déclaré en fin de semaine que le Hezbollah "est un obstacle à un accord entre le Liban et Israël sur la délimitation de leur frontière maritime".
Des roquettes et non des drones
Des propos fortement contestés par le parti pro-iranien qui s’indigne, dit-on dans son entourage, de l’absence d’une réponse officielle israélienne à la proposition libanaise (élargir la Ligne 23 pour englober le champ gazier de Cana). "Si la réponse de l’État hébreu continue à se faire attendre, alors il serait très probable que le Hezbollah ait recours la prochaine fois à des roquettes au lieu de simples drones", martèle une source proche du parti chiite.
À titre de rappel, le Hezbollah avait mis en garde à plusieurs reprises les Israéliens "contre toute atteinte aux droits du Liban sur ses ressources pétrolières et gazières". La formation chiite avait assuré qu’elle fera face à toute tentative de l’État hébreu d’extraction de gaz du champ de Karish (qui se trouve dans une partie des eaux contestées avec Israël), en précisant cependant que cette décision reviendrait au gouvernement libanais et aux autorités concernées. Or, elle a montré une nouvelle fois samedi qu'elle ne fait aucun cas de l'État libanais.
Quoi qu’il en soit, la position officielle libanaise sur l’adoption de la ligne 23 fait encore l’objet de nombreuses critiques au niveau local. Plusieurs officiels insistent sur le fait que la vraie frontière maritime avec Israël est située au niveau de la ligne 29. "Le Liban officiel devait revendiquer la ligne 29, indépendamment de toute considération politique, car elle demeure la vraie frontière d’un point de vue technique", explique une source suivant le dossier de près. "Une frontière ne change jamais, car elle est intrinsèquement liée à la souveraineté d’un État", souligne-t-elle. "Le Liban aurait dû demander l’assistance technique des Nations unies pour délimiter la frontière maritime de manière impartiale et respecter le résultat de l’expertise, au lieu d’avoir recours à une médiation américaine", a conclu cette source.
Lire aussi
Commentaires