Les députés du changement appellent à une mobilisation parlementaire
Le Rassemblement des députés du changement appelle à une mobilisation totale pour l’organisation d’un plan clair de réformes pour redresser l’économie.  

Les députés du changement, issus du mouvement de la contestation du 17 octobre 2019, ont appelé mardi les acteurs locaux à une mobilisation totale. Le groupe parlementaire a, dans un communiqué, invité les députés nouvellement élus le 15 mai 2022 «à faire primer les intérêts du peuple» en «faisant passer des lois et des réformes primordiales afin de stimuler la croissance économique». Ils ont à cet égard proposé «l’abolition du secret bancaire, l’indépendance totale de la justice ou encore la protection des déposants».

«Quatre-vingt pour cent du peuple libanais vit sous le seuil de pauvreté», ont rappelé les députés du changement. Or «des mesures arbitraires ont été prises récemment, sans qu’un plan de redressement économique ne soit pour autant mis en place», ont-ils déploré. Cela s’est traduit par «l’augmentation des prix du pain, des services internet et des télécommunications». Ainsi, le prix du pain a augmenté considérablement, passant de 1000 LL avant la crise à 16.000 livres, d’après la tarification du ministère de l’Économie, le 19 mai 2022. Parallèlement, le ministère des Télécommunications a annoncé une augmentation des prix des opérateurs téléphoniques et des services Internet qui, à partir du 1er juillet, sont facturés au taux de Sayrafa.

Par ailleurs, le groupe des contestataires a appelé la population à se mobiliser et à «travailler main dans la main pour faire pression et faire élire un nouveau président de la République qui soit prêt à accorder une priorité aux intérêts du peuple». La fin du mandat du président actuel, Michel Aoun, prévue pour le 31 octobre 2022, laisse le pays confronté au néant, pouvant possiblement laisser place à un vide institutionnel selon plusieurs protagonistes. Les députés ont évoqué dans ce cadre la nécessité de «faire pression pour la formation d’un gouvernement qui approuverait un vrai plan de relance afin d’arrêter l’hémorragie et relancer les secteurs économiques productifs». Il ne faut pas oublier que dans le cas d’un vide institutionnel, c'est le gouvernement en place qui gèrerait les affaires courantes du pays, d’où l’importance de la formation d’un gouvernement d’action et de réformes. Il pourra être en charge notamment de l’accord avec le Fonds monétaire international, du dossier de la délimitation des frontières maritimes avec Israël, l’accord étant prévu pour septembre 2022, ou encore de l’acheminement du gaz pour alimenter les centrales électriques locales.


Le groupe parlementaire du changement a affirmé être, depuis la tenue des législatives, en lutte constante contre la pratique politique en vigueur, qui repose essentiellement sur des quotas communautaires. Évoquant le «dysfonctionnement politique profond», les députés du changement ont rappelé que «la souffrance des Libanais s’accroît de jour en jour, comme en témoignent la détérioration du taux de change et la hausse insensée des prix». En effet, depuis le 17 octobre 2019, date à laquelle a débuté le mouvement de contestation populaire, le Liban connaît une détérioration de la conjoncture économique et une inflation qui serait de 239,69% en janvier 2022 par rapport à octobre 2019, d’après l’Administration centrale de la statistique (ACS).

La crise accélérée par la pandémie du Covid-19 aggrave le quotidien des Libanais qui sont pris au dépourvu par «le manque de services publics tels que les services de santé ou l’éducation», ont conclu les députés.

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