Interdit pendant 50 ans par la fédération anglaise, le football féminin a repris ses droits dans le berceau de ce sport et connaît depuis quelques années un développement qui suit les traces de la très prestigieuse Premier League.
"La pratique du football est complètement inconvenante pour les femmes et ne doit pas être encouragée", avait décrété en 1921 la FA.
Si la fédération anglaise est revenue sur sa décision en 1971 et a même présenté ses excuses en 2008, le football féminin est longtemps resté confidentiel et négligé.
"Quand j'ai fait mes débuts au plus haut niveau, en 2001, à 14 ans (...) on ne s'entraînait qu'une fois par semaine et on avait match le dimanche. Tout était fait par des bénévoles travaillant pour l'amour et le plaisir de ce sport", s'est souvenue l'ex-internationale anglaise Karen Carney, dans une tribune pour le Guardian, en septembre dernier.
"Deux décennies plus tard, toutes les équipes sont professionnelles, avec des joueuses qui ont de bons salaires et soutenues par des staff étoffés", a-t-elle poursuivi pour montrer les pas de géants accomplis ces dernières années grâce à une politique volontariste de la FA.
"La fédération anglaise, vers les années 2010, a commencé à faire passer les équipes en semi-professionnelles", a de son côté rappelé Sylvain Jamet, du site spécialisé footofeminin.com, qui vit en Angleterre depuis vingt ans.
Boom
Le championnat à 12 équipes s'est professionnalisé en 2018 et a connu un boom avec l'arrivée de la banque Barclays comme sponsor principal en 2019, suivi d'un nouveau contrat de diffusion en 2021, qui rapportent quelque 23 millions d'euros par an au football féminin anglais.
Ce nouvel accord "a donné le traitement médiatique dont le football féminin avait besoin", a relevé Sylvain Jamet, avec "au moins deux ou trois matches qui sont exposés à chaque journée", alors que la fédération met en ligne tous les matches gratuitement sur son application.
La presse écrite a aussi pris le train en marche.
"Il y a trois ans, aucun journal national ne venait faire les matches de championnat. Alors qu'à Arsenal ou à Chelsea, maintenant, à chaque fois le Times, le Guardian, le Daily Mail, la BBC, le Telegraph sont là", a noté Jamet.
Les premières bénéficiaires de cette transformation sont évidemment les joueuses.
"J'ai rejoint Arsenal il y a cinq ans et à ce moment-là, le championnat n'était pas encore très professionnel. Les progrès effectués, notamment l'an dernier, ont été très importants", a confirmé à l'AFP l'attaquante vedette des Pays-Bas, Vivianne Miedema, en février.
"On a deux assistants, un coach mental (...) deux kinés, un masseur, un docteur. Les staffs sont un peu plus élargis (qu'en France) et puis, en termes d'infrastructures, on est dans un centre immense. On a trois salles de gym, un terrain synthétique couvert. C'est l'Angleterre, quoi !", s'est félicité la Française Kenza Dali, passée par West Ham et Everton.
Des budgets encore modestes
A l'instar de leurs homologues masculins, les clubs anglais attirent désormais les plus grandes stars, Pernille Harder et Sam Kerr évoluant par exemple à Chelsea, triple champion sortant.
Même si l'investissement reste minimal pour les gros clubs -- Chelsea a un budget de 7 millions d'euros environ, et Manchester City ou Arsenal moins que ça --, le football féminin est un vecteur d'image à part entière.
Quand Chelsea a changé de mains, au printemps, les candidats à la reprise ont dû s'engager à poursuivre les investissements dans l'équipe féminine, et lorsque Liverpool a assuré son retour dans l'élite en avril, Jürgen Klopp les a félicitées, taclant même sa direction.
"Liverpool n'était pas réputé, ces dernières années, pour s'occuper ou traiter fantastiquement bien ses féminines. Elles ne sont pas descendues en Championship (D2) sans raison. Maintenant qu'elles sont revenues (dans l'élite), on doit s'assurer de profiter de cette situation", avait-il glissé en conférence de presse.
De plus en plus souvent, les stades de Premier League s'ouvrent aux matches féminins. Newcastle, pourtant en D4, a fait venir plus de 22.000 spectateurs à Saint-James' Park en mai dernier.
Avec un match d'ouverture de l'Euro à Old Trafford et une finale à Wembley, qu'elles ont déjà presque rempli en amical contre l'Allemagne, en novembre 2019, les Lionesses espérent bien surfer sur cette vague pour remporter un premier titre après trois échecs consécutifs en demi-finale des grandes compétitions.
"La pratique du football est complètement inconvenante pour les femmes et ne doit pas être encouragée", avait décrété en 1921 la FA.
Si la fédération anglaise est revenue sur sa décision en 1971 et a même présenté ses excuses en 2008, le football féminin est longtemps resté confidentiel et négligé.
"Quand j'ai fait mes débuts au plus haut niveau, en 2001, à 14 ans (...) on ne s'entraînait qu'une fois par semaine et on avait match le dimanche. Tout était fait par des bénévoles travaillant pour l'amour et le plaisir de ce sport", s'est souvenue l'ex-internationale anglaise Karen Carney, dans une tribune pour le Guardian, en septembre dernier.
"Deux décennies plus tard, toutes les équipes sont professionnelles, avec des joueuses qui ont de bons salaires et soutenues par des staff étoffés", a-t-elle poursuivi pour montrer les pas de géants accomplis ces dernières années grâce à une politique volontariste de la FA.
"La fédération anglaise, vers les années 2010, a commencé à faire passer les équipes en semi-professionnelles", a de son côté rappelé Sylvain Jamet, du site spécialisé footofeminin.com, qui vit en Angleterre depuis vingt ans.
Boom
Le championnat à 12 équipes s'est professionnalisé en 2018 et a connu un boom avec l'arrivée de la banque Barclays comme sponsor principal en 2019, suivi d'un nouveau contrat de diffusion en 2021, qui rapportent quelque 23 millions d'euros par an au football féminin anglais.
Ce nouvel accord "a donné le traitement médiatique dont le football féminin avait besoin", a relevé Sylvain Jamet, avec "au moins deux ou trois matches qui sont exposés à chaque journée", alors que la fédération met en ligne tous les matches gratuitement sur son application.
La presse écrite a aussi pris le train en marche.
"Il y a trois ans, aucun journal national ne venait faire les matches de championnat. Alors qu'à Arsenal ou à Chelsea, maintenant, à chaque fois le Times, le Guardian, le Daily Mail, la BBC, le Telegraph sont là", a noté Jamet.
Les premières bénéficiaires de cette transformation sont évidemment les joueuses.
"J'ai rejoint Arsenal il y a cinq ans et à ce moment-là, le championnat n'était pas encore très professionnel. Les progrès effectués, notamment l'an dernier, ont été très importants", a confirmé à l'AFP l'attaquante vedette des Pays-Bas, Vivianne Miedema, en février.
"On a deux assistants, un coach mental (...) deux kinés, un masseur, un docteur. Les staffs sont un peu plus élargis (qu'en France) et puis, en termes d'infrastructures, on est dans un centre immense. On a trois salles de gym, un terrain synthétique couvert. C'est l'Angleterre, quoi !", s'est félicité la Française Kenza Dali, passée par West Ham et Everton.
Des budgets encore modestes
A l'instar de leurs homologues masculins, les clubs anglais attirent désormais les plus grandes stars, Pernille Harder et Sam Kerr évoluant par exemple à Chelsea, triple champion sortant.
Même si l'investissement reste minimal pour les gros clubs -- Chelsea a un budget de 7 millions d'euros environ, et Manchester City ou Arsenal moins que ça --, le football féminin est un vecteur d'image à part entière.
Quand Chelsea a changé de mains, au printemps, les candidats à la reprise ont dû s'engager à poursuivre les investissements dans l'équipe féminine, et lorsque Liverpool a assuré son retour dans l'élite en avril, Jürgen Klopp les a félicitées, taclant même sa direction.
"Liverpool n'était pas réputé, ces dernières années, pour s'occuper ou traiter fantastiquement bien ses féminines. Elles ne sont pas descendues en Championship (D2) sans raison. Maintenant qu'elles sont revenues (dans l'élite), on doit s'assurer de profiter de cette situation", avait-il glissé en conférence de presse.
De plus en plus souvent, les stades de Premier League s'ouvrent aux matches féminins. Newcastle, pourtant en D4, a fait venir plus de 22.000 spectateurs à Saint-James' Park en mai dernier.
Avec un match d'ouverture de l'Euro à Old Trafford et une finale à Wembley, qu'elles ont déjà presque rempli en amical contre l'Allemagne, en novembre 2019, les Lionesses espérent bien surfer sur cette vague pour remporter un premier titre après trois échecs consécutifs en demi-finale des grandes compétitions.
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