«Il est très probable que le Premier ministre, Najib Mikati, soumette mercredi une mouture ministérielle au chef de l’État, Michel Aoun, mais l’heure de leur entretien n’a toujours pas été fixée», confie une source proche du palais présidentiel à Ici Beyrouth.
Les tractations pour la formation d’un nouveau gouvernement vont bon train, compte tenu des allées et venues du Premier ministre désigné, Najib Mikati, auprès des autorités religieuses et des responsables politiques. Sa visite mardi matin à Aïn el-Tiné s’inscrit d’ailleurs dans ce cadre, même si d’autres sujets tels que les négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI), l’élaboration du budget de l'Etat, les lois sur le contrôle des capitaux et le secret bancaire, ainsi que le plan de redressement ont aussi été abordés avec le président de la Chambre, Nabih Berry.
M. Mikati s’est toutefois abstenu de toute déclaration à la presse à l’issue de son aparté avec le chef du mouvement Amal. Un mutisme justifié, semble-t-il, par une volonté de brouiller les cartes du jeu politique et de maintenir le flou quant à la nouvelle mouture ministérielle, qui sera bientôt soumise au président de la République. Ce qui ne devrait pas tarder à avoir lieu, selon une source proche du palais présidentiel, qui confie à Ici Beyrouth qu’ «il est très probable que Najib Mikati se rende à Baabda mercredi pour présenter sa proposition au chef de l’État, quoique l’heure de cet entretien n’ait toujours pas été fixée».
Au stade actuel, la nature et la composition du prochain gouvernement ne sont toujours pas claires. Le prochain cabinet pourrait être formé de 30 ministres regroupant des figures politiques ainsi que des technocrates, comme il pourrait être identique à la composition du gouvernement sortant, avec les mêmes personnalités à la tête des ministères, à quelques modifications près. Najib Mikati semble toujours déterminé à ne pas accorder le portefeuille de l'Énergie à une personnalité proche du CPL de Gebran Bassil. Ce dernier est d'ailleurs monté au créneau mardi, au terme d’une réunion de son parti, pour souligner que le président Michel Aoun est un «un partenaire à part entière dans le processus de formation du gouvernement, quelle que soit la position du CPL à ce sujet» et qu’il a le droit, «au même titre que le Premier ministre désigné, de donner son point de vue au sujet de la répartition politique et communautaire des portefeuilles ministériels». Un discours qui rappelle tous ceux que Gebran Bassil et Michel Aoun tenaient à chaque échéance gouvernementale pour justifier leur volonté d’obtenir un cabinet taillé à la mesure de leurs intérêts. A la rhétorique aouniste qui met en avant la primauté de la représentation politique et communautaire au sein du gouvernement, s’oppose celle de Najib Mikati et de l’opposition parlementaire pour qui la composition du cabinet doit correspondre aux exigences du processus de redressement du pays. C’est ce qui explique, entre autres, le refus du Premier ministre désigné d’accorder le portefeuille de l’Energie et de l’Eau au CPL, qui s’est surtout distingué par son échec retentissant à gérer ces deux secteurs.
Lors de sa conférence de presse mardi, Gebran Bassil a tiré à boulets rouges sur Najib Mikati, le traitant de «corrompu» et l’accusant de recourir à «des ruses» pour ne pas former de gouvernement. «La proposition écrite quant à la composition du gouvernement a été intentionnellement dévoilée par Najib Mikati pour faire acte de diversion et pour éviter de former un Cabinet», s’est indigné M. Bassil, niant ainsi la responsabilité qui avait été attribuée à son parti dans la fuite de la première mouture gouvernementale. «Le Premier ministre clame haut et fort que le CPL revendique des portefeuilles et tente d’imposer des figures proches de son camp au sein du gouvernement. Tous ces propos sont dénués de vérité», a-t-il fulminé, en insistant sur le fait qu’il est inconcevable que le chef de l’Etat «ne puisse pas choisir des ministres alors qu’il détient un grand nombre de députés au Parlement, tandis que M. Mikati n’en a aucun».
Dans les cercles du Premier ministre désigné, on tempère toujours. Lors d’une interview accordée mardi à la chaîne télévisée libanaise al-Jadeed, l’ancien député proche de Najib Mikati, Nicolas Nahas, a souligné que «le chef du gouvernement et le président de la République étudient leurs options et coordonnent régulièrement sur la question gouvernementale». «Il n’y a aucune tension entre eux», a assuré l’ancien député, précisant néanmoins qu’il n’existe «aucun contact entre le Premier ministre et le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil».
Interrogé sur le refus de M. Mikati de reconduire le ministre sortant Walid Fayad à la tête de l’Énergie, Nicolas Nahas en a profité pour mettre les points sur les i: «Le conflit entre Najib Mikati et Walid Fayad n’est en aucun cas personnel. Cependant, il est tout à fait normal et raisonnable que le Premier ministre veuille s’entourer d’une équipe de travail compétente, sur laquelle il peut compter, qui partage sa vision et qui soit sur la même longueur d’ondes pour mettre en œuvre les réformes requises par la communauté internationale, avant le début du délai constitutionnel pour l’élection d’un président de la République».
Dans ce contexte de climat «hostile», il reste difficile de savoir si Najib Mikati pourra mener à terme sa mission avant le 1er septembre 2022, début du délai constitutionnel pour la tenue de l’élection présidentielle, puisque le fossé entre le CPL et le Premier ministre désigné ne cesse de s’élargir, empêchant ainsi la formation d’un gouvernement. Il ne reste plus qu’à attendre le résultat de la prochaine visite de M. Mikati à Baabda pour savoir si le blocage politique et institutionnel persistera.
Les tractations pour la formation d’un nouveau gouvernement vont bon train, compte tenu des allées et venues du Premier ministre désigné, Najib Mikati, auprès des autorités religieuses et des responsables politiques. Sa visite mardi matin à Aïn el-Tiné s’inscrit d’ailleurs dans ce cadre, même si d’autres sujets tels que les négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI), l’élaboration du budget de l'Etat, les lois sur le contrôle des capitaux et le secret bancaire, ainsi que le plan de redressement ont aussi été abordés avec le président de la Chambre, Nabih Berry.
M. Mikati s’est toutefois abstenu de toute déclaration à la presse à l’issue de son aparté avec le chef du mouvement Amal. Un mutisme justifié, semble-t-il, par une volonté de brouiller les cartes du jeu politique et de maintenir le flou quant à la nouvelle mouture ministérielle, qui sera bientôt soumise au président de la République. Ce qui ne devrait pas tarder à avoir lieu, selon une source proche du palais présidentiel, qui confie à Ici Beyrouth qu’ «il est très probable que Najib Mikati se rende à Baabda mercredi pour présenter sa proposition au chef de l’État, quoique l’heure de cet entretien n’ait toujours pas été fixée».
Au stade actuel, la nature et la composition du prochain gouvernement ne sont toujours pas claires. Le prochain cabinet pourrait être formé de 30 ministres regroupant des figures politiques ainsi que des technocrates, comme il pourrait être identique à la composition du gouvernement sortant, avec les mêmes personnalités à la tête des ministères, à quelques modifications près. Najib Mikati semble toujours déterminé à ne pas accorder le portefeuille de l'Énergie à une personnalité proche du CPL de Gebran Bassil. Ce dernier est d'ailleurs monté au créneau mardi, au terme d’une réunion de son parti, pour souligner que le président Michel Aoun est un «un partenaire à part entière dans le processus de formation du gouvernement, quelle que soit la position du CPL à ce sujet» et qu’il a le droit, «au même titre que le Premier ministre désigné, de donner son point de vue au sujet de la répartition politique et communautaire des portefeuilles ministériels». Un discours qui rappelle tous ceux que Gebran Bassil et Michel Aoun tenaient à chaque échéance gouvernementale pour justifier leur volonté d’obtenir un cabinet taillé à la mesure de leurs intérêts. A la rhétorique aouniste qui met en avant la primauté de la représentation politique et communautaire au sein du gouvernement, s’oppose celle de Najib Mikati et de l’opposition parlementaire pour qui la composition du cabinet doit correspondre aux exigences du processus de redressement du pays. C’est ce qui explique, entre autres, le refus du Premier ministre désigné d’accorder le portefeuille de l’Energie et de l’Eau au CPL, qui s’est surtout distingué par son échec retentissant à gérer ces deux secteurs.
Lors de sa conférence de presse mardi, Gebran Bassil a tiré à boulets rouges sur Najib Mikati, le traitant de «corrompu» et l’accusant de recourir à «des ruses» pour ne pas former de gouvernement. «La proposition écrite quant à la composition du gouvernement a été intentionnellement dévoilée par Najib Mikati pour faire acte de diversion et pour éviter de former un Cabinet», s’est indigné M. Bassil, niant ainsi la responsabilité qui avait été attribuée à son parti dans la fuite de la première mouture gouvernementale. «Le Premier ministre clame haut et fort que le CPL revendique des portefeuilles et tente d’imposer des figures proches de son camp au sein du gouvernement. Tous ces propos sont dénués de vérité», a-t-il fulminé, en insistant sur le fait qu’il est inconcevable que le chef de l’Etat «ne puisse pas choisir des ministres alors qu’il détient un grand nombre de députés au Parlement, tandis que M. Mikati n’en a aucun».
Dans les cercles du Premier ministre désigné, on tempère toujours. Lors d’une interview accordée mardi à la chaîne télévisée libanaise al-Jadeed, l’ancien député proche de Najib Mikati, Nicolas Nahas, a souligné que «le chef du gouvernement et le président de la République étudient leurs options et coordonnent régulièrement sur la question gouvernementale». «Il n’y a aucune tension entre eux», a assuré l’ancien député, précisant néanmoins qu’il n’existe «aucun contact entre le Premier ministre et le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil».
Interrogé sur le refus de M. Mikati de reconduire le ministre sortant Walid Fayad à la tête de l’Énergie, Nicolas Nahas en a profité pour mettre les points sur les i: «Le conflit entre Najib Mikati et Walid Fayad n’est en aucun cas personnel. Cependant, il est tout à fait normal et raisonnable que le Premier ministre veuille s’entourer d’une équipe de travail compétente, sur laquelle il peut compter, qui partage sa vision et qui soit sur la même longueur d’ondes pour mettre en œuvre les réformes requises par la communauté internationale, avant le début du délai constitutionnel pour l’élection d’un président de la République».
Dans ce contexte de climat «hostile», il reste difficile de savoir si Najib Mikati pourra mener à terme sa mission avant le 1er septembre 2022, début du délai constitutionnel pour la tenue de l’élection présidentielle, puisque le fossé entre le CPL et le Premier ministre désigné ne cesse de s’élargir, empêchant ainsi la formation d’un gouvernement. Il ne reste plus qu’à attendre le résultat de la prochaine visite de M. Mikati à Baabda pour savoir si le blocage politique et institutionnel persistera.
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