Les dirigeants américains se sont empressés de décider que la région du Moyen-Orient ne fait plus partie de leurs priorités stratégiques. Washington a été même jusqu'à planifier un retrait, relatif, de son engagement dans le Golfe. D'abord l'augmentation de la production américaine en hydrocarbure, rendue possible par les nouvelles technologies d'extraction du gaz et du pétrole de schiste, a permis aux Etats-Unis de dépasser l'autonomie pour devenir un exportateur net de pétrole. Ce changement intervient alors que les pays industrialisés sont pressés d'abandonner, à moyen et long terme, les énergies fossiles, et d'adopter, réchauffement climatique oblige, des alternatives durables. Les monarchies pétrolières elles-mêmes pensent déjà, pour la même raison, à l'après-or noir. Par ailleurs, le président Biden a explicitement déclaré que la priorité de son pays était de faire face aux menaces chinoises, et donc, le viseur américain est désormais orienté vers l'Asie de l'Est. Mais l'invasion russe de l'Ukraine et la crise énergétique qui s'est en est suivie, a provoqué une flambée du prix du pétrole. Ceci a imposé aux États-Unis une aide de la part de l'Opep, dont les Golfe est le principal contributeur, à travers une hausse de la production du brut pour faire fléchir les cours. Biden est ainsi rattrapé par la dépendance pétrolière. Le président US est contraint à composer avec MBS, dirigeant de fait du royaume wahhabite, même s'il avait juré que sa politique étrangère sera fondée sur le strict respect des droits de l'Homme et de la démocratie.
La flambée des prix de l'énergie génère une forte inflation en Occident et menace la popularité de Biden à quelques mois des midterms.
Joe Biden, qui va la semaine prochaine en Arabie saoudite, veut y "renforcer un partenariat stratégique qui soit basé sur des intérêts et des responsabilités mutuelles, tout en respectant les valeurs américaines fondamentales", écrit-il dans une tribune publiée samedi par le Washington Post.
Dans ce texte détaillé, le président américain, qui se rend mardi en Israël puis vendredi à Jeddah en Arabie saoudite, répond aux critiques qui l'accusent de se renier afin d'extirper à l'Arabie Saoudite la promesse de produire plus de pétrole.
Joe Biden avait, avant son élection, promis de faire de la monarchie pétrolière un "paria" international à cause de l'assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi.
"Je sais que beaucoup ne sont pas d'accord avec ma décision d'aller en Arabie Saoudite. Mes vues sur les droits humains sont claires et durables, et les libertés fondamentales sont toujours au programme quand je voyage, et elles le seront pendant ce déplacement", assure le président américain.
La montée en puissance de la Chine a contraint les États-Unis à revoir les priorités de sa politique étrangère.
Il rappelle avoir déclassifié un rapport explosif du renseignement américain concernant les circonstances de la mort de Jamal Khashoggi.
Mais il ne cite pas dans sa tribune le nom du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui selon ce même rapport a "validé" l'assassinat. Joe Biden doit le rencontrer à Jeddah la semaine prochaine, dans le cadre d'une réunion élargie autour du roi Salmane.
"Mon travail de président est d'assurer la solidité et la sécurité du pays", justifie le démocrate de 79 ans, en citant la nécessité de "contrer" la Russie, de se mettre dans "la meilleure position possible" face à la Chine et d'assurer une "plus grande stabilité" au Moyen-Orient.
"Pour faire ces choses, nous devons avoir une relation directe avec les pays qui peuvent y contribuer. L'Arabie saoudite en est un", explique encore Joe Biden.
"En Arabie Saoudite, nous avons renversé la politique de chèque en blanc que nous avions héritée" du précédent président Donald Trump, indique Joe Biden.
Il précise: "Depuis le début, mon but a été de réorienter - mais pas de rompre - les relations avec un pays qui a été notre partenaire stratégique depuis 80 ans".
L'émir du Qatar, cheikh Tamim al-Thani, est un solide allié de l'Amérique, mais la production en hydrocarbure de son pays ne peut pas à elle seule avoir un grand effet sur les cours du brut.
Le président américain fait aussi référence à un enjeu important de son déplacement: le pétrole, au moment où les prix élevés de l'essence exaspèrent les Américains et plombent les perspectives électorales de son parti.
Ryad, assure-t-il, "travaille avec mes experts pour aider à stabiliser le marché pétrolier". Washington voudrait que tous les pays du Golfe ouvrent les vannes pour faire baisser les cours.
Joe Biden a d'abord prévu de rencontrer le Premier ministre intérimaire Yaïr Lapid et le leader palestinien Mahmoud Abbas. Puis il s'envolera vendredi pour Jeddah, la première liaison directe de ce genre entre l'Etat hébreu et un pays arabe qui ne reconnaît pas son existence.
Donald Trump avait déjà fait ce trajet à très forte dimension symbolique, mais en sens inverse.
Biden s'en va en Arabie saoudite, faisant fi de ses déclarations passées
Le Moyen-Orient est "moins sous pression et plus intégré qu'il y a dix-huit mois" à son arrivée à la Maison Blanche, assure Joe Biden.
Il mentionne notamment le rapprochement entre Israël et plusieurs pays arabes, démarré sous la tutelle de l'ancien président républicain. L’administration Biden "travaille à approfondir et étendre" ce processus, fait savoir le président démocrate.
Joe Biden veut "faire des progrès" face à une région qui reste "pleine de défis", entre le programme nucléaire iranien, et la situation instable en Syrie, en Libye, en Irak, au Liban...
Mais il n'en discerne pas moins "des tendances prometteuses" dans la région, estimant que "les Etats-Unis peuvent les renforcer comme aucun autre pays ne le peut. C'est à cela que servira mon déplacement la semaine prochaine".
Avec AFP
La flambée des prix de l'énergie génère une forte inflation en Occident et menace la popularité de Biden à quelques mois des midterms.
Joe Biden, qui va la semaine prochaine en Arabie saoudite, veut y "renforcer un partenariat stratégique qui soit basé sur des intérêts et des responsabilités mutuelles, tout en respectant les valeurs américaines fondamentales", écrit-il dans une tribune publiée samedi par le Washington Post.
Dans ce texte détaillé, le président américain, qui se rend mardi en Israël puis vendredi à Jeddah en Arabie saoudite, répond aux critiques qui l'accusent de se renier afin d'extirper à l'Arabie Saoudite la promesse de produire plus de pétrole.
Joe Biden avait, avant son élection, promis de faire de la monarchie pétrolière un "paria" international à cause de l'assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi.
"Je sais que beaucoup ne sont pas d'accord avec ma décision d'aller en Arabie Saoudite. Mes vues sur les droits humains sont claires et durables, et les libertés fondamentales sont toujours au programme quand je voyage, et elles le seront pendant ce déplacement", assure le président américain.
La montée en puissance de la Chine a contraint les États-Unis à revoir les priorités de sa politique étrangère.
Il rappelle avoir déclassifié un rapport explosif du renseignement américain concernant les circonstances de la mort de Jamal Khashoggi.
Mais il ne cite pas dans sa tribune le nom du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui selon ce même rapport a "validé" l'assassinat. Joe Biden doit le rencontrer à Jeddah la semaine prochaine, dans le cadre d'une réunion élargie autour du roi Salmane.
"Mon travail de président est d'assurer la solidité et la sécurité du pays", justifie le démocrate de 79 ans, en citant la nécessité de "contrer" la Russie, de se mettre dans "la meilleure position possible" face à la Chine et d'assurer une "plus grande stabilité" au Moyen-Orient.
"Pour faire ces choses, nous devons avoir une relation directe avec les pays qui peuvent y contribuer. L'Arabie saoudite en est un", explique encore Joe Biden.
"En Arabie Saoudite, nous avons renversé la politique de chèque en blanc que nous avions héritée" du précédent président Donald Trump, indique Joe Biden.
Il précise: "Depuis le début, mon but a été de réorienter - mais pas de rompre - les relations avec un pays qui a été notre partenaire stratégique depuis 80 ans".
L'émir du Qatar, cheikh Tamim al-Thani, est un solide allié de l'Amérique, mais la production en hydrocarbure de son pays ne peut pas à elle seule avoir un grand effet sur les cours du brut.
Le président américain fait aussi référence à un enjeu important de son déplacement: le pétrole, au moment où les prix élevés de l'essence exaspèrent les Américains et plombent les perspectives électorales de son parti.
Ryad, assure-t-il, "travaille avec mes experts pour aider à stabiliser le marché pétrolier". Washington voudrait que tous les pays du Golfe ouvrent les vannes pour faire baisser les cours.
Joe Biden a d'abord prévu de rencontrer le Premier ministre intérimaire Yaïr Lapid et le leader palestinien Mahmoud Abbas. Puis il s'envolera vendredi pour Jeddah, la première liaison directe de ce genre entre l'Etat hébreu et un pays arabe qui ne reconnaît pas son existence.
Donald Trump avait déjà fait ce trajet à très forte dimension symbolique, mais en sens inverse.
Biden s'en va en Arabie saoudite, faisant fi de ses déclarations passées
Le Moyen-Orient est "moins sous pression et plus intégré qu'il y a dix-huit mois" à son arrivée à la Maison Blanche, assure Joe Biden.
Il mentionne notamment le rapprochement entre Israël et plusieurs pays arabes, démarré sous la tutelle de l'ancien président républicain. L’administration Biden "travaille à approfondir et étendre" ce processus, fait savoir le président démocrate.
Joe Biden veut "faire des progrès" face à une région qui reste "pleine de défis", entre le programme nucléaire iranien, et la situation instable en Syrie, en Libye, en Irak, au Liban...
Mais il n'en discerne pas moins "des tendances prometteuses" dans la région, estimant que "les Etats-Unis peuvent les renforcer comme aucun autre pays ne le peut. C'est à cela que servira mon déplacement la semaine prochaine".
Avec AFP
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