Des experts en biodiversité de l'ONU, l'IPBES ont publié un rapport lundi dans lequel ils appellent à ne plus penser exclusivement au profit, et donc à cesser l'exploitation inconsidérée de la nature. L'humanité doit protéger la biodiversité alors que la planète a déjà atteint ses limites.
L'humanité doit cesser de considérer la nature comme une source de profit à court terme et se baser sur des "valeurs" liant son bien-être à l'état de notre planète, alerte l'ONU dans un rapport publié lundi.
Sans un tel changement, les objectifs de développement durable et de réduction des inégalités dans le monde resteront des vœux pieux, soulignent les experts biodiversité de l'ONU, l'IPBES, dans le volume consacré aux "valeurs et évaluation de la nature".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a fait de la lutte contre le réchauffement climatique sa priorité. (AFP)
"La manière dont nous appréhendons le développement économique est au cœur de la crise de la biodiversité", résume pour l'AFP Unai Pascual, économiste de l'environnement à l'université de Berne et coprésident de la session de l'IPBES qui a adopté ce rapport lors d'une réunion de 139 pays à Bonn.
Pour ce deuxième opus, 80 experts ont analysé plus de 13.000 études scientifiques sur la destruction des écosystèmes et ses raisons et les valeurs alternatives qui pourraient favoriser leur durabilité.
Depuis 1950, l'espérance de vie moyenne a quasiment doublé, alors que la richesse par tête (au sens PIB), a été multipliée par cinq.
"La nature est ce qui nous permet de vivre", a relevé la patronne du programme environnement de l'ONU, Inger Andersen. "Elle nous fournit nourriture, soins, matières premières, oxygène, régulation climatique et bien plus encore".
À Manaus, la plus grande métropole de l'Amazonie brésilienne, on procède au nettoyage d'une rivière des tonnes de déchets nauséabonds qui tapissent généralement les canaux et les cours d'eau.
Mais la Terre a des contraintes physiques et selon les scientifiques au moins six des neuf "limites planétaires" - seuils que l'humanité ne devrait pas dépasser pour préserver les conditions favorables dans lesquelles elle a pu se développer - sont déjà dépassées.
Le rapport de l'ONU a été publié trois jours après un autre rapport de l'IPBES avertissant que la surexploitation d'espèces sauvages menaçant le bien-être de milliards d'êtres humains.
Deux précédents rapports de l'ONU, sur le changement climatique en 2019 et la biodiversité en 2019, avaient déjà conclu que seule une transformation en profondeur de notre façon de produire, distribuer et consommer pouvait permettre de redresser la barre.
La pollution de l'eau accentue la difficulté d'accès à cette ressource qui se raréfie à cause du réchauffement climatique.
Une tâche quasi-impossible si l'humanité ne change pas sa façon de voir et évaluer la nature, avertissent les experts de l'IPBES. Car la perception majoritaire reste encore que la durabilité ne peut être atteinte qu'aux dépens du bien-être humain, alors que le bon état futur de nos sociétés nécessite une nature en bonne santé, capable de se régénérer.
Ces deux rapports alimenteront les discussions à la COP15 biodiversité, en décembre à Montréal, qui doit fixer un cadre pour protéger la nature et ses ressources au niveau mondial à horizon 2050.
Vivre "avec" la nature suppose de la considérer comme indépendante des besoins humains. L'objectif affiché de placer sous statut d'aires protégées 30% des surfaces du globe entre notamment dans cette catégorie, tout en rejoignant la première en ce qu'elle permet par exemple de maintenir les stocks de poissons grâce aux zones sans pêche.
"Nous pensons que cette étude sur les valeurs peut aider les négociations, politiquement parlant", estime Unai Pascual. "Mais il y a le sentiment inquiétant que ce ne sera pas facile du tout" reconnaît-il, alors que de nombreuses divergences subsistent de l'aveu des négociateurs.
Avec AFP
L'humanité doit cesser de considérer la nature comme une source de profit à court terme et se baser sur des "valeurs" liant son bien-être à l'état de notre planète, alerte l'ONU dans un rapport publié lundi.
Sans un tel changement, les objectifs de développement durable et de réduction des inégalités dans le monde resteront des vœux pieux, soulignent les experts biodiversité de l'ONU, l'IPBES, dans le volume consacré aux "valeurs et évaluation de la nature".
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a fait de la lutte contre le réchauffement climatique sa priorité. (AFP)
"La manière dont nous appréhendons le développement économique est au cœur de la crise de la biodiversité", résume pour l'AFP Unai Pascual, économiste de l'environnement à l'université de Berne et coprésident de la session de l'IPBES qui a adopté ce rapport lors d'une réunion de 139 pays à Bonn.
Pour ce deuxième opus, 80 experts ont analysé plus de 13.000 études scientifiques sur la destruction des écosystèmes et ses raisons et les valeurs alternatives qui pourraient favoriser leur durabilité.
Un état des lieux alarmant
Depuis 1950, l'espérance de vie moyenne a quasiment doublé, alors que la richesse par tête (au sens PIB), a été multipliée par cinq.
"La nature est ce qui nous permet de vivre", a relevé la patronne du programme environnement de l'ONU, Inger Andersen. "Elle nous fournit nourriture, soins, matières premières, oxygène, régulation climatique et bien plus encore".
À Manaus, la plus grande métropole de l'Amazonie brésilienne, on procède au nettoyage d'une rivière des tonnes de déchets nauséabonds qui tapissent généralement les canaux et les cours d'eau.
Mais la Terre a des contraintes physiques et selon les scientifiques au moins six des neuf "limites planétaires" - seuils que l'humanité ne devrait pas dépasser pour préserver les conditions favorables dans lesquelles elle a pu se développer - sont déjà dépassées.
Le rapport de l'ONU a été publié trois jours après un autre rapport de l'IPBES avertissant que la surexploitation d'espèces sauvages menaçant le bien-être de milliards d'êtres humains.
Deux précédents rapports de l'ONU, sur le changement climatique en 2019 et la biodiversité en 2019, avaient déjà conclu que seule une transformation en profondeur de notre façon de produire, distribuer et consommer pouvait permettre de redresser la barre.
La pollution de l'eau accentue la difficulté d'accès à cette ressource qui se raréfie à cause du réchauffement climatique.
Une tâche quasi-impossible si l'humanité ne change pas sa façon de voir et évaluer la nature, avertissent les experts de l'IPBES. Car la perception majoritaire reste encore que la durabilité ne peut être atteinte qu'aux dépens du bien-être humain, alors que le bon état futur de nos sociétés nécessite une nature en bonne santé, capable de se régénérer.
Des objectifs ambitieux
Ces deux rapports alimenteront les discussions à la COP15 biodiversité, en décembre à Montréal, qui doit fixer un cadre pour protéger la nature et ses ressources au niveau mondial à horizon 2050.
Vivre "avec" la nature suppose de la considérer comme indépendante des besoins humains. L'objectif affiché de placer sous statut d'aires protégées 30% des surfaces du globe entre notamment dans cette catégorie, tout en rejoignant la première en ce qu'elle permet par exemple de maintenir les stocks de poissons grâce aux zones sans pêche.
"Nous pensons que cette étude sur les valeurs peut aider les négociations, politiquement parlant", estime Unai Pascual. "Mais il y a le sentiment inquiétant que ce ne sera pas facile du tout" reconnaît-il, alors que de nombreuses divergences subsistent de l'aveu des négociateurs.
Avec AFP
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