Prévue initialement jeudi, la séance d’évaluation des appels d’offres pour la zone franche de l'aéroport a été annulée. Mais la procédure fait polémique.
La procédure d’appels d’offres pour la gestion et l’exploitation des boutiques de la zone franche de l’aéroport de Beyrouth a été annulée.
Un communiqué de l’Inspection centrale explique que cette décision a été prise en raison de "la réception d’une seule offre". La date limite de dépôt des offres prenait fin mercredi à midi. L’appel d’offres a été lancé le 12 mai dernier.
Le candidat n’est pas connu mais des spécialistes estiment qu’il s’agit de l’offre de la société Phoenicia Aer Rianta Company (PAC) qui gère la zone franche de l’aéroport depuis 2002. En 2006, le contrat avait été renouvelé pour 4 ans, puis reconduit chaque année à partir de 2010, avant que la société ne remporte un appel d’offres en 2017. PAC avait présenté la meilleure offre : 111 milliards de livres par an, soit 74 millions de dollars au taux de change de l’époque 1 507,5 livres pour un dollar.
Contacté par Ici Beyrouth, Jean Ellieh, le directeur des adjudications, explique que selon le code actuel des marchés libanais, la commission d’évaluation des offres ne prend pas en considération l’offre unique.
Quelle est maintenant la prochaine étape ? “Le dossier sera renvoyé dans l’état au ministre sortant des Travaux publics et des Transports Ali Hamiyé qui décidera des suites à donner au dossier et donc de relancer l’appel d’offres une seconde fois”, précise M. Ellieh.
Pour quelle raison ce marché n’a attiré qu’une seule offre? “Les gens ont peur de la situation économique actuelle du Liban et de l’état d’incertitude qui entoure notre avenir”, souligne le directeur des Adjudications. “De plus, l’intervention illégale du Conseil d’État et du ministre de la Justice en annulant le marché précédent de 2017, juste après le lancement de l’appel d’offres pour 2022, fait des remous”, s’insurge-t-il.
Grosse polémique
Cette procédure tout comme la précédente font polémique suite à une décision du Conseil d’État, rendue le 26 mai, selon laquelle le contrat de PAC (en cours) serait “nul et non avenu” alors que selon Jean Ellieh, il avait été approuvé par ce même Conseil d’État. La décision a été rendue cinq ans plus tard après un appel de la décision, présenté le 14 août 2017 par la société World Duty Free Group qui se trouvait parmi les cinq sociétés concourant pour l’attribution de ce marché public.
Et Jean Ellieh de poursuivre: “Dès que j’ai annoncé l’appel d’offres le 12 mai 2022, le Conseil d’État a fait part le 26 mai d’une décision d’annuler le contrat. Or le juge du Conseil d’État ne peut annuler un contrat que s'il y a une atteinte excessive au droit financier de l’État.” M. Ellieh explique que “l’annulation du contrat va coûter au moins un demi-milliard de dollars puisque le Conseil d’État donne raison à l’autre compagnie qui a le droit de demander le manque à gagner sur les 5 ans (de 2017 à 2022)”. Les propos de M. Ellieh ne sont pas du goût du Conseil d’État qui l’accuse de calomnie. De ce fait, Jean Ellieh est appelé à comparaître devant la justice mardi matin. Il ne va pas se taire “quoique cela lui coûtera”. Il ne demandera aucune immunité. Affaire à suivre !
La procédure d’appels d’offres pour la gestion et l’exploitation des boutiques de la zone franche de l’aéroport de Beyrouth a été annulée.
Un communiqué de l’Inspection centrale explique que cette décision a été prise en raison de "la réception d’une seule offre". La date limite de dépôt des offres prenait fin mercredi à midi. L’appel d’offres a été lancé le 12 mai dernier.
Le candidat n’est pas connu mais des spécialistes estiment qu’il s’agit de l’offre de la société Phoenicia Aer Rianta Company (PAC) qui gère la zone franche de l’aéroport depuis 2002. En 2006, le contrat avait été renouvelé pour 4 ans, puis reconduit chaque année à partir de 2010, avant que la société ne remporte un appel d’offres en 2017. PAC avait présenté la meilleure offre : 111 milliards de livres par an, soit 74 millions de dollars au taux de change de l’époque 1 507,5 livres pour un dollar.
Contacté par Ici Beyrouth, Jean Ellieh, le directeur des adjudications, explique que selon le code actuel des marchés libanais, la commission d’évaluation des offres ne prend pas en considération l’offre unique.
Quelle est maintenant la prochaine étape ? “Le dossier sera renvoyé dans l’état au ministre sortant des Travaux publics et des Transports Ali Hamiyé qui décidera des suites à donner au dossier et donc de relancer l’appel d’offres une seconde fois”, précise M. Ellieh.
Pour quelle raison ce marché n’a attiré qu’une seule offre? “Les gens ont peur de la situation économique actuelle du Liban et de l’état d’incertitude qui entoure notre avenir”, souligne le directeur des Adjudications. “De plus, l’intervention illégale du Conseil d’État et du ministre de la Justice en annulant le marché précédent de 2017, juste après le lancement de l’appel d’offres pour 2022, fait des remous”, s’insurge-t-il.
Grosse polémique
Cette procédure tout comme la précédente font polémique suite à une décision du Conseil d’État, rendue le 26 mai, selon laquelle le contrat de PAC (en cours) serait “nul et non avenu” alors que selon Jean Ellieh, il avait été approuvé par ce même Conseil d’État. La décision a été rendue cinq ans plus tard après un appel de la décision, présenté le 14 août 2017 par la société World Duty Free Group qui se trouvait parmi les cinq sociétés concourant pour l’attribution de ce marché public.
Et Jean Ellieh de poursuivre: “Dès que j’ai annoncé l’appel d’offres le 12 mai 2022, le Conseil d’État a fait part le 26 mai d’une décision d’annuler le contrat. Or le juge du Conseil d’État ne peut annuler un contrat que s'il y a une atteinte excessive au droit financier de l’État.” M. Ellieh explique que “l’annulation du contrat va coûter au moins un demi-milliard de dollars puisque le Conseil d’État donne raison à l’autre compagnie qui a le droit de demander le manque à gagner sur les 5 ans (de 2017 à 2022)”. Les propos de M. Ellieh ne sont pas du goût du Conseil d’État qui l’accuse de calomnie. De ce fait, Jean Ellieh est appelé à comparaître devant la justice mardi matin. Il ne va pas se taire “quoique cela lui coûtera”. Il ne demandera aucune immunité. Affaire à suivre !
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