©Devant les députés de la Rada, le parlement ukrainien, le président Volodymyr Zelensky a appelé à des pourparlers directs avec Moscou sur le conflit qui perdure avec les séparatistes soutenus par la Russie dans l'est de son pays. (AFP)
Les chefs de la diplomatie américaine et russe se retrouvent jeudi en Suède en plein pic de tensions sur l'Ukraine, où Washington a affirmé avoir des "preuves" de préparatifs d'invasion de la Russie et brandi la menace de sanctions douloureuses.
Celles-ci sont encore montées d'un cran mercredi.
Lors d'une réunion de l'Alliance atlantique à Riga, Antony Blinken s'est dit "profondément préoccupé" par "les preuves" que le président russe Vladimir Poutine "a fait des plans pour des actions agressives significatives contre l'Ukraine".
"Nous ne savons pas si le président Poutine a pris la décision d'une invasion. Nous savons qu'il est en train de mettre en place la capacité de le faire rapidement, s'il le décide", a-t-il affirmé.
L'Américain a insisté sur le fait que la diplomatie était "la seule manière responsable de résoudre cette crise potentielle" et menacé d'une riposte par "une série de mesures économiques à impact élevé" que Washington s'est "retenu d'utiliser par le passé".
Mercredi, Moscou a encore répondu à ces soupçons en accusant à son tour l'Ukraine de masser des dizaines de milliers de soldats dans l'est du pays.
Le président Poutine a réclamé mercredi des "accords concrets" empêchant l'élargissement de l'Otan vers l'Est et le déploiement de ses systèmes d'armement près des frontières russes, en proposant de lancer des "négociations de fond" sur ce sujet.
Après l'entrée dans l'Otan d'une bonne part de l'Europe de l'Est après la chute de l'Union soviétique, la simple idée que l'Ukraine puisse suivre un jour insupporte la Russie, quand bien même la demande d'adhésion de Kiev est restée jusqu'ici lettre morte.
Toujours mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé à des pourparlers directs avec Moscou sur le conflit qui perdure avec les séparatistes soutenus par la Russie dans l'est de son pays, une guerre qui a déjà fait 13.000 morts.
Avant de rencontrer M. Lavrov, M. Blinken doit avoir un tête-à-tête avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba, également présent à Stockholm.
Prévue de longue date, la réunion de l'OSCE "arrive à un moment crucial", a constaté l'ambassadeur américain auprès de l'organisation Michael Carpenter, avec la multiplication des tensions aux marches de l'Europe.
Outre l'Ukraine, ces dernières semaines ont été marquées par la crise des migrants aux frontières du Bélarus et de l'Union européenne et par une brève résurgence des affrontements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan - tous des membres de l'OSCE.
L'UE est parvenue mercredi à un accord pour de nouvelles sanctions contre le Bélarus, et les Etats-Unis devraient suivre "très bientôt", selon le département d'Etat américain.
La réunion plénière des ministres ne devrait pas déboucher sur l'adoption de textes significatifs, l'unanimité étant de mise dans le cénacle.
Moscou bloque ainsi régulièrement des projets de résolution sur l'Ukraine, parce qu'ils mentionnent que la Crimée est ukrainienne, ou encore que la Russie est un acteur direct du conflit dans l'est du pays, quand Moscou n'y voit officiellement qu'une guerre ukraino-ukrainienne.
La rencontre Blinken-Lavrov est la première à haut niveau entre les deux grandes puissances rivales depuis le sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine à Genève en juin.
AFP
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