©Vingegaard et Pogacar se livrent une belle lutte pour la victoire dans le Tour de France 2022. Photo Marco Bertorello AFP
"Il va peut-être même m'attaquer pendant la journée de repos!" Dans leur formidable mano à mano, Jonas Vingegaard s'attend à ce que Tadej Pogacar l'agresse jusqu'au bout sur les routes du Tour de France pour lui reprendre le maillot jaune dont le Danois découvre à la fois la gloire et le poids.
Depuis sa prise de pouvoir en haut du col de Granon, le grimpeur scandinave doit répondre au harcèlement quotidien du double tenant du titre slovène, désormais dans la peau du chasseur.
"Notre stratégie, c'est de stresser Jonas Vingegaard et la Jumbo-Visma tant que nous le pouvons", confirme Pogacar, adepte d'un cyclisme total qui s'affranchit des règles d'antan en attaquant par exemple dès le kilomètre cinq samedi lors d'une étape de baroudeurs.
Vingegaard s'y attend: "je serais surpris s'il faisait autre chose, il va peut-être même m'attaquer pendant la journée de repos!" Et il répond pour l'instant du tac au tac, s'appuyant sur l'équipe la plus complète du plateau avec notamment le Belge Wout van Aert, un des meilleurs coureurs tout-terrain du monde. "Ce n'est pas facile pour Pogacar car les Jumbo sont vraiment très forts. Ils font peur", résume l'ancien vainqueur espagnol Albert Contador.
Mais l'étape de samedi, où un léger vent de panique a parcouru l'équipe néerlandaise lorsque Pogacar a démarré, a montré qu'elle n'était pas non plus infaillible.
Et le forfait dimanche du Primoz Roglic, qui a quitté la course suite à une blessure au dos et à une épaule avant le départ de la 15 étape, prive Vingegaard d'un équipier de poids.
"J'avais fini complètement cramé"
"Les Jumbo, ils ont beau être très forts, Pogacar ne voudra pas faire deuxième du Tour, donc je pense que des étapes comme celle du Granon, il va y en avoir au moins encore une ou deux" la semaine prochaine dans les Pyrénées, insiste Romain Bardet, quatrième au général et aux premières loges pour assister au combat des chefs.
Attaqué à de multiples reprises dans l'étape du col du Granon, jusqu'à craquer, Pogacar espère que, pour lui aussi, le travail de sape qu'il a entrepris va finir par payer. "Je sais par ma propre expérience que porter le maillot jaune, c'est beaucoup de pression sur les épaules", ajoute le Slovène, pointant un aspect - l'inexpérience relative de Vingegaard, 25 ans - dont l'impact reste à mesurer.
Endosser la tunique la plus convoitée du cyclisme mondial apporte une gloire immédiate mais aussi son lot de contraintes. Le protocole, les interviews, les sponsors... "Le maillot jaune ça transcende mais ça apporte aussi beaucoup de fatigue. Tu rentres plus tard, tu as plus de sollicitations... j'avais fini le Tour complètement cramé", rapporte ainsi Pascal Lino, porteur du maillot jaune pendant onze jours en 1992.
"Emmerder jusqu'à l'hôtel"
"Quand tu portes le maillot jaune, tu n'es plus un coureur comme les autres", abonde Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour en 1975 et 1977 et qui a passé dix-sept jours en jaune. "Les sollicitations, ça peut peser, même si c'est quand même mieux encadré aujourd'hui. De mon temps, les journalistes venaient t'emmerder dans ta chambre d'hôtel jusqu'après le dîner", ajoute-t-il dans un sourire.
Ce nouveau monde, Vingegaard, l'homme au visage juvénile, le découvre puisqu'il n'avait encore jamais été leader d'un grand Tour. "Mais est-ce que cela va créer une vraie différence ? Ils sont quand même bien entourés aujourd'hui. Il a des gars avec lui qui ont connu ça, qui sont expérimentés", estime Thévenet. "A mon époque, complète Pascal Lino, c'était un peu du grand n'importe quoi, on avait profité à fond de la caisse médiatique. Aujourd'hui, ils privilégient la récup'. Je ne suis pas trop inquiet pour Vingegaard sur cet aspect-là."
Le Danois assure qu'il "vit bien" cette attention nouvelle autour de lui dont il sait qu'elle ne va "cesser de croître" d'ici l'arrivée sur les Champs-Elysées.
"Le petit Pogacar, il a du caractère, il va bouger", estime Lino qui s'attend à une fin de Tour "passionnante".
Depuis sa prise de pouvoir en haut du col de Granon, le grimpeur scandinave doit répondre au harcèlement quotidien du double tenant du titre slovène, désormais dans la peau du chasseur.
"Notre stratégie, c'est de stresser Jonas Vingegaard et la Jumbo-Visma tant que nous le pouvons", confirme Pogacar, adepte d'un cyclisme total qui s'affranchit des règles d'antan en attaquant par exemple dès le kilomètre cinq samedi lors d'une étape de baroudeurs.
Vingegaard s'y attend: "je serais surpris s'il faisait autre chose, il va peut-être même m'attaquer pendant la journée de repos!" Et il répond pour l'instant du tac au tac, s'appuyant sur l'équipe la plus complète du plateau avec notamment le Belge Wout van Aert, un des meilleurs coureurs tout-terrain du monde. "Ce n'est pas facile pour Pogacar car les Jumbo sont vraiment très forts. Ils font peur", résume l'ancien vainqueur espagnol Albert Contador.
Mais l'étape de samedi, où un léger vent de panique a parcouru l'équipe néerlandaise lorsque Pogacar a démarré, a montré qu'elle n'était pas non plus infaillible.
Et le forfait dimanche du Primoz Roglic, qui a quitté la course suite à une blessure au dos et à une épaule avant le départ de la 15 étape, prive Vingegaard d'un équipier de poids.
"J'avais fini complètement cramé"
"Les Jumbo, ils ont beau être très forts, Pogacar ne voudra pas faire deuxième du Tour, donc je pense que des étapes comme celle du Granon, il va y en avoir au moins encore une ou deux" la semaine prochaine dans les Pyrénées, insiste Romain Bardet, quatrième au général et aux premières loges pour assister au combat des chefs.
Attaqué à de multiples reprises dans l'étape du col du Granon, jusqu'à craquer, Pogacar espère que, pour lui aussi, le travail de sape qu'il a entrepris va finir par payer. "Je sais par ma propre expérience que porter le maillot jaune, c'est beaucoup de pression sur les épaules", ajoute le Slovène, pointant un aspect - l'inexpérience relative de Vingegaard, 25 ans - dont l'impact reste à mesurer.
Endosser la tunique la plus convoitée du cyclisme mondial apporte une gloire immédiate mais aussi son lot de contraintes. Le protocole, les interviews, les sponsors... "Le maillot jaune ça transcende mais ça apporte aussi beaucoup de fatigue. Tu rentres plus tard, tu as plus de sollicitations... j'avais fini le Tour complètement cramé", rapporte ainsi Pascal Lino, porteur du maillot jaune pendant onze jours en 1992.
"Emmerder jusqu'à l'hôtel"
"Quand tu portes le maillot jaune, tu n'es plus un coureur comme les autres", abonde Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour en 1975 et 1977 et qui a passé dix-sept jours en jaune. "Les sollicitations, ça peut peser, même si c'est quand même mieux encadré aujourd'hui. De mon temps, les journalistes venaient t'emmerder dans ta chambre d'hôtel jusqu'après le dîner", ajoute-t-il dans un sourire.
Ce nouveau monde, Vingegaard, l'homme au visage juvénile, le découvre puisqu'il n'avait encore jamais été leader d'un grand Tour. "Mais est-ce que cela va créer une vraie différence ? Ils sont quand même bien entourés aujourd'hui. Il a des gars avec lui qui ont connu ça, qui sont expérimentés", estime Thévenet. "A mon époque, complète Pascal Lino, c'était un peu du grand n'importe quoi, on avait profité à fond de la caisse médiatique. Aujourd'hui, ils privilégient la récup'. Je ne suis pas trop inquiet pour Vingegaard sur cet aspect-là."
Le Danois assure qu'il "vit bien" cette attention nouvelle autour de lui dont il sait qu'elle ne va "cesser de croître" d'ici l'arrivée sur les Champs-Elysées.
"Le petit Pogacar, il a du caractère, il va bouger", estime Lino qui s'attend à une fin de Tour "passionnante".
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