Selon des sources judiciaires proches du dossier de l’enquête sur la double explosion du port de Beyrouth, le juge d’instruction Tarek Bitar n’est pas pressé de faire paraître son acte d’accusation et entend poursuivre son investigation jusqu’à faire toute la lumière sur l’affaire. Le juge Bitar souhaite entendre les réponses des responsables à des questions bien déterminées qu’il compte leur poser s’ils comparaissent devant lui. A défaut, il coordonnera avec les juges du Conseil supérieur de la Magistrature, dans la mesure où les réponses de certains responsables à certaines questions apporteraient des éclaircissements importants : qui a demandé par exemple à l’ancien Premier ministre Hassane Diab de ne pas se rendre au port ? Pourquoi le photographe Joe Bejjani a-t-il été assassiné ? Où sont passées toutes ses vidéos de l’explosion ? L’acte d’accusation pourrait devenir un élément important lors des législatives, voire même inverser les rapports de force. C’est pourquoi certaines parties politiques tentent de bloquer l’enquête et retarder la parution de l’acte jusqu’après les élections. Le juge Bitar aurait déjà fini une bonne partie de l’acte d’accusation. Il lui reste à savoir où sont passées des quantités de nitrate d’ammonium et comment elles ont été transportées hors du port.