Des responsables du Hezbollah auraient clairement signifié aux médiateurs occidentaux et arabes que "tout débat sur la situation dans le sud du Liban est reporté à la phase qui suit la cessation des hostilités à Gaza". Selon la formation pro-iranienne, "il est hors de question de séparer le dossier du Liban-Sud de celui de Gaza".

Lors d’une rencontre tenue dans la banlieue sud de Beyrouth, à laquelle aurait assisté le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, le Hezb a déclaré que "le front de soutien à Gaza ouvert au Liban-Sud maintiendra la pression sur l’armée israélienne aussi longtemps que la guerre à Gaza se poursuivra".

Quant au dossier de la présidence, le Hezbollah, trop occupé par la guerre à Gaza, a indiqué n’être prêt aux négociations qu’après une trêve de l’autre côté de la frontière.

Selon les visiteurs de la banlieue sud, les responsables du Hezb n’ont pas abordé la question de l’échéance présidentielle. En l’occurrence, le tandem chiite (Amal-Hezbollah), représenté par le chef du Parlement, Nabih Berry, maintient son attachement à la candidature de Sleiman Frangié, chef des Marada. M. Berry continue aussi d’insister sur le dialogue comme étape indispensable pour parvenir à un accord sur la présidence.

Un diplomate occidental a affirmé, à cet égard, que M. Berry est responsable d’entraver l’élection présidentielle, n’ayant toujours pas convoqué une séance parlementaire à durée indéterminée jusqu’à l’élection d’un président. Selon cette source diplomatique, Berry bloque l’élection pour ne pas risquer la défaite du candidat du Hezbollah, et donc celle de l’axe pro-iranien. Ce dossier constitue une carte fondamentale que l’Iran emploie pour faire pression sur les pays occidentaux, notamment les États-Unis et le groupe des Cinq, dans le but de s’assurer une place dans les négociations régionales.