Le palais antique de Philippe II, roi de Macédoine, un joyau du patrimoine grec antique et lieu de proclamation d’Alexandre le Grand en tant que roi, a été inauguré ce vendredi 5 janvier, après seize ans d’efforts restauratoires. Situé à Aiges, première capitale du Royaume macédonien dans le nord de la Grèce, ce palais du IVe siècle avant J.-C. s’étale sur une superficie de 15.000 m², à proximité du village de Vergina, site du musée des tombes macédoniennes, y compris celle de Philippe II.

Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre grec, présent lors d’une cérémonie sur les lieux du palais antique de Philippe II, a exprimé sa satisfaction de présenter au public ce "monument d’importance mondiale", qui ouvrira ses portes aux visiteurs dimanche. Il a souligné le caractère culturel et national du palais de Philippe II, affirmant qu’il "confirme la perpétuité grecque de la Macédoine à travers les siècles", lors d’une déclaration aux médias.

Selon l’archéologue Agueliki Kottaridi, citée dans le quotidien Kathimerini, le site comprend principalement un péristyle, une série de colonnes doriques encerclant la cour du palais et l’agora, lieu de rassemblement des Macédoniens pour leurs décisions. C’est dans cette cour, capable d’accueillir 8.000 personnes, qu’Alexandre le Grand a été proclamé roi de Macédoine en 336 avant J.-C., à la suite de l’assassinat de son père Philippe II. Il a ainsi hérité d’un royaume florissant, lui permettant d’unifier la Macédoine et les cités grecques pour conquérir l’Empire perse. Détruit par les Romains en 148 avant J.-C., le palais a été mis au jour pour la première fois en 1865, avec des fouilles se poursuivant "sporadiquement" au XXe siècle, selon les archéologues.

La restauration, entamée en 2007, a bénéficié d’un budget de 20 millions d’euros, incluant des fonds européens, a précisé la ministre de la Culture, Lina Mendoni. Elle a qualifié le palais de "symbole de l’hégémonie macédonienne", et Aiges de "berceau et centre religieux et culturel des Macédoniens" ainsi qu’un "point de départ des évolutions politiques et idéologiques du monde de l’époque".

Riche en sites antiques, y compris l’emblématique temple du Parthénon sur la colline de l’Acropole à Athènes (Ve siècle avant J.-C.), la Grèce s’investit dans la préservation de son héritage, source de revenus touristiques significatifs.

Depuis plus de trois décennies, la Grèce réclame le retour des célèbres frises du Parthénon, actuellement exposées au British Museum, qu’elle considère comme un "pillage" du XIXe siècle, sous l’occupation ottomane. Cependant, Londres maintient que ces sculptures ont été "légalement acquises" en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin, avant d’être revendues au British Museum.

Avec AFP

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !