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L’exposition Babel de Georges Merheb, qui se tient à la galerie Marc Hachem jusqu’au 23 mai 2024, explore la genèse et la réinvention du langage à travers des œuvres mêlant peinture, encre et collages.

Georges Merheb, peintre et architecte de profession, nous ramène dans son exposition intitulée Babel à la galerie Marc Hachem, à la genèse de l’écriture, à l’époque de ses balbutiements. L’artiste use de tous les médiums, peinture à l’huile ou à l’acrylique, encre et collages pour nous entraîner dans un univers étrange et labyrinthique.

À cet effet, il revisite le concept même du langage destiné initialement à véhiculer les idées, à faciliter les échanges et la communication pour en réinventer les règles au gré de sa fantaisie. Par jeu, il déstructure la langue écrite, la dépouille de sa signification littérale, de sa fonction utilitaire. Il en emprunte tous les traits visibles pour en explorer les potentialités esthétiques, en faire la substance même de son art. Son œuvre s’inspire ainsi de certains signes distinctifs de l’alphabet grec ou de la calligraphie arabe et s’inscrit en cryptogrammes, tracés primitifs et séries de traits épais noirs et colorés se bousculant pour envahir la toile.

Georges Merheb se réapproprie ainsi le langage, l’affranchit de sa pesanteur linguistique pour créer une écriture originale marquée d’une empreinte unique née de son ressenti propre. L’artiste se concentre sur les lignes et courbes de son pinceau. Il se laisse guider par son intuition, la beauté de la gestuelle, la sensualité des formes, l’émotion du moment pour créer des images inédites, susciter de nouvelles sensations.

L’artiste tente alors à sa manière de régler le mouvement et le rythme de ce démembrement scriptural, d’en réorganiser les éléments épars, d’en revisiter le sens. Oscillant entre précision et spontanéité, il décline les notes de sa composition musicale pour en redéfinir le caractère, en extraire l’essence pure et dégager une nouvelle harmonie.

Merheb nous fait voyager alors dans son espace énigmatique non pour le décrypter mais pour nous initier, à travers ce labyrinthe, à rechercher notre identité propre, à réinventer nos propres codes. Il nous incite aussi à renouer avec nos singularités, à redécouvrir et libérer notre espace intérieur pour le laisser respirer.

Il nous fait visiter un lieu de silence et d’abstraction, nous invite à nous détacher du sens imposé et réducteur pour affûter nos propres sens. Il nous libère de l’injonction à la rationalité, à la conceptualisation arbitraire. En s’éloignant de tout conformisme, le peintre favorise surtout l’instinct et le lâcher-prise pour générer l’émotion et la poésie. En cassant les codes de la bienséance, il libère un espace d’individualité et de créativité.

S’abandonner à son élan artistique, oser changer de regard pour favoriser le renouvellement inhérent à la vie et à la création, n’est-ce pas la finalité, le rêve de tout artiste? Venez vivre cette expérience insolite et ludique jusqu’au 23 mai 2024 à la galerie Marc Hachem.

www.joganne.com
@jogannepaintings

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