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Trois amies d’Emmanuel Mouret, avec Camille Cottin, explore les méandres de l’amour et concourt pour le Lion d’or à la Mostra de Venise.

Trois amies, réalisé par Emmanuel Mouret et porté par Camille Cottin, fait partie des trois films français en compétition pour le Lion d’or au Festival de Venise. Le film suit les méandres amoureux de trois femmes ordinaires à Lyon, incarnées par India Hair, Sara Forestier et Camille Cottin. La phrase lancée par le personnage de Camille Cottin, "L’amour, ça va, ça vient", résume bien les aléas et les rebondissements que réserve la vie.

Emmanuel Mouret
Crédit photo: Alberto Pizzoli / AFP

Interrogé sur la trame de son film, Emmanuel Mouret a expliqué qu’il s’agit du destin de trois amies dont l’amitié reste solide tout au long du film, malgré des vies amoureuses et familiales tumultueuses. "Ces trois amies ont des conceptions de l’amour et de l’honnêteté très différentes, mais qui me paraissent toutes valables et honnêtes à leur manière", a-t-il précisé, soulignant la complexité des histoires qu’il souhaitait raconter.

Camille Cottin
Crédit photo: Marco Bertorello / AFP

Camille Cottin, de son côté, a décrit son personnage, Sandrine, comme une femme pleine de certitudes qui finit par faire exactement le contraire de ce qu’elle clame. "Au début, elle est presque à la limite de donner des leçons, se posant comme quelqu’un qui a tout compris. Mais finalement, elle se laisse surprendre par Cupidon, alors qu’elle pensait avoir tout maîtrisé", a-t-elle confié, offrant un aperçu de l’évolution inattendue de son personnage.

Camille Cottin
Crédit photo: Marco Bertorello / AFP

À la question de savoir pourquoi il avait choisi de se concentrer sur des personnages féminins, Emmanuel Mouret a répondu que, paradoxalement, il y a peut-être moins de pudeur pour un auteur masculin à s’exprimer à travers des personnages féminins. "Ce sont des personnages féminins, mais qui auraient tout aussi bien pu être masculins", a-t-il ajouté.

Camille Cottin a également abordé la question de la représentation des femmes au cinéma, saluant des pionnières comme Sigourney Weaver, qui a reçu un Lion d’or d’honneur cette année, pour leur contribution à ce changement. Elle a souligné que l’augmentation du nombre de réalisatrices permet d’explorer davantage de rôles féminins. "Oui, je pense qu’il y a un vrai changement en cours", a-t-elle affirmé, tout en admettant qu’elle ne se sent pas encore prête à passer derrière la caméra, bien que l’idée la séduise pour l’avenir.

Sara Forestier Camille Cottin Emmanuel Mouret et India Hair Crédit photo: Alberto Pizzoli / AFP

Enfin, Emmanuel Mouret a réagi à la comparaison faite par le directeur du Festival de Venise, Alberto Barbera, qui le rapproche d’Éric Rohmer et de Woody Allen. Il a humblement reconnu l’influence majeure de ces deux cinéastes sur son travail. "Ce sont deux réalisateurs qui m’aident presque quotidiennement, chacun à leur manière, dans l’écriture et la réflexion sur le cinéma", a-t-il déclaré.

Camille Cottin s’est fait connaître en 2013 grâce à la série de sketchs Connasse, réalisée par le duo Noémie Saglio et Éloïse Lang, où elle interprétait le rôle principal. Le succès de la série a conduit à un long métrage, Connasse, princesse des cœurs, sorti en 2015, qui lui a valu une nomination au César du meilleur espoir féminin en 2016. Par la suite, c’est son rôle d’Andréa Martel, une agente artistique dans la série Dix pour cent, qui l’a véritablement révélée au grand public et lui a permis de conquérir une notoriété au-delà des frontières françaises.

Avec AFP