La campagne " Été 2022- Ahla bhal talleh " (d’après le titre d’une chanson de la diva libanaise Sabah, signifiant bienvenue) a été lancée au Centre de formation et de conférence de la Middle East Airlines mercredi à l’aéroport international de Beyrouth par le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar, en coopération avec Live Love Lebanon, sous les auspices du Premier ministre Najib Mikati.

Le Liban compte sur le grand retour des touristes cet été pour injecter quelques milliards de dollars dans son économie plombée par une crise économique et financière inédite. Pour le ministre Walid Nassar, " Cet été est prometteur! " . Le Liban attend plus d’un million de touristes et prévoit des bénéfices de près de 3,5 milliards de dollars lors de la saison 2022.

Environ 75% des touristes qui arrivent sont des Libanais expatriés qui regagnent le pays pour les vacances d’été, et les autres, 25%,  sont des étrangers venant principalement d’Égypte, d’Irak, de Jordanie et des pays du Golfe.

Depuis quelques semaines, environ 17 000 passagers en moyenne atterrissent chaque jour à l’aéroport de Beyrouth, avec cent vols enregistrés. En juin, quelque 580 000 passagers ont passé par l’AIB.

Le ministre Nassar a insisté dans un discours, sur le fait que l’objectif de la promotion du tourisme au Liban est d’encourager les expatriés à visiter le pays et d’initier la nouvelle génération née à l’étranger à leur. Il a en outre assuré que l’ouverture aux autres pays a toujours été l’un des piliers de la réussite du tourisme libanais et a affirmé son engagement à travailler pour le succès des plans fixés par son département.

Dans son allocution, le Premier ministre Najib Mikati a assuré que " malgré tout ce que nous traversons, nous avons pu faire un saut qualitatif dans le tourisme à un moment où les aéroports internationaux réduisent le nombre de passagers ". " L’aéroport de Beyrouth remplit toutes ses fonctions, " a-t-il dit. Il a également remercié le secteur privé libanais, “qui est le principal acteur de l’économie nationale”, avant de poursuivre avec une pointe d’humour : " le ministre du tourisme Walid Nassar s’est inspiré pour les slogans de la campagne touristique des chansons patriotiques tels que " Ahla bhal Talleh ". J’espère que nous n’ arriverons pas à " 3Al-Asfouriya ", une autre chanson de Sabah qui parle d’un asile de fous.

Du côté des hôtels

Il est vrai que certains hôtels ont fermé leurs portes depuis 2019, mais plus de 120 maisons d’hôtes ont germé à travers le pays. Il faut dire que les prix des services touristiques restent concurrentiels comparativement aux autres pays de la région.

Concernant le taux d’occupation des hôtels, M. Pierre Achkar, président  du syndicat des hôteliers du Liban, explique à Ici Beyrouth qu’en début de semaine, le taux d’occupation varie entre 20 et 40% alors que les week-ends (jeudi, vendredi, samedi) il grimpe à 70% voire 80%  en moyenne. Toutefois, certains hôtels affichent 100% ainsi que les maisons d’hôtes qui ont de petites capacités et sont donc vite remplies. " Il est plus facile à une maison d’hôtes qui a 15 chambres d’afficher complet qu’à un hôtel de 150 chambres. Toutes les régions sont sollicitées ", poursuit M. Achkar, en précisant que “le tourisme au Liban est basé sur le tourisme intérieur ”.

Le tourisme constituait avant la crise de 2019 un pilier de l’économie libanaise, générant environ 10 milliards de dollars de recettes par an. Il représentait 19,4 % du PIB.

Toutefois la crise économique, l’épidémie de Covid-19 et l’explosion du port du Beyrouth ont anéanti le secteur. En 2021, le secteur ne constituait plus que 2,5 % du PIB.