Plus de 70% de la population libanaise vit une grave pénurie d’eau selon les chiffres de l’Unicef. En effet, plusieurs centaines de milliers de personnes sont aujourd’hui complètement coupées de l’approvisionnement en eau par l’État… faute de carburant!

Avec ses rivières, ses sources et ses nombreux lacs, le Liban est l’un des pays les plus riches en eau du Moyen-Orient. Pourtant, les Libanais n’ont pas d’eau et sont obligés d’acheter de l’eau fournie par des citernes privées. Cela coute une petite fortune, un million sept cent mille livres la livraison. Le coût élevé de l’eau anéantit les plus pauvres et brise les budgets des moins pauvres. Les familles dépensent environ 15 % de leur revenu mensuel en eau, des montants versés au détriment d’autres besoins essentiels, tels que la scolarité des enfants et les soins médicaux. La crise de l’eau affecte particulièrement les quartiers les plus pauvres où vivent des habitants qui ont un revenu inférieur à quatre dollars par jour. Ils doivent se contenter de quelques heures d’eau potable distribuée de façon irrégulière. Dans certains quartiers, l’eau potable n’est pas distribuée du tout en été, alors que le besoin est à son maximum.

La cause d’une telle situation: les offices des eaux sont dans l’incapacité d’assurer de l’eau faute de carburant. En effet, le gouvernement n’a pas les moyens de fournir le carburant nécessaire, et de ce fait, les pompes qui alimentent en eau ne peuvent pas fonctionner. Sans oublier que la difficulté de transférer des fonds en raison des mesures imposées par la Banque du Liban, empêche la fourniture de quantités suffisantes de carburant pour faire tourner les pompes.

Des solutions en vue

Le ministère de l’Énergie et de l’eau a assuré à Ici beyrouth que le problème sera partiellement résolu avec la reconduction du contrat avec l’Irak et l’augmentation des quantités de fuel livrées.

De même, l’Unicef a assuré du fuel pour pomper l’eau, il y a quelques mois. Un autre programme a été lancé qui assurera aussi du fuel pour distribuer de l’eau.

Pour essayer de résoudre la crise, les députés Sami Gemayel et Elias Hankache ont de leur côté appelé la Fédération des municipalités du Metn Nord à contribuer avec l’Office des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban à assurer le fuel nécessaire au fonctionnement des stations de distribution situées dans le Metn pour réduire le rationnement et faciliter la vie des riverains. Il s’agit notamment de la station située dans la ville de Antoura, qui nécessite environ 4 tonnes de fuel par semaine pour assurer une quantité d’environ 7 500 m3 d’eau pour combler les besoins d’un grand nombre de villages et de communes du  Metn.

Par ailleurs, même si le pays bénéficie de grandes ressources avec ses montagnes enneigées l’hiver, les vieilles infrastructures de distribution et le manque de stockage constituent de gros problèmes. Malheureusement, chaque année, l’excédent d’eau finit dans la mer au lieu d’être emmagasiné pour approvisionner les habitants.

L’eau en bouteille, victime collatérale

La production d’eau en bouteille, principale source d’eau potable des Libanais, souffre également de l’envolée du prix du carburant. Les entreprises ont réduit leur production, poussant la population vers des adaptations dangereuses.

Avant octobre 2019, début de la crise économique, l’embouteillage d’eau minérale était une activité en plein essor. Les entreprises produisaient jusqu’à 800 millions de litres d’eau embouteillée par an.

Le prix de l’eau en bouteille au Liban a quintuplé. Une bouteille d’eau d’un litre coûtait autrefois 1 000 livres libanaises; aujourd’hui, elle coûte 5000 LL.

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