Les commissions parlementaires conjointes ont décidé de demander au gouvernement d’envoyer son plan de redressement afin qu’il soit examiné simultanément avec le projet de loi sur le contrôle des capitaux.

Deux documents portant sur le contrôle des capitaux étaient supposés être examinés mardi matin au niveau des commissions parlementaires, place de l’Étoile: un projet de loi présenté par le gouvernement sortant et un document élaboré par des académiciens et des organismes économiques, dont l’Association des banques au Liban (ABL), réunis sous l’égide du vice-président de la Chambre, Elias Bou Saab.

La réunion de trois commissions parlementaires (des Finances et du Budget, de l’Administration et de la Justice, de l’Économie, du Commerce, de l’Industrie et de la Planification) a été ponctuée de surenchères et d’arguments populistes, sous prétexte de la protection des dépôts bancaires. Les intervenants, toutes appartenances politiques confondues, ont évoqué des textes de loi défaillants et inconsistants, faisant part de leur volonté de sauvegarder les intérêts des citoyens, particulièrement ceux des déposants. Il convient de relever le positionnement du vice-ministre sortant du gouvernement, Saadé Chami, qui prêche une chose et fait son contraire.

Une chose et son contraire

Dans deux communiqués publiés à un mois d’intervalle, il a exhorté le Parlement à voter une série de lois réformant principalement des pans importants de la vie économique et financière dans le pays, sans pour autant présenter un plan de redressement global; un plan global réclamé pourtant par tout l’establishment politique et économique. Il semble que la réunion des commissions mixtes mardi, a consacré un retour à la case départ en ce qui concerne le projet de loi sur le contrôle des capitaux, alors même que la loi sur le secret bancaire amendée n’a pas été encore signée par le chef de l’État et qu’un accord sur le taux du dollar douanier bat de l’aile, comme celui sur l’unification du taux de change.

Au terme de la réunion, les parlementaires ont défilé devant le micro pour crier leur indignation face à un texte qui comprend selon eux plusieurs failles et ne protège pas les déposants, tout en appelant le gouvernement à leur soumettre un plan de redressement sans ambiguïté.

Dans ce contexte, l’ancien vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Ghassan Ayache, il s’est prononcé en faveur de toute mesure qui dynamiserait les rouages de l’économie et contre toute mesure qui l’étranglerait. "La relance économique est prioritaire", a-t-il souligné. Il a jugé nécessaire de permettre les déplacements de capitaux à l’interne, en encourageant les gens à dépenser. L’acceptation des paiements par chèque, par carte électronique ou par retrait en livres figure parmi les mesures qu’il préconise. Aussi a-t-il évoqué une certaine volonté des banques à accorder des crédits.