La Banque centrale aurait l’intention de prendre en main le contrôle des sorties de devises étrangères du pays tout en respectant les marges de manœuvre que lui confèrent ses prérogatives.

La Banque du Liban (BDL) a émis vendredi la circulaire intermédiaire numéro 13484 par laquelle elle demande "à titre exceptionnel" aux banques de prendre son autorisation préalable pour ouvrir un crédit ou payer des factures relatives à l’importation de dérivés pétroliers (pétrole, mazout, gaz).

Ainsi, La BDL pourra vérifier si les quantités de dérivés pétroliers importées correspondent aux besoins de consommation réels du marché domestique et qu’elles ne sont pas utilisées pour des opérations de contrebande destinées à couvrir une certaine demande de pays limitrophes, en l’occurrence la Syrie.

En même temps, elle sera en mesure de s’assurer si les soldes des factures ne comportent pas de faux chiffres qui permettent aux sociétés importatrices de faire sortir du Liban des devises étrangères. Finalement, la banque centrale sera capable d’évaluer le volume réel de la demande en devises sur le marché de change parallèle.

D’aucuns parmi les économistes sondés par Ici Beyrouth se sont félicités de la démarche, persuadés qu’elle aura pour effet direct d’alléger la pression sur le marché de change parallèle et par conséquent de réévaluer quelque peu la livre face au billet vert. En revanche, des importateurs de dérivés pétroliers ont exprimé leur crainte de voir cette nouvelle procédure imposée par la BDL retarder les livraisons de carburant aux distributeurs. Selon les importateurs, la nouvelle procédure pourrait, à l’ombre d’une perturbation des horaires d’ouverture des banques et de la lenteur de la routine administrative, engendrer un retour à la queue devant les stations-service.

Par ailleurs, le bidon d’essence devra connaître au Liban de nouvelles hausses. Celles-ci seront dues évidemment à la baisse de la valeur de la livre face au dollar sur le marché local et à l’augmentation du prix du baril de Brent, sur le plan international. L’Opep a décidé de baisser sa production de deux millions de barils par jour, anticipant ainsi une augmentation graduelle des prix de 20% d’ici la fin de l’année en cours.

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