Au Liban, nombre de décisions gouvernementales reléguées aux oubliettes refont surface comme par enchantement, sans comprendre le pourquoi et le comment. C’est le cas de la décision prise en août dernier d’augmenter le tarif de l’électricité (à raison de 27 cents pour toute facture dépassant les 100 kilowatts, et de 10 cents pour l’usage de moins de 100 kilowatts), exhumée par le conseil d’administration de l’Électricité du Liban (EDL).

Les sources proches du ministère de l’Énergie soulignent que le fait de dévoiler cette information dans le contexte actuel revient à inciter les citoyens à descendre dans la rue pour exprimer leur colère et leur désapprobation. D’autant que ceux qui tirent les ficelles sont conscients du fait que l’accroissement des tarifs doit aller de pair avec une augmentation de l’alimentation en électricité, ce qui ne sera pas le cas à l’heure actuelle.

Selon ces mêmes sources, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, avait déjà demandé au ministre de l’Énergie, Walid Fayyad, et au président du conseil d’administration de l’EDL, Kamal Hayek, d’augmenter le tarif à compter du 1er octobre, sans attendre un accroissement des heures d’alimentation. Une manière, selon M. Mikati, de tester l’impact de la mise en place du nouveau tarif et de consolider le nouveau système de facturation.

À noter que si cette mesure devait être appliquée alors que les Libanais sont alimentés de deux heures d’électricité par jour (et pas de manière régulière), la plupart des factures seraient alors établies sur base d’une consommation de 100 kilowatts, ce qui signifie que le prix serait de 10 cents par kilowatt, et que la valeur totale de la facture, en incluant les frais d’abonnement, atteindrait environ 20$, soit approximativement 600.000 LL, selon la plateforme de change Sayrafa.

Des milieux proches du ministère de l’Énergie ont indiqué que le Premier ministre Mikati a réitéré sa demande pour la mise en œuvre de la décision d’augmenter les tarifs avant le 1ᵉʳ novembre prochain. Dans ce cadre, le renouvellement du contrat avec l’Irak va permettre à un navire chargé de gasoil d’approvisionner le Liban entre la fin de ce mois et le début du mois prochain. Cependant, les quantités livrées ne seront pas suffisantes pour fournir plus de trois heures d’électricité par jour. Les milieux précités indiquent à cet égard que le ministère de l’Énergie a transmis aux responsables iraniens un projet d’accord relatif au fameux "don iranien" en carburants pour que les autorités iraniennes le finalisent afin qu’il soit accepté officiellement par les autorités libanaises.

Les informations en provenance du ministère de l’Énergie rappellent dans ce contexte que les Iraniens s’étaient engagés à envoyer au Liban une quantité de gasoil conforme aux spécifications exigées, notamment en termes du taux d’émission de soufre qui serait dégagé.

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