Le nouveau taux officiel du dollar de 15 000 LL est entré en vigueur mercredi 1ᵉʳ février 2023 après vingt-six ans d’un taux fixe à 1507,5 livres pour un dollar, soit une augmentation d’environ dix fois. Quels sont les effets et les coûts d’une telle décision sur les individus, les entreprises et les banques?
D’un point de vue marco-économique, la décision de relever le taux de change officiel du dollar à 15 000 LL n’aura pas d’impact spectaculaire sur le niveau de vie et le pouvoir d’achat des Libanais puisque les transactions commerciales s’effectuent sur base du taux de change du dollar sur le marché parallèle. D’ailleurs, les décisions qui font mal aux individus et aux entreprises ont déjà été adoptées, telles que le relèvement du taux du dollar douanier à 15 000 LL et l’indexation des impôts, taxes et tarifs des services des établissements publics sur le taux de change de Sayrafa, la plateforme de change de la Banque du Liban (BDL). À titre d’exemple, les factures du téléphone mobile, de l’internet et du courant électrique sont calculées sur base du taux de change de Sayrafa.
Un haircut allégé
Le nouveau taux de change affecte les retraits en livres tels qu’ils sont régis par les circulaires 151 et 158 de la Banque du Liban. Concernant la 151, les retraits des dollars libanais (lollars), selon les plafonds fixés par chaque banque, se feront sur base d’un lollar à 15 000 livres et non plus à 8000 livres. De même, pour les bénéficiaires des dispositions de la circulaire 158, qui stipulent un retrait de huit cents dollars, quatre cents en espèces et la contrevaleur en livres des quatre cents autres dollars, la conversion de cette dernière partie se fera sur base d’un dollar à 15 000 livres. En d’autres termes, les bénéficiaires de la 158 trouveront dans leur compte à partir du 1ᵉʳ février six millions de livres au lieu de cinq millions de livres, dont la moitié pourra être retirée en cash et l’autre partie dépensée par carte bancaire.
S’agit-il d’un haircut allégé? Pour le moment, la réponse est non car dans le même temps le taux de change du dollar sur le marché parallèle continue de grimper. «Il est question pour l’instant d’une gestion de la crise sociale qui permettrait à la population de maintenir sa tête au-dessus de l’eau », souligne un expert financier
Les exceptions
Quant aux exceptions qui ne seraient pas englobées par le relèvement du taux de change officiel, auxquelles avait fait mention le Premier ministre sortant Najib Mikati en septembre dernier, dans un entretien accordé à Reuters, il faut attendre les jours à venir pour se fixer sur les règlements préconisés. Les exceptions portaient sur le taux de remboursement des prêts logements et des prêts personnels libellés en dollars. Il serait peu probable que le taux de remboursement soit maintenu à 1507,5 livres pour un dollar. Déjà, la Banque du Liban avait permis aux banques commerciales de calculer chaque prêt en dollars, dont le paiement mensuel dépasse mille dollars, selon le taux d’un dollar à 8000 livres.
Le bilan des banques
Les banques sont concernées directement par le nouveau taux de change officiel du dollar. La déclaration du gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé, accordée mardi à Reuters, est on ne peut plus claire: les banques ont un délai de cinq ans pour reconstituer leurs pertes du fait de l’application du nouveau taux de change. Et pour cause. Leurs fonds propres ont été dévalués. Grosso modo, les fonds propres du secteur bancaire passeront avec le nouveau taux officiel de change de près de 15 milliards de dollars à 3,5 milliards de dollars. Les chiffres seront plus précis d’ici la fin du mois en cours, confie une source bancaire à Ici Beyrouth.
Comment se présente aujourd’hui le paysage bancaire?
Les bilans des banques, à savoir leurs actifs, passifs et fonds propres, seront convertis sur base d’un taux du dollar à 15 000 livres. Sachant que les fonds propres du secteur bancaire sont composés d’une partie en livres, de l’ordre de 70%, et d’une autre partie en dollars, de l’ordre de 30%. Ce qui signifie que la partie des fonds propres en livres, qui représentait environ sept milliards de livres, ne vaudrait plus que sept cent millions de dollars sur base du nouveau taux de change, soit dix fois moins.
Ceci dit, les banques auront cinq ans pour ajuster leurs voiles et donner un nouvel élan à leur rôle de catalyseur de la vie économique.
Introduire un nouveau taux de change officiel, encore loin, certes, de celui appliqué sur le marché parallèle, laisserait entrevoir une issue au statu quo moribond qui dure depuis trois ans.
D’un point de vue marco-économique, la décision de relever le taux de change officiel du dollar à 15 000 LL n’aura pas d’impact spectaculaire sur le niveau de vie et le pouvoir d’achat des Libanais puisque les transactions commerciales s’effectuent sur base du taux de change du dollar sur le marché parallèle. D’ailleurs, les décisions qui font mal aux individus et aux entreprises ont déjà été adoptées, telles que le relèvement du taux du dollar douanier à 15 000 LL et l’indexation des impôts, taxes et tarifs des services des établissements publics sur le taux de change de Sayrafa, la plateforme de change de la Banque du Liban (BDL). À titre d’exemple, les factures du téléphone mobile, de l’internet et du courant électrique sont calculées sur base du taux de change de Sayrafa.
Un haircut allégé
Le nouveau taux de change affecte les retraits en livres tels qu’ils sont régis par les circulaires 151 et 158 de la Banque du Liban. Concernant la 151, les retraits des dollars libanais (lollars), selon les plafonds fixés par chaque banque, se feront sur base d’un lollar à 15 000 livres et non plus à 8000 livres. De même, pour les bénéficiaires des dispositions de la circulaire 158, qui stipulent un retrait de huit cents dollars, quatre cents en espèces et la contrevaleur en livres des quatre cents autres dollars, la conversion de cette dernière partie se fera sur base d’un dollar à 15 000 livres. En d’autres termes, les bénéficiaires de la 158 trouveront dans leur compte à partir du 1ᵉʳ février six millions de livres au lieu de cinq millions de livres, dont la moitié pourra être retirée en cash et l’autre partie dépensée par carte bancaire.
S’agit-il d’un haircut allégé? Pour le moment, la réponse est non car dans le même temps le taux de change du dollar sur le marché parallèle continue de grimper. «Il est question pour l’instant d’une gestion de la crise sociale qui permettrait à la population de maintenir sa tête au-dessus de l’eau », souligne un expert financier
Les exceptions
Quant aux exceptions qui ne seraient pas englobées par le relèvement du taux de change officiel, auxquelles avait fait mention le Premier ministre sortant Najib Mikati en septembre dernier, dans un entretien accordé à Reuters, il faut attendre les jours à venir pour se fixer sur les règlements préconisés. Les exceptions portaient sur le taux de remboursement des prêts logements et des prêts personnels libellés en dollars. Il serait peu probable que le taux de remboursement soit maintenu à 1507,5 livres pour un dollar. Déjà, la Banque du Liban avait permis aux banques commerciales de calculer chaque prêt en dollars, dont le paiement mensuel dépasse mille dollars, selon le taux d’un dollar à 8000 livres.
Le bilan des banques
Les banques sont concernées directement par le nouveau taux de change officiel du dollar. La déclaration du gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé, accordée mardi à Reuters, est on ne peut plus claire: les banques ont un délai de cinq ans pour reconstituer leurs pertes du fait de l’application du nouveau taux de change. Et pour cause. Leurs fonds propres ont été dévalués. Grosso modo, les fonds propres du secteur bancaire passeront avec le nouveau taux officiel de change de près de 15 milliards de dollars à 3,5 milliards de dollars. Les chiffres seront plus précis d’ici la fin du mois en cours, confie une source bancaire à Ici Beyrouth.
Comment se présente aujourd’hui le paysage bancaire?
Les bilans des banques, à savoir leurs actifs, passifs et fonds propres, seront convertis sur base d’un taux du dollar à 15 000 livres. Sachant que les fonds propres du secteur bancaire sont composés d’une partie en livres, de l’ordre de 70%, et d’une autre partie en dollars, de l’ordre de 30%. Ce qui signifie que la partie des fonds propres en livres, qui représentait environ sept milliards de livres, ne vaudrait plus que sept cent millions de dollars sur base du nouveau taux de change, soit dix fois moins.
Ceci dit, les banques auront cinq ans pour ajuster leurs voiles et donner un nouvel élan à leur rôle de catalyseur de la vie économique.
Introduire un nouveau taux de change officiel, encore loin, certes, de celui appliqué sur le marché parallèle, laisserait entrevoir une issue au statu quo moribond qui dure depuis trois ans.
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